Devant le Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres n'a pas mâché ses mots pour dénoncer avec vigueur des «violations claires» du droit humanitaire à Ghaza, tout en exigeant «un cessez-le-feu humanitaire» immédiat et sans condition aucune afin de permettre à l'aide destinée aux Palestiniens, confrontés à un véritable génocide ordonné par le gouvernement fasciste de Netanyahu et exécuté par l'aviation sioniste depuis 19 jours. Déplorant une «inertie inacceptable» du Conseil face à la tragédie palestinienne, il a déclaré: «Je suis profondément inquiet concernant les claires violations du droit international humanitaire que nous voyons à Ghaza. Soyons clairs: aucune partie à un conflit armé n'est au-dessus du droit humanitaire international», a tempêté devant les ministres et diplomates de dizaines de pays réunis au siège de l'ONU, avant de réitérer son appel à un cessez-le-feu humanitaire «immédiat» pour apaiser la «souffrance immense» des Palestiniens de la bande de Ghaza. Soumise à condition par les Etats-Unis et l'entité sioniste, avec le soutien enthousiaste des alliés occidentaux en général et européens en particulier, cette aide commence à parvenir au compte-gouttes depuis samedi via le passage de Rafah, frontière commune avec l'Egypte d'un petit territoire pauvre sauvagement bombardé par l'entité sioniste sans interruption, avec l'usage d'armes chimiques prohibées comme le phosphore blanc. En quantités nettement insuffisante, cette aide est pourtant vitale pour des milliers d'enfants et de femmes blessés, réfugiés, dans leur quasi-totalité, ou dans les hôpitaux ou dans les écoles de l'UNRWA. Il aura fallu qu'Antonio Guterres se rende sur place, à l'entrée du passage de Rafah, pour que les premiers camions puissent enfin entrer dans la bande de Ghaza. «Une goutte d'aide dans un océan de besoin» a d'ailleurs déploré sur place Antonio Guterres qui a mis en garde le Conseil de sécurité de l'ONU sur cette crise humanitaire inqualifiable et dont tout prouve qu'il s'agit bien d'un crime contre l'humanité et d'une atteinte intolérable au droit humanitaire. Le SG de l'ONU n'a pas hésité à enfoncer le clou en soulignant que «les réserves en carburant des Nations unies à Ghaza vont être épuisées dans quelques jours. Ce sera un autre désastre. Sans carburant, l'aide ne peut être distribuée, les hôpitaux n'ont pas d'électricité et l'eau ne peut être purifiée ni pompée». Au bout du compte, Guterres a rappelé aux membres permanents du Conseil de sécurité, notamment, que «même en ce moment de danger grave et immédiat, nous ne devons pas perdre de vue le seul fondement réaliste pour une paix et une stabilité durables: une solution à deux Etats». Ces propos honnêtes et sans fard ont aussitôt provoqué la «colère» de l'entité sioniste et de ses soutiens inconditionnels, toujours sourds aux appels venus de tous côtés à un cessez-le-feu humanitaire pour permettre à une aide vitale de parvenir aux milliers de victimes de la barbarie sioniste. Il a même été appelé à «démissionner», tant l'arrogance et le mépris sont devenus les instruments de la domination occidentale et ses armes pour écarter toute voix discordante. «L'ampleur des destructions soulève des questions sur la possibilité pour la population de retourner chez elle un jour», a commenté Lynn Hastings, représentante du bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (OCHA). Faisant écho à la réaction de l'émir du Qatar qui a clamé lundi «trop, c'est trop», au sujet du deux poids deux mesures de l'Occident vis-à-vis du drame palestinien, au moment où un silence mortifère caractérise la plupart des capitales arabes normalisées face à ce génocide ouvertement exécuté, le président turc, Recep Tayyip Erdogan n'a pas pris de gants, lui non plus, accusant mardi le Conseil de sécurité des Nations unies d'avoir «aggravé la crise» en Palestine par son attitude «biaisée», alors que l'agression sioniste a fait plus de 5.791 martyrs dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie occupée. Face à un Occident qualifié d'»hypocrite», Erdogan note qu' «au lieu de mettre fin au bain de sang, d'assurer un cessez-le-feu le plus rapidement possible et de prendre des mesures pour éviter des pertes civiles», il se complait à jouer du veto pour écarter toute résolution, a dénoncé le chef de l'Etat turc dans un communiqué, publié à l'occasion du 78è anniversaire des Nations unies. Erdogan a clairement souligné que l'entité sioniste commet un «génocide» en Palestine, et que «la communauté internationale ne s'y est pas opposée». «Il est impossible qu'une structure qui ne peut se préoccuper que du châtiment intégral de la population de Ghaza donne espoir à l'humanité et puisse garantir la paix et la stabilité mondiales», a-t-il déploré. Toutes les agences onusiennes sont rendues dysfonctionnelles à cause du Conseil de sécurité qui, «une fois de plus, cause le pire dommage à la réputation de l'Onu», conclut Erdogan. Profondément préoccupé par le nombre croissant des victimes, le président russe Vladimir Poutine a quant à lui plaidé encore pour la solution à deux Etats.