Ayant certes assuré son maintien dans le rang des équipes d'élite ou encore dans la division 1, le MC Oran a bouclé son parcours en catastrophe, et achevé le championnat avec un goût terne et saumâtre après une compétition à la fois épineuse et époustouflante, parsemée d'embûches et de tiraillements et de surcroît dans un climat de zizanie et de chamboulement de tout acabit et de surcroît dans une atmosphère anarchique, voire chaotique. Lors de cette dernière rencontre, les poulains de Belatoui ont été brutalement renversés dans la capitale des Zibans, et fini par céder en affrontant l'équipe de l'US Biskra leur ayant tenu tète en les accueillant samedi soir dans le stade du 18-Février. Le score final a été édicté et respectueusement maintenu, jusqu'à la fin de la rencontre, par cette jeune équipe, construite par le sauveur de la JS Kabylie, le coach Youcef, Bouzidi. Il est vrai que le score n'a aucunement influé sur le cours de l'histoire du championnat de cette année, notamment en ce qui concerne le cas MC Oran. Les petits chamboulements attendus, ont beaucoup plus concerné la case basse du tableau, marquant la relégation de deux clubs à la division inférieure. Il s'agit du club algérois de NC Larbaâ passé au couperet par son rival du jour, le Paradou AC. Ce dernier est, lui aussi, sérieusement menacé, d'où son acharnement hargneux pour s'imposer et amortir le choc à la dernière rencontre en bouclant son année sans fracas. Il en est de même pour le club du Constantinois, le HB Chelghoum Laïd qui a subi la douche froide en s'inclinant par un score lourd devant les gars d'Azzedine Aït Djoudi. Les représentants de Chelghoum Laïd sont doublement peinés. En plus de leur relégation à la division inférieure, ils ont quitté la division d'élite par la petite porte en cédant, lors de cette rencontre, par un score lourd de 5 buts qu'ils ont encaissés contre 2 seulement qu'ils ont signés, réalisant ainsi un décompte final égal à 4 points seulement récoltés durant tout ce championnat, distant de 60 points réalisés par le champion de cette année, le CR Belouizdad qui a amassé un gain de 60 points lui ayant valu le titre de champion pour la saison 2022-2023. L'indifférence totale Le club phare de l'Ouest en l'occurrence le MC Oran a certes survécu à ce couperet et vécu une année dans l'indifférence totale. Les «anges gardiens de la citadelle d'El Hamri peuvent se targuer, aujourd'hui, de dire qu'ils ont réussi l'essentiel en sauvant le club, maintenant le MC Oran dans la division d'élite. Mais après quoi? Le périple oranais n'a aucunement été clément du début jusqu'à la fin. Les poulains de Belatoui n'ont pas eu la peau dure leur permettant de s'imposer. Pour cause, ils ont, tout le long de ce championnat, baigné dans un climat d'incertitudes et d'entraves bien avant le coup d'envoi officiel des compétitions. Les déboires de ce club ont commencé lors des préparatifs, marqués par des recrutements en masse et à tout-va alors que la situation du club chavirait vers un avenir incertain, faute d'entraîneur et d'une administration ayant fait l'objet d'acerbes diatribes formulées au plus haut niveau à commencer par le wali d'Oran, Saïd Sayoud. Ce dernier, ayant à plus d'un titre, fait part de son soutien financier et moral au club, a, dans plus d'un cas, contesté la gestion de ce club, au niveau des plans techniques et administratifs à telle enseigne que les internautes se sont déchaînés sur les réseaux sociaux allant jusqu'à ironiser en commentant la tourmente à laquelle est vouée ce club mythique. La dernière remontrance du wali remonte au match perdu à Tizi Ouzou, par le MC Oran face à la JS Kabylie qui a imposé un score lourd. En fait, le wali d'Oran a pris les choses en main depuis 2021 lorsqu'il s'est mis à renflouer, à plusieurs fois, les caisses du club en injectant plusieurs milliards de centimes afin que le club puisse retrouver sa bonne santé. En vain. L'idéalisme n'est pas réaliste En quête d'une destinée heureuse, le Mouloudia d'Oran peine à faire valoir ses biceps dans ce championnat bercé par des vagues charriant dramatiquement des clubs de renom ayant fait, des années durant, le bonheur de leurs supporters. Si la raison est, très souvent, cette maîtresse principale qui prime, celle-ci est loin d'être retrouvée dans cette cité rêveuse où l'idéalisme a, dans plus d'un cas, prévalu devançant le réalisme, le positivisme et la rationalité. Comment interpréter le fait que l'ensemble de l'ossature du club, administration et joueurs, ont, durant 13 longues années, été réalistes dans leurs consécrations en oeuvrant curieusement pour assurer la survie du club, alors qu'ils sont idéalement censés jouer les premiers rôles? Les plus grands philosophes peineraient, sans aucun doute, à résoudre cette dépendance devenue l'apanage exclusif du MC Oran, celui-ci jugeant utile de ne rien faire hormis d'assurer son maintien, sans plus. Cette réalité est d'autant plus en vogue à Oran qu'elle s'est répandue aussi bien dans les rangs des supporters criant au laisser- aller et à l'abandon total auxquels est voué leur club. Des responsables locaux, eux, peinent à avaler cette couleuvre imposée de fait, sans pouvoir réagir, hormis de saisir les petites occasions pour aborder laconiquement, et avec véhémence, cette question pour renouer avec le silence en attendant la prochaine sortie médiatique. En fait, ces responsables n'étaient pas en droit d'intervenir étant donné que le club est une entreprise privée, gérée par des actionnaires. Le club d'Oran agonise. Ce constat a, à plus d'un titre, été établi et élaboré par l'ensemble des connaisseurs des rouages et des spécialistes du football. La déroute en attendant le rachat Comment est- il possible que ce club, qui a enfanté Miloud Hadefi, Cherif El Ouezzani, Tasfaout, Belatoui et tant d'autres puisse se retrouver dans cet état tournant en rond, chaque saison, alors que les pouvoirs publics n'ont ménagé aucun effort en l'assistant sur tous les plans, techniques et financiers? Les réponses ne seront sans aucun doute pas apportées de sitôt étant donné que les plus aux faits ont jugé utile d'effacer cette ardoise pour passer aux choses sérieuses en accordant la gestion des affaires du club à une entreprise nationale, l'arrachant ainsi des griffes de ces désormais ex-actionnaires qui ont brillé par leur absentéisme et leur léthargie depuis le lancement de ce simulacre du professionnalisme jugé déraisonné de bout en bout et arraisonné de son but initial, à telle enseigne qu'aucun objectif n'a été fixé. La déroute est pour ainsi dire totale. Sinon comment interpréter le fait que ce club se retrouve tournant autour du pot sans pour autant pouvoir honorer, durant les 13 années du professionnalisme, ses supporters et cette ville honorée par Lakhdar Belloumi, Sebbah Benaygoub, Drid Nacerdine, Habib Mimoun, Lebbah, Foussi, Omar Belatoui et tant d'autres stars scintillants ayant donné aux couleurs du club ses titres de noblesse en les défendant, sans rechigner tout en résistant aux aléas des circonstances, bec et ongles sans pour autant juger utile de se faire bravaches dans les salons feutrés ni prétendre insidieusement à des gâteries frotte-manches flagorneuses. Tout le contraire se produit de nos jours. Vivement la nationalisation du MC Oran Des joueurs passent à des actions radicales, d'autres sont menaçants alors que d'autres encore boycottent l'entraînement pendant que certains menacent d'entrer en grève pour réclamer ce qu'ils appellent «leurs dus» pour lesquels ils n'ont ni peiné ni sué. Pour preuve, le classement, au raz des pâquerettes, de ce club ayant fait chute libre à telle enseigne qu'il est brutalement retombé sur ses pieds. Alors que le club d'El Hamri disputait son ultime match de formalité à Biskra, les membres du Club Amateur devaient tenir l'assemblée générale ayant, sans aucun doute, comme ordre du jour l'avenir du club. Simultanément, la filiale de Sonatrach, spécialisée dans les transports maritimes des hydrocarbures, Hyproc, est attendue pour acter son engagement en annonçant, telle qu'elle a été tracée, son entrée salvatrice à la fin du championnat. Cette entreprise détiendra plus de 75% du capital social de la société sportive par actions (SSPA) dénommée MC Oran, lors du transfert de la propriété du club vers cette filiale du Groupe Sonatrach. Les actionnaires majoritaires de la SSPA du club pensionnaire de la Ligue 1 de football ont fini par céder à titre gracieux leurs parts au profit du club qui va, à son tour, les céder à Hyproc.