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«La mémoire sera otage des crises entre Alger et Paris»
Amar Mohand-Amer, historien, à L'Expression
Publié dans L'Expression le 16 - 12 - 2021

L'Expression: La ministre de la Culture française, Roselyne Bachelot vient d'annoncer l'avancée de 15 ans pour l'ouverture des archives sur la guerre d'Algérie. Le travail historique de la mémoire est-il encore otage du calendrier électoral?
Amar Mohand-Amer: il est incontestable que la déclaration de la ministre de la Culture française Roselyne Bachelot, en date du 10 décembre 2021, est en ligne directe avec la prochaine élection présidentielle en France, prévue le 10 avril 2022. Cette déclaration doit être également comprise comme un acte fondamentalement politique, en rapport avec l'Algérie. Aussi, cette déclaration, qui a été faite dans la foulée de la visite à Alger, le 8 décembre 2021, du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, informe sur sa portée symbolique. Il est intéressant de disséquer ce qu'a affirmé Mme Bachelot à l'Agence France-Presse (10/12/2021) à ce sujet: «Je veux que sur cette question - qui est troublante, irritante, où il y a des falsificateurs de l'histoire à l'oeuvre - je veux qu'on puisse la regarder en face. On ne construit pas un roman national sur un mensonge.» Il est très facile de deviner que derrière le qualificatif de «falsificateurs de l'histoire» et qui sont à l'«oeuvre» on trouve le polémiste et candidat à la présidentielle française Eric Zemmour, et tous ceux qui se sont engagés dans ce terrain, en l'occurrence l'histoire ou plutôt la «fausse histoire». Il convient, toutefois, de rappeler que le président français Emmanuel Macron, s'est lui aussi laissé tenter par cette voie, il y a quelques mois au sujet de la nation algérienne. Cette déclaration me semble-t-il a pour objectif politique de dire que la colonisation ne fut que violence, tortures et dénis.
Quels sont les fonds qui seront concernés, militaires, policiers, administratifs et civils?
Ce sont des fonds relatifs aux enquêtes judiciaires de gendarmerie et de police. Selon l'historien et archiviste Fouad Soufi, il s'agit d'«archives sur les enquêtes judiciaires, mais pas des archives judiciaires dans leur totalité. (...) Ce sont les rapports relatifs aux conditions d'arrestation et aux interrogatoires. On y trouvera alors et par définition des noms de lieux, des dates, des noms de personnes». In fine, Soufi pose une question pertinente: «Trouvera-t-on la suite des événements? Que sont devenues ces personnes?». Une exploration fouillée de ces fonds d'archives nous donnera les éléments et enseignements. À cet effet, j'espère que nos chercheurs, notamment les jeunes, auront la possibilité de les consulter (facilitation des visas, soutien financier, etc.). Sinon, encore une fois, malheureusement, cette histoire se fera sans nous.
La question des mémoires n'est-elle pas otage des tensions et d'instrumentalisation des deux Etats (français et algérien)?
En effet, c'est une histoire qui a grand besoin d'être affranchie de toute tutelle politique ou mémorielle. Il est inacceptable que l'ouverture des archives ou leur fermeture, comme c'est le cas chez nous, restent encore des questions qui relèvent du politique et des enjeux électoraux.
Tant que les tensions politiques entre les deux pays (l'Algérie et la France) perdurent, l'histoire de cette période (1830-1962) sera otage de ces crises récurrentes. Ces situations vont attiser et nourrir de plus en plus une mémoire, déjà complexe et minée à l'origine. Ces tensions mémorielles sont du pain bénit pour les «courtiers» de l'histoire et de la mémoire, en Algérie et en France.
Les recommandations préconisées par le rapport Stora ont-elles connu une concrétisation sur le terrain?
En effet, il y a des recommandations qui ont un rapport avec l'Algérie et ont été traduites concrètement sur le terrain. Il faut souligner à ce titre; la «bourse André Mandouze», qui a été créée par l'Institut français en Algérie afin de permettre à des chercheurs algériens de venir en France pour un mois ou deux et travailler sur les archives conservées dans les institutions françaises. Cependant, les dernières tensions politiques ont retardé ces séjours et beaucoup de bénéficiaires de ces bourses ont décalé leurs voyages. Sur le plan politique symbolique, la demande de panthéonisation de l'avocate Gisèle Halimi est très pertinente. Si cela devait avoir lieu, ce ne sera que justice pour une vraie militante de la cause algérienne. L'ouverture anticipée des archives des enquêtes de la police et de la gendarmerie semble également répondre aux préconisations de Benjamin Stora. Enfin, une grande partie du rapport concerne la société française et ses institutions.


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