À l'issue d'un Conseil de sécurité nationale tenu le 15 octobre dernier, le président égyptien Abdel Fattah al Sissi avait appelé à un sommet international sur «les développements et le futur de la question palestinienne» auquel devaient participer une quinzaine de pays. Devenu pour d'obscures raisons un «sommet pour la paix», il a vu, lors de son ouverture, hier, au Caire, l'absence remarquée de pays comme la Russie, la Chine, l'Inde mais aussi les Etats-Unis, partie prenante du conflit aux côtés de l'entité sioniste qui poursuit, sans relâche, ses agressions meurtrières contre les civils de Ghaza et celle d'autres alliés occidentaux du sionisme. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, fortement engagé depuis jeudi à Rafah, le poste-frontière pour l'acheminent de l'aide aux 2,5 millions et demi de Palestiniens victimes de la barbarie sioniste, était également de la partie avec son agenda prioritaire, aux côtés des hauts responsables européens, Charles Michel et Josep Borrel. Côté arabe, on notait la présence du roi Abdallah II de Jordanie, celle du président Mahmoud Abbas, et des MAE d'Allemagne, de Grande-Bretagne et de France totalement alignés sur les positions de l'entité sioniste depuis le début de la guerre contre la population civile de l'enclave palestinienne, privée d'eau, d'électricité et de carburant. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa est aussi de la partie, ainsi que l'Union africaine. Le 14 octobre 2023, une vidéo publiée par le compte X personnel de Cyril Ramaphosa montre le président sud-africain arborant un keffieh noir et blanc, un drapeau palestinien à la main. Un commentaire accompagnait cette vidéo: «Nous nous engageons à être solidaires avec le peuple palestinien». Si l'Egypte joue un rôle important dans la recherche d'une solution au drame de Ghaza ainsi que sur l' «avenir de la cause palestinienne», elle ne s'en trouve pas moins en première ligne du conflit et doit faire face à d'immenses pressions occidentales, le but évident du gouvernement d'ultra droite sioniste étant de provoquer une nouvelle Nakba. Médiateur traditionnel entre le Hamas et l'entité sioniste, elle détient l'unique accès de Ghaza à l'aide humanitaire qui a commencé à être acheminé, au compte-gouttes, par le passage de Rafah alors que les raids sionistes continuent de faire de nouvelles victimes, pour moitié des enfants, dans les hôpitaux et les écoles de l'agence onusienne. Ghaza est toujours confrontée aux bombardements sauvages de l'aviation sioniste, au moment où les premiers camions d'aide ont commencé à y entrer. L'objectif principal du sommet, tel que présenté par l'agence Mena, es d' «apaiser» la situation explosive dans la région du Moyen-Orient, de «protéger la cause palestinienne» face à un projet de génocide sioniste et d'éviter la conflagration d'un conflit dont on redoute une durée et des conséquences désastreuses. La question se pose de savoir si, réellement, ce «sommet pour la paix», sans les protagonistes du conflit et leurs soutiens, a quelque chance d'aboutir pour relancer le processus de paix dans la région. Tel n'est pas le plan du gouvernement Netanyahu et de ses alliés occidentaux, notamment les Etats-Unis, et tout porte à croire que la rencontre prendra fin comme elle a commencé, sans bruit ni tambour. Et il y a peu de chance que le sommet s'achève par une «déclaration commune».