Folla Ghezloun était, il y a plus d'une vingtaine d'années, une mignonne magistrate, plus précisément, une excellente juge du siège, hors pair. Au tribunal d'El Harrach, où elle avait passé le plus clair de sa carrière écornée, avant d'être mutée abusivement, au tribunal de Hadjout (cour de Tipaza). Elle avait la main lourde, et ne se faisait pas d'illusions à propos de la stricte application de la loi. Elle avait aussi, et surtout des penchants aux condamnations au sursis, pour les délinquants primaires, ou pour les jeunes. Nous avions écrit «une carrière écornée», du fait qu'elle était encore jeune. Mais, elle n'avait été ni révoquée, ni renvoyée comme une vulgaire magistrate, inculpée de quoi que ce soit. C'était elle qui avait claqué la porte de la magistrature, au moment où elle s'aperçut que la justice qu'elle avait toujours loyalement servie, et sans arrière-pensée s.v.p. avait «volé» et débouté les droits les plus élémentaires de son... brave papa, un justiciable que des mains assassines firent qu'il perdit tous ses droits dans une triste affaire civile. Elle tenta discrètement d'aider son père, en tentant d'éloigner les «loups» qui l'assaillaient de toutes parts, en vain! Elle broya du noir et ne trouva aucune aide de la part de la tutelle dont les responsables connaissaient fort bien ses capacités, et surtout, son intégrité. À bout de force, elle quittera, l'âme en peine, la magistrature qu'elle a tant aimée et si bien servie. Il y eut par la suite un concours d'entrée au notariat. Elle y entra haut la main, et vit maintenant sans la «robe noire» de juge, dans sa coquette étude, mais avec son franc sourire lancé à ses nombreux clients. Cependant, son sourire qui illumine son joli minois, n'est plus le même, que lorsqu'elle se trouvait, juge du siège à El Harrach et à Hadjout. Good Luck, Me Folla Ghezloun, cet espace ne vous oubliera jamais, et à chaque bonne occasion, il vous mettra sous ses feux de la rampe.