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La région attend ses visiteurs
KABYLIE
Publié dans L'Expression le 14 - 05 - 2006

Attirante et belle, elle sait se rendre captivante.
La région de Kabylie, maintenant que la situation sécuritaire n'est plus ce qu'elle était, s'attend à recevoir des visiteurs. Les sites d'une beauté époustouflante et le dépaysement que recherche le touriste sont au rendez-vous avec des vues sur la mer, sur la montagne et sur les écrins de verdure que sont ces massifs forestiers.
Les routes et voies de communication qui mènent jusqu'au plus petit hameau sont assez praticables et le voyageur, s'il le désire, peut emprunter l'un des fourgons reliant le moindre village. Certes, Tizi Ouzou est une grande ville et propose tous les services possibles, de la santé à la restauration en passant par des hôtels de luxe et relativement à des prix abordables. C'est ainsi le cas des hôtels Lalla Khadidja, Amrioua, le Concorde et Abzim entre autres. A l'intérieur de la wilaya, les hôtels ne manquent pas et le visiteur peut très bien passer ses nuits aussi bien au Tamgout à Yakouren et avoir ainsi une vue depuis sa chambre aux bracelets d'argent sur l'écrin de Yakouren ou alors à Béni-Yenni se remplir les yeux de la vue du magnifique Djurdjura et à Tigzirt la belle, on a en plus de la vue sur la grande bleue, le plaisir de la découverte des ruines romaines. Ce qui est décevant par contre c'est carrément cette incompréhensible absence d'hôtels à Draa El Mizan, Boghni, Ouadhias ainsi qu'aux Ouacifs et Larbaâ Nath Irathen et du côté de la région d'Azazga et de Bouzeguène. Les investisseurs privés dans le domaine du tourisme ne semble pas encore se presser au portillon mais ce n'est que partie remise car la région est belle et son artisanat attirant.
En effet, avec les bijoux de Béni-Yenni, le tapis d'Aït Hichem, la poterie de Maâtkas et d'Ait Kheir et la vannerie de Djemaa - Saharidj et de Betrouna, la Kabylie a de quoi charmer et retenir le visiteur. Cela sans compter avec cette possibilité retenue par les autorités locales de la commune de Boghni de veiller à la proche réouverture des Hôtels El Arz et Iguider de Tala Guileff qui sont de véritables joyaux en plein Djurdjura. Depuis Tala Guileff les randonnées à travers les pinèdes et les sapinières, ces lieux sont un véritable bain de jouvence pour les poumons et le citadin en aura certainement pour sa fatigue en découvrant les trésors cachés. Depuis le promontoire de Tala Guileff que les gens du cru appellent gentiment le solarium, on découvre outre les pans aux couleurs changeantes du Djurdjura quand le soleil joue avec le roc et aussi toute la vallée de Boghni qui de nuit renvoie ses mille feux scintillants.
La vue ne se lasse pas et va de découverte en découverte en cette région. Ainsi la riante vallée de Mechtras accueille le visiteur en lui permettant de boire à la fontaine Tala-Ouguellid qui déverse une eau des plus légères et des plus fraîches. Vers les Ouadhias on peut faire un saut avant l'arrivée soit à Ighil Imoula afin de revivre la nuit sacrée du 1er novembre et voir la stèle où est exposée la fameuse machine à écrire qui «tapa» la déclaration de novembre, ou alors virer sur sa droite et se perdre dans les gentils villages des Ait Bouaddou. Là, on vous racontera les légendes d'Oumeri le fameux bandit d'honneur. Si par contre on préfère rentrer sur Tizi Ouzou, alors on prend le chemin de wilaya 128 qui, à travers les gorges, serpente à côté de l'oued Borni. La route est belle et les hameaux et villages suspendus sur les collines du massif central kabyle sont un ravissement pour les yeux. Chaque village, chaque coin est un haut lieu de la guerre de Libération et les habitants rencontrés sur place se feront un véritable plaisir de vous raconter ces belles et glorieuses pages du passé récent.
La Kabylie est une région qui est à connaître et à visiter et il est recommandé aux personnes désireuses de faire le voyage de ne pas trop avoir des idées préconçues sur cette région! Elle est belle et capiteuse et sait se faire attirante, mais de grâce n'amenez pas avec vous des rabat-joie qui vous diront dès les quinze heures «vite rentrons chez nous!» car en Kabylie vous êtes aussi chez vous.


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