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«Les sanctions ne changeront rien dans ce conflit»
Emmanuel Dupuy, Président de l'IPSE, à l'Expression
Publié dans L'Expression le 28 - 02 - 2022

L'Expression: Le conflit en Ukraine prend des allures d'une crise mondiale, quels risques cela pourrait-il engendrer?
Emmanuel Dupuy: Je ne suis pas d'accord avec vous sur ce point. La guerre en Ukraine est d'abord, une crise régionale qui implique des sphères régionales. C'est un conflit frontal entre des entités régionales. Ça n'a pas de longueur d'onde sur les autres parties du monde. Néanmoins, ce conflit pose la question de la sécurité, d'abord des pays européens limitrophes comme la Pologne, la Slovaquie, la Lituanie, la Hongrie et même la Biélorussie, ainsi que les pays d'Asie périphérique et centrale, et dans tout le Caucase, en fait.
À votre avis, quels sont les scénarios prévisibles dans le cadre de ce conflit?
La politique de la Russie est profondément sécuritaire. C'est une invasion militaire injustifiée de l'Ukraine. Il va falloir pour la Russie, à un moment ou à un autre, sortir de la guerre pour lancer des négociations. c'est clair. La communauté internationale tente de négocier, pour le moment un arrêt total des hostilités, comme préalable à toute diplomatie ou négociations. Mais les Russes ont d'autres plans en tête comme ce fut le cas pour le Lougansk ou la Crimée encore. Cela nous amène à parler de l'attitude des pays européens, qui est révélatrice des désaccords ambiants quant à s'aligner sur des positions communes à prendre vis-à-vis de cette invasion russe.
Que faut-il faire face à cette crise armée?
Il faut durcir les sanctions et faire en sorte que la Russie puisse répondre de ses actes, à travers d'autres mesures plus strictes. Cela aura des conséquences mondiales certainement. Pour le moment, il y a ces sanctions financières, le gel des avoirs de Poutine et de son entourage, notamment le groupe industriel pétrochimique russe Sibur, où siégeait François Fillon. Un fait qui a fait polémique, récemment en France. Il faut savoir que cette guerre aura des conséquences sur le plan énergétique et économique. Cette guerre pourrait avoir des conséquences sur les approvisionnements énergétiques de certains pays européens et autres.
Plusieurs de ces pays européens comme la Slovénie, la Macédoine du Nord, la Moldavie et la Roumanie restent totalement dépendants d'un point de vue énergétique, de la Russie. La Russie reste le premier fournisseur en approvisionnements de gaz et pétrole de l'Europe. Mais, il y a aussi la question agricole qui pourrait également peser dans la balance. Il faut savoir que la Russie reste le premier exportateur au monde de blé en 2020, avec l'Ukraine aussi. Cette crise militaire devra influer sur les cours sur les marchés mondiaux. Ce qu'il faudrait aussi savoir, c'est que plusieurs pays africains comme l'Egypte, le Kenya, l'Algérie et d'autres pays européens, importent le blé ukrainien.
Quelles incidences pourraient avoir ces sanctions financières sur l'économie russe?
Il est vrai que les sanctions prises par l'Union européenne à l'égard de la Russie, sont importantes. Elles devront impacter la croissance économique russe à hauteur de 5 à 7%. Seulement, ces impacts ne seront pas immédiats. Cela va prendre du temps encore. Certes, brandir cette carte des sanctions est important, mais cela ne changera absolument rien dans ce conflit armé.
Il y a lieu de centrer les pressions sur Poutine, afin de l'amener à négocier et suspendre les hostilités.
Ne pensez-vous pas que la Russie est dans son bon droit, quant à défendre sa sécurité nationale, l'Ukraine ayant poussé le bouchon loin, en annonçant son adhésion à l'Otan?
Cela ne donne pas le droit à la Russie de bafouer les principes et les fondements de la Charte internationale de l'ONU. L'Ukraine est un pays à part entière, et un territoire indépendant qui a sa propre souveraineté, régie par les lois internationales.
La Russie aurait dû par le biais d'une diplomatie d'égal à égal, négocier et régler ce problème. Le président Poutine, en envahissant un territoire souverain reconnu par les autorités internationales, dont il fait partie puisqu'il est membre du Conseil de sécurité de l'ONU, nie la légitimité étatique de cet Etat.
Parce que là, les scénarios envisagés par le président russe Poutine sont, soit de changer de régime dans cet Etat, soit il veut opérer une fusion ou scission de ce pays avec la Russie, ce qu'appelle le président Poutine la Malorossiya, c'est-à-dire la petite Russie du temps de l'Empire soviétique, donnant l'impression qu'il y a une unité entre les Russes d'Ukraine et ceux de Russie ou alors encore, il veut lancer une démilitarisation totale de l'Ukraine.
Ne pensez-vous pas que ce conflit pourrait affecter les rapports entre Etats, redessiner les contours et équilibres et changer l'ordre mondial futur?
Je n'irais pas jusque-là. Mais, la Russie en agissant de la sorte remet en cause les rapports de force, qui ne sont plus seulement, entre la Russie et ses pays voisins, ou encore entre la Russie et les pays européens, ou encore entre la Russie et l'Otan, ni entre la Russie et les Etats-Unis d'Amérique, ni entre la Russie et le système dit euro-atlantique. Mais, beaucoup plus entre la Russie et le système dit euro-asio-centrique. Et donc avec un rapport de force qui ne se fait plus entre la Russie et le monde occidental. Mais, de plus en plus, entre la Turquie, entre l'Iran, entre le Pakistan, entre la Chine et la Russie.
Donc, nous sommes face à un bloc oriental, une sorte de bloc russo-sino-mondialisation. Ou un monde post-atlantique qui fait que la stabilité, jusqu'à présent depuis 1945, ou encore la création de l'ONU et la création de l'Otan en 1949, avec cette centralité entre l'Europe et les Etats-Unis.
Oui, je peux dire que ce paradigme est de plus en plus évident, mais il n'est pas né avec cette crise russo-ukrainienne.
C'est un des éléments qui étayent cette réorganisation des rapports internationaux, de sorte qu'il y ait plus de symétrie et de fraternisation entre les alliés de la Russie, dont fait partie l'Algérie.
D'où cette absence de réactions ou de condamnations de la part de nombre de pays, concernant cette crise.


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