Tissemsilt: la Moudjahida Safou Fatma inhumée à Lazharia    L'AAPI entame le processus d'annulation des décisions d'attribution provisoires de foncier pour les porteurs de projets n'ayant pas finalisé les procédures d'enregistrement    Accord de coopération scientifique entre l'Université Belhadj Bouchaib d'Aïn Temouchent et l'Université de Houston, USA    Boughali reçoit l'ambassadeur de la République populaire de Chine en Algérie    Oran: la revue "Afak Sinimaïya" met en lumière le rôle du cinéma algérien dans la dénonciation du colonialisme français    Les projections du film "La gare Aïn Lahdjar" se poursuivent à travers tout le territoire national    Mascara : commémoration du 67e anniversaire du martyre de l'artiste Ali Mâachi    Foot/ CHAN-2024 (reporté à 2025) : Madjid Bougherra reconnaît la difficulté de trancher sur la liste finale des joueurs    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie au Salvador    Ghaza: le bilan de l'agression génocidaire sioniste s'élève à 54981 martyrs    Décès de l'ancien président de la Ligue régionale de football d'Oran Ahmed Bensekrane    ONA : près de 800 interventions effectuées durant les jours de l'Aïd El-Adha    L'Algérie relèvera tous les défis grâce à l'efficacité de son système de défense et au rôle central de sa diplomatie active    Ghaza: l'entité sioniste commet "une extermination" en attaquant les écoles et sites religieux    ONU : la question sahraouie au menu mardi de la session du Comité spécial de la décolonisation    Tribunal de Sériana à Batna: quatre personnes condamnés à 7 ans de prison ferme et un mineur placé en détention provisoire    Le ministère de la Santé rappelle les précautions à prendre durant la canicule    Le big test avant les matches officiels    Le Portugal fait chuter l'Espagne aux tirs au but et décroche le sacre    « L'expérience sera un point de départ pour une stratégie plus globale »    Les mensonges des impuissances européennes    Le combat de l'Algérie pour un cessez-le-feu immédiat à Ghaza    La canicule annonce ses risques à venir    Des initiatives solidaires à l'occasion de l'Aïd El-Adha    Libération de la localité de Zaria    La baguette normale devient un luxe    Se libérer de la rente des hydrocarbures et accélérer les réformes pour une économie diversifiée dans le cadre des valeurs internationales    Unité des rangs et actions héroïques ancrées dans la mémoire nationale    Amical/Suède-Algérie: test révélateur pour les "Verts"    Les Verts sans forcer    Une vie dédiée à l'éducation et à la littérature    Une symphonie culturelle en hommage à la création    Mise en service de trois centres de proximité de stockage de céréales    Une série d'accords signés entre l'Algérie et le Rwanda    L'Ecole rend hommage au professeur Walid Laggoune    Enjeux géostratégiques mondiaux et tensions sécuritaires au niveau de la région sahélienne    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



34 albums en 20 ans!
Publié dans L'Expression le 27 - 06 - 2023

En plus de la qualité très singulière de toute son oeuvre, cette dernière se distingue aussi et surtout par son caractère prolifique hors du commun. Matoub Lounès est d'abord et avant tout un grand artiste.
Le fait qu'il ait été un militant au long cours a en quelque sorte déteint sur son côté artistique, mais sans en diminuer la portée fort heureusement. Mais quand l'occasion d'en parler se présente, on a toujours ou souvent tendance à s'attarder sur Matoub le militant,plutot que l'artiste et le poète également.
En vingt ans de carrière brutalement interrompue suite à l'attentat ignoble du 25 juin 1998 lui ayant couté la vie, Matoub Lounès a produit pas moins de trente-quatre albums, ce qui constitue un record dans la chanson kabyle à textes, surtout si l'on prend en ligne de compte toute l'esthétique avec laquelle est construite cette oeuvre aussi bien sur le plans musical que textuel, vocal mais également sa façon unique et magique d'interpréter.
Dès son premier album sorti en 1978, Matoub a déjà donné le ton, notamment avec l'une de ses chansons phares «A yizem» où Idir, le célèbre et regretté chanteur kabyle lui a prêté la voix pour en faire un duo. Texte engagé, le grand poète y exprime d'emblée tout le contenu autour duquel allait graviter tous les sujets qu'il allait aborder tout au long de sa carrière flamboyante.
Dans sa première année de carrière, Matoub a produit deux albums en l'espace de quelques mois.
Le second est intitulé:
«Dawessou» où il chante aussi sur l'exil et rend hommage à la mère «À yemma aâzizen».
En 1979, Matoub, à peine âgé de deux ans dans sa carrière naissante, crée un événement inédit dans le domaine. Il produit pas moins de quatre albums en moins de douze mois! Un exploit unique à ce jour.
En plus, il s'agit de chansons, toutes, exceptionnelles où aucune musique ni aucun texte ne ressemble à un autre.
Il y chante sur la révolution, rend hommage au colonel Amirouche, aborde avec affliction la mort d'un ami, dénonce l'exil qui frappe Slimane Azem, explore l'amour et ses travers, revendique son identité amazighe ainsi que la révolte du FFS en 1963.
Comme on peut le constater, la diversité thématique chez Matoub a été impressionnante dès le départ. Il a abordé des sujets jamais appréhendés auparavant.
Par la suite, Matoub aiguise ses armes musicales tout en gardant la même verve poétique. Il chante le printemps berbère avec une audace et un réalisme déconcertant: «Yehzen El Oued Aïssi».
Il se fait le chroniqueur de son pays, l'historien qui dit tout ce que n'osent pas aborder les autres. Il le fait avec beauté et poésie. Et, sans redondance.
C'était l'une de ses forces. Ne jamais chanter sur le même sujet à deux reprises ou, quand il lui arrive de le faire, jamais de la même manière. Et, la manière et l'art de la faire, il les avait amplement. Bien que très jeune, l'amour n'apparait que très rarement dans ses chansons. Pourquoi? Parce que Matoub, ayant épousé la femme qu'il a aimée en 1983, n'avait aucune raison de s'en plaindre.
Du moins jusqu'aux événements d'octobre 1988. Sa vie bascula terriblement. Il frôla de très près la mort.
Il revint de loin. Et c'est dans cette période qu'il divorça d'avec ce premier amour qui l'a tant hanté. Il se mit alors à chanter comme il ne l'avait jamais fait sur l'amour de Djamila qui l'a quitté.
Il déplora cette séparation amoureuse sans jamais culpabiliser son ex-femme dans des chansons mythiques comme «Tarewla», «Tameddit bwas», «El Mahna», «Alil ahlil» et tant d'autres. Parallèlement, il continue d'écrire des textes très forts sur la situation du pays, ses malheurs et ses défis.
Des albums mythiques sont nés de ses tripes et chacun, disait-on, était sans doute le meilleur. Mais il y avait toujours un autre «meilleur» qui allait venir. «Afalku bezru laghrib»,
«Tarwa lhif», «Tensa tafat», Les deux compères», «Arwah arhaw»,
«Aras tili», «Regard sur l'histoire d'un pays damné», «Communion avec la patrie» «Asirem», «Kenza», «Au nom de tous les miens»...
Il s'agit tous, sans exception de chefs-d'oeuvre, couronnés par son album posthume «Aghuru» sorti quelques jours après son assassinat. Matoub, c'est vraiment l'artiste, le poète et l'interprète unique qui renait à chaque fois que l'on croit qu'il est mort.
Grâce à son combat téméraire certes. Mais aussi et surtout grâce à son oeuvre monumentale dont on ne se rassasie jamais. Jamais!


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.