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«Ma rencontre avec la mort»
Covidé, le cheikh de la tariqa taïbya témoigne
Publié dans L'Expression le 23 - 01 - 2022

Les story-Teller constituent un vecteur incontournable et efficace, en matière de communication, pour véhiculer un message et sensibiliser autour de fléaux ou de questions importantes. C'est le cas pour le Covid, où les témoignages de malades atteints de Corona sont à même de réaliser une prise de conscience et lutter contre ces clichés, véhiculés par des personnes inconscientes ou mal intentionnées réfutant l'existence de la maladie. Alors que le pays fait face à une 4e vague de Covid, qui laisse présager le pire, certains citoyens continuent de prendre à la légère cette situation. Ces derniers, de par leur inconscience, sont à l'origine de cette escalade dans les cas de contaminations. Le témoignage du Cheïkh de la zaouïa Taïbya en Algérie, Moulay Hassen Chérif El Ouazzani, issu d'une longue lignée de Chorfa, petit-fils du saint Sidi El Hasni et Moulay Taïb, du nom de la Tariqa, intervient dans ce sillage. Ayant été contaminé par l'une des souches, les plus virulentes de Covid-19 à savoir le Delta, il a accepté de témoigner et de nous raconter son expérience face à ce mal virulent du moment.
Coup de froid anodin
Notre interlocuteur qui a accepté de rapporter son témoignage, au sujet de sa contamination au Covid, «chose qui n'est pas facile à faire, c'est parce que je sens que j'ai un devoir vis-à-vis de mes semblables, afin de les sensibiliser autour de ce mal dévastateur. Afin de les éclairer face à ces disettes et ces manipulations, qui jettent le doute dans les esprits des gens et qui veulent créer le chaos». Au départ, tout a commencé avec des symptômes d'un coup de froid banal. Notre Cheïkh commençait à avoir des écoulements nasaux et de petites toux anodines, accompagnées de courbatures progressives. Au fur et à mesure que le mal se propageait, il se sentait, de plus en plus, mal avec des courbatures et des maux de tête, de plus en plus, atroces. «Ce sont les enfants qui ont ramené le Covid de l'école... tout a commencé avec des éternuements et des toux intermittentes. On ne pouvait pas se douter qu'on était en face d'une contamination à la Covid-19. Pour nous, c'était juste un coup de froid qui avait touché les enfants. On était loin de se douter qu'il s'agissait du Coronavirus», confiera-t-il, avant d'ajouter «Je suis resté plusieurs jours a à souffrir de symptômes, de plus en plus, difficiles à supporter. À aucun moment, je ne pouvais penser que j'étais contaminé par le virus. Et que j'allais vivre les pires et atroces moments de mon existence». Par la suite, Chérif El Ouazzani «avait de plus en plus de difficultés à respirer... Une horrible sensation d'étouffement me serrait la gorge et me faisait penser au pire... Je sentais mon corps s'effilocher, petit à petit». Et de préciser, «c'est ce qui a fait que les effets de Covid ont été assez sévères pour moi. Mais, si je ne m'étais pas vacciné, ça aurait été pire pour moi, car je suis malade chronique», expliquera-t-il, et de préciser «je n'avais plus la maîtrise de mon corps. Je me rappelle avoir été aux urgences du nouvel hôpital Covid de Hai Nedjma, Chtaïbo. J'avais énormément de peine à me faire admettre dans cet hôpital. Et pourtant mon état, qui empirait davantage, ne devait pas laisser indifférent le personnel soignant», dira-t-il. Ayant pris un traitement contre ce qu'il croyait être un coup de froid, il s'avère qu'il était sans effet sur son état de santé. Son état commençait à se dégrader, visiblement. Au bout de quelques jours, il quittera sa khalwa (une bicoque retirée dans la maison, que les soufis utilisent pour s'isoler à la méditation), et c'est là que sa famille comprendra qu'il n'allait pas bien, du tout et que ses jours étaient sérieusement en danger. «Je leur avais dit que je ne savais pas ce qui m'arrivait et que je sentais mon corps dans un état second. C'est vrai, c'était une sensation horrible. C'étaient les débuts et j'étais encore conscient. Des souvenirs horribles que j'aimerais tant effacer de ma mémoire», nous confiera-t-il.
Une course contre la montre
Ayant constaté que les établissements publics ne pouvait plus l'accueillir, il se rendra dans une clinique privée, tout d'abord. Là, voyant son état s'aggraver à vue d'oeil, il sera mis sous oxygène. «Le test que j'avais effectué dans cette clinique s'étant avéré positif Covid-19. Je ne vous parle pas de la somme que j'ai dû débourser dans cette clinique, pour une simple admission et, moins d'une heure de mise sous oxygène», s'exclamera-t-il. Son état s'étant dégradé dangereusement, il sera transporté d'urgence à l'hôpital Covid de Chtaïbo, encore une fois de plus, où il n'a pas été facile pour ses accompagnateurs de le faire admettre dans cet établissement. En fait, il n'y avait plus de lits ou de places disponibles, malgré son état de santé grave. D'autres personnes étaient orientées vers d'autres établissements, comme l'EHU Usto ou encore les urgences du Chuo. «Ce qui n'était pas évident, car même dans ces établissements, on refusait les admissions. C'est vous dire la détresse des gens contaminés au Covid, de se faire hospitaliser. Ce n'est pas systématique ou automatique de se faire hospitaliser», expliquera notre Cheïkh, avant d'ajouter «Je n'avais plus de forces pour m'expliquer ou insister pour me faire hospitaliser, face à un personnel probablement dépassé et tarabusté par la croissance des cas de contaminations. Je ne peux pas vous décrire avec justesse, comment mon corps commençait à me lâcher et me faire souffrir. Je vous jure que c'était atroce. Des douleurs inimaginables et des sensations à vous couper le souffle. Mais ce qui me faisait le plus peur, c'est cette sensation de suffoquer, de s'étouffer et de ne plus pouvoir respirer convenablement». À ces maux venaient s'ajouter des palpitations horribles et l'accélération du rythme cardiaque, sans compter les douleurs et crampes qui vous font penser au pire, que la mort est toute proche. «D'ailleurs, je m'y étais préparé. Peu avant de sombrer dans un état second, je n'arrêtais pas de réciter les sourates du Coran et les Awrad, (des psaumes à l'effigie du Prophète(Qsssl) et à la gloire de Dieu). Ensuite plus rien. Je n'arrivais plus à parler et à m'exprimer. J'étais sous oxygène permanent. Et puis, est venu un autre moment où je ne sentais plus rien. Mon corps ne répondait plus et je ne sentais plus rien du tout. C'était bizarre, j'avais accepté mon sort et je m'étais préparé au grand voyage. Mais Dieu en a décidé autrement. El Hamdoulilah... Je pouvais entendre des voix des personnes autour de moi, sans pour autant en distinguer quoi que ce soit, ni voir leurs visages... je ne voyais plus rien.».
L'incivisme
«Ce qui m'attristait, ce sont ces gens qui venaient voir leurs patients, dans la salle où on était hospitalisé et qui trouvaient le moyen de discuter et rire à haute voix. Je ne pouvais pas intervenir ou dire quoi que ce soit. Pourtant, ça me dérangeait beaucoup et ça me faisait mal de les entendre rire et de discuter de la sorte. Sans compter le risque de contamination», dira-t-il. «Je me souviendrais toujours de cette sensation horrible. C'est comme si j'étais parmi les morts. Comme si mon esprit errait dans l'Au-delà. Je n'ai pas envie de m'étaler là-dessus, car cela relève de l'irrationnel pour les gens qui n'ont pas la foi, et beaucoup de gens n'en saisiraient pas le sens. En vérité, à un moment donné, je ne sentais plus mon corps... C'est comme si je l'avais perdu totalement...
Chaque jour, il y avait des personnes atteintes de Covid, tout comme moi, qui étaient rappelés à Dieu. Je pouvais distinguer ce bruit du plastique dans lequel on les enroulait, pour les restituer à leurs familles. J'attendais mon tour humblement et sereinement. J'avais fini par accepter cette fatalité. Je me disais que c'était mon destin. Mais Dieu en a voulu autrement. Dieu m'a gratifié d'une nouvelle vie et une nouvelle chance pour bien faire et mieux vivre. C'est une chance inouïe. Je reviens de très loin, vraiment de très loin. C'est traumatisant cette expérience du Covid», confiera-t-il encore.


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