On ne badine pas avec la gestion des affaires du pays. Celle qui doit, notamment le propulser dans la modernité. Mettre fin aux approximations, aux pratiques mafieuses dont il n'a que trop longtemps souffert. Le président de la République en a fait sa priorité en lançant le chantier de la numérisation et de la statistique tout en lui dédiant un ministère. Le Premier magistrat du pays a fait observer que «les mécanismes de lutte contre la corruption sont connus de tous», soulignant «le rôle crucial de la numérisation en tant que «moyen important de lutte contre la bureaucratie et la corruption» lors de son entrevue périodique avec des représentants de la presse nationale, diffusée dans la soirée du 24 février sur les chaînes de télévision publiques et privées et la Radio nationale. «De plus, elle ne ment pas, ne falsifie pas les données et fournit la rapidité nécessaire pour résoudre les problèmes» en fournissant des chiffres exacts a t-il signalé. Quelles conséquences produirait sa défaillance? L'absence de la numérisation était «un acte délibéré»susceptible de conduire à la bureaucratie et à des pratiques de corruption», a noté le locataire d'El Mouradia. D'où la nécessité, l'urgence de doter les institutions du pays de ce mécanisme, les sortir d'un archaïsme biotope des affaires frauduleuses, illicites et des barons de l'informel. Le président de la République s'est solennellement engagé à y mettre le holà sans y mettre la manière. Le ton est ferme: La numérisation deviendra «une réalité, par la volonté ou par la force des choses» a tonné Abdelmadjid Tebboune. Un coup de gueule justifié sachant les ravages provoqués par l'absence de statistiques fiables, particulièrement. Ce qui a donné une image pitoyable de la gestion des affaires du pays, de son coeur névralgique: son économie. Cela a offert toute la latitude à tous les errements, ouvert la voie à la spéculation, à l'élaboration de scénarios du chaos qu'on n'a eu de cesse de lui prédire. Des correctifs s'imposaient, d'autant plus qu'une ère nouvelle devait s'ouvrir pour instaurer un nouveau modèle de croissance, rompre avec les pratiques du passé, lever l'«omerta» sur les chiffres réels qui doivent renseigner sur l'état véritable de la situation économique du pays. S'il est vrai que le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis) ou l'Office national des statistiques (ONS), créé au lendemain de l'indépendance en 1964 chargé de la collecte, du traitement et de la diffusion des statistiques socio-économiques dans le pays ont jusqu'à un passé distillé des chiffres, il faut reconnaître cependant, que ce fut de manière irrégulière et déphasée. Une situation à laquelle on n'a pas encore remédié. Il faut rappeler que le chef de l'Etat, qui avait présidé le 3 mai 2020 une réunion du Conseil des ministres tenue par visioconférence, avait appelé à généraliser le numérique dans tous les secteurs pour en finir avec les statistiques approximatives qui n'aident nullement à asseoir une économie forte. «Le numérique et la prospective sont deux facteurs essentiels pour sortir de la sphère des statistiques approximatives qui n'aident nullement à asseoir une économie forte et moderne, ni à assurer la transparence des transactions économiques», avait souligné Abdelmadjid Tebboune, précisant que les statistiques approximatives constituaient plutôt un véritable obstacle au développement économique qui consume les efforts et les ressources. «La modernisation est impérative pour la relance d'une économie nationale efficace, telle que nous l'ambitionnons...Il s'agit là d'un choix stratégique pour l'Etat, qu'il importe de mettre en oeuvre sans délai», avait signifié le président de la République. Plus de deux ans ont passé depuis...