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L'opposition au Tchad toujours morcelée
Un an après le «Jeudi noir»
Publié dans L'Expression le 21 - 10 - 2023


Un an après la répression meurtrière d'une manifestation contre le pouvoir militaire au Tchad, l'opposition est encore la cible d'arrestations, intimidations et menaces, à deux mois d'un référendum constitutionnel censé ouvrir la voix à des élections «libres». Les jeunes rasent les murs dans le quartier Abena de N'Djamena abritant le siège des Transformateurs, principal parti d'opposition, et d'où étaient partis l'essentiel des manifestants le 20 octobre 2022. Le bâtiment paraît flambant neuf, après que 72 jeunes militants, dont certains en train de le rénover, ont été raflés brutalement et détenus au secret, depuis. Alors que d'ordinaire policiers et soldats stationnent ostensiblement à proximité, aucun uniforme n'est visible. Mais personne ne veut parler à la presse. «Nous les manifestants du 20 octobre, nous vivons la peur au ventre d'être arrêtés ou enlevés», explique par téléphone Djimrangar Ngueto, 31 ans, président de l'Association pour la défense des intérêts des victimes du 20 octobre (ADIV 20). C'est le seul qui parle, s'espérant protégé par son statut de porte-drapeau des victimes du «Jeudi noir». Arrêté comme des centaines d'autres, il a été libéré après six mois de prison au bénéfice d'une grâce du président invoquant une «main tendue».»Rien n'a changé depuis un an, le pouvoir a même durci la main qu'il prétendait tendre», lâche Djimrangar. Tout rassemblement est systématiquement interdit. «Tout cela est fait en prévision de troubles avant, pendant et après le référendum», car «l'armée est divisée, avec une partie dans l'opposition», analyse au téléphone Evariste Ngarlem Toldé, professeur de sciences politiques à l'université de N'Djamena. La toute puissante garde présidentielle «n'hésitera pas à tirer et il y a un risque qu'une partie de l'armée l'affronte s'il y a beaucoup de morts», redoute-t-il. Il y a deux ans et demi, le 20 avril 2021, le jeune général Mahamat Idriss Déby Itno était proclamé par l'armée Président de transition à la tête d'une junte, après la mort de son père, Idriss DébyItno, qui dirigeait le pays d'une main de fer depuis 30 ans. Il promettait de rendre le pouvoir aux civils par des élections «libres» après une transition de 18 mois. Mais, 18 mois plus tard, en octobre 2022, il la prolongeait de deux ans. Le 20 du même mois, des milliers de Tchadiens descendaient dans la rue pour protester. Le pouvoir a reconnu la mort d'une cinquantaine de personnes, mais bien plus ont péri selon les ONG et l'opposition, des jeunes hommes tués par les balles de policiers et soldats à N'Djamena. Jeudi, le pouvoir a assuré dans un communiqué que six membres des forces de sécurité avaient été «sauvagement» tués par des manifestants le 20 octobre 2022, dont trois à N'Djamena. De gigantesques rafles ont aussi visé la jeunesse et des cadres de l'opposition, dont la plupart ont fui en exil, comme le président des Transformateurs, Succès Masra. Le pouvoir a reconnu l'arrestation de 621 jeunes, dont 83 mineurs, tous emmenés dans un sinistre bagne à Koro Toro, en plein désert à 600 km de la capitale, où ils ont été jugés un mois et demi plus tard à huis-clos, sans avocats, et condamnés à de la prison ferme pour la plupart. Des ONG tchadiennes et internationales et des experts mandatés par l'ONU ont évoqué 1.000 à 2.000 arrestations et des dizaines, voire des centaines, de disparus.»Nous réclamons toujours leurs corps enfouis dans le désert», lâche Djimrangar Ngueto. Une partie des 72 interpellés le 8 octobre dernier préparaient le retour au Tchad de Succès Masra pour commémorer le «Jeudi noir». Menacé d'un mandat d'arrêt international, il l'a repoussé à novembre. Ces arrestations et la «menace» d'interpeller leur leader sont des tentatives de «limiter la dissidence politique» avant le référendum constitutionnel du 17 décembre, a déploré Human Rights Watch (HRW) qui y perçoit «un moyen de transformer le gouvernement de transition en un gouvernement permanent» en empêchant l'opposition de «se réunir et faire campagne». La principale raison de ce nouveau tour de vis, «c'est que Succès Masra, qui occupait bien l'espace politique et médiatique avant le 20 octobre, fait peur au président Déby mais aussi à d'autres acteurs de la transition qui visent la prochaine présidentielle», estime Kelma Manatouma, chercheur tchadien en sciences politiques à l'université de Paris-Nanterre. La vraie question, ce sont ces élections, «crédibles ou non», renchérit Evariste Ngarlem Toldé: «si Mahamat Déby annoncesa candidature, il y aura des manifestations, c'est pour cela qu'il fait tout, d'ici là, pour faire peur à tout le monde».

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