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Coup de poker
Publié dans L'Expression le 20 - 05 - 2006

Le palais Zirout est-il en passe de devenir le sanctuaire de la contestation ?
De par ses prérogatives constitutionnelles, le président de la République ne peut pas assister en spectateur au dépôt d'une motion de censure à l'Assemblée nationale contre le gouvernement. Tout simplement parce que c'est lui qui nomme le gouvernement et qui a le pouvoir de le démettre. L'Exécutif est censé appliquer le programme du président de la République, et s'il est insatisfait de la manière et de l'état d'avancement de la dite application, il dispose de larges prérogatives pour le rappeler à l'ordre et éventuellement pour changer d'équipe.
Les citoyens savent très bien que le président n'a pas sa langue dans sa poche, et on l'a vu à maintes reprises, admonester en direct, devant les caméras, les membres de l'Exécutif, et c'est ce qu'il ne s'est pas empêché de faire lors de sa dernière tournée d'inspection à Alger. Du reste, après cet incident, d'aucuns ne donnaient pas long de la durée de vie du gouvernement, du moins de ceux qui avaient fait les frais du savon présidentiel. Tel Jupiter tonnant, le chef de l'Etat sait faire entendre sa voix quand les circonstances l'exigent. Cela dit, on peut se demander quelles sont les chances de succès de la motion de censure que compte présenter le FLN (divisé) à l'Assemblée nationale. Mathématiquement, la chose est faisable. Les voix du FLN, ajoutées à celles du MSP et probablement du MRN de Abdallah Djaballah, sont largement suffisantes pour destituer Ahmed Ouyahia.
Politiquement, la chose peut sembler bizarroïde, car les députés du FLN et ceux du MSP vont censurer un gouvernement dont ils sont membres. Ce serait scier la branche sur laquelle ils sont assis. Et où est donc la solidarité gouvernementale? En tout cas ce serait la preuve que l'Alliance présidentielle est une vue de l'esprit et qu'elle n'est ni aussi viable ni aussi efficace que ses promoteurs veulent bien le faire croire. En tout cas, il est loisible de voir qu'ils essaient de fourguer une marchandise mal emballée. En revanche, idéologiquement parlant, ce n'est pas du tout le gouvernement en tant que tel qui est la cible de la motion de censure, mais bien Ahmed Ouyahia et son parti le RND. La lecture idéologique est facile à établir: le courant islamo-conservateur aura pris le dessus au sein de l'Alliance présidentielle. Un virage à droite qui aura le mérite de clarifier les choses et de recomposer le champ politique national.
Maintenant, comme on l'a dit, tout dépend de la réaction du président de la République, qui de par ses larges prérogatives est directement interpellé par un tel développement se passant sur la scène politique.
Sans entrer dans les jeux de coulisses du pouvoir, on peut émettre un certain nombre d'hypothèses d'école. Si le chef de l'Etat laisse faire, cela veut dire, qu'en tant que président d'honneur du FLN, il aura pris fait et cause pour la censure du gouvernement. Et donc qu'il assume pleinement les décisions prises par le vieux parti. Dans le packaging, cette vente concomitante: un avenant pour la révision de la Constitution (contre laquelle Ahmed Ouyahia s'est nettement prononcé), l'adoption d'un régime présidentiel fort, et un troisième mandat pour M. Abdelaziz Bouteflika. Argument massue présenté par le FLN et le MSP: Ahmed Ouyahia applique mal le programme du président. Et pourtant, serait-on tenté d'écrire, on a bien vu que sur un certain nombre de dossiers chauds, comme celui de l'augmentation des salaires, le président est sur la même longueur d'onde que son chef du gouvernement.
Traduction : c'est que l'option pour un régime présidentiel dans la Constitution s'accompagne d'un virage islamisant, dans la mesure où Abdallalh Djaballah lui-même penche vers le régime présidentiel. C'est-à-dire que cette forme d'Exécutif semble convenir au plan institutionnel à un courant politique déterminé dans le pays et sans doute aussi au sein de l'opinion. Par conséquent, on peut aisément déduire de ce qui vient d'être dit que les institutions ne sont pas neutres, mais qu'elles sont le reflet d'une vision politique donnée.
A partir de là, on peut penser que le chef de l'Etat, qui a le pouvoir de remercier Ahmed Ouyahia et de changer de gouvernement, ne le fait pas et fait sous-traiter cette destitution par les députés, histoire de dire: «Ce n'est pas moi, c'est le Parlement.» Or, connaissant M.Bouteflika, nous savons qu'il assume généralement ses actes. S'il laisse faire, c'est que d'un côté, il souhaite laisser jouer le rapport des forces au sein du Parlement, et par ricochet, au sein même de l'opinion, en cas de législatives anticipées, et de l'autre, il gardera les coudées franches pour la suite des événements. En revanche, si le président, mécontent de la tournure prise par les événements et ressent la ruée dans les brancards du couple FLN-MSP comme un défi, décide de dissoudre une assemblée qui aura tenté l'aventure de voler de ses propres ailes, à ce moment-là le FLN pourra en tirer les dividendes. En montrant une certaine indépendance, il apparaîtra aux yeux de l'opinion comme un parti qui a des idées et qui les défend. Si en effet sa manoeuvre réussit, il sera devant deux scénarios: soit le président nomme un chef de gouvernement issu du FLN (éventuellement M.Belkhadem), soit il ira vers les législatives anticipées avec l'avantage d'avoir destitué un chef de gouvernement. La manoeuvre est habile. Il compte récolter la mise en se basant sur de pseudo sondages qui le présentent comme le parti majoritaire et comme le futur vainqueur des législatives. Il se dit que le succès de la motion de censure ne peut que renforcer sa popularité au sein de l'opinion. Pour beaucoup de gens, la motion de censure ne constitue pas une simple guéguerre entre chefs, mais plutôt une relance de la compétition politique, en remettant les pendules à l'heure. Elle redonne du piquant à une fin de législature qui risquait d'être morne et sans enjeux. Par voie de conséquence, il y aura obligatoirement un recentrage de la vie politique. Et une preuve de la vitalité démocratique, en nous sortant du ronron de l'autosatisfaction et de la langue de bois.


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