Amman a abrité hier une réunion des ministres des Affaires étrangères de Jordanie, d'Egypte, d'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et du Qatar, aux côtés du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et d'un représentant de l'Autorité palestinienne. Blinken, arrivé la veille dans la capitale jordanienne après une visite à Tel-Aviv, doit se rendre aussi en Turquie aujourd'hui et demain. Le département d'Etat n'a pas confirmé une rencontre entre le secrétaire d'Etat américain et le président turc —qui a annoncé hier matin rompre tout contact avec le Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu—, Ankara ayant aussi annoncé le rappel de son ambassadeur à tel-Aviv pour consultations. Lors de ses entretiens avec le chef du gouvernement sioniste d d'ultra droite, Antony Blinken a discuté de la possibilité de «pauses humanitaires», mais Netanyahu a brutalement écarté toute idée d' «une trêve temporaire» avec le Hamas «sans la libération» des plus de 240 otages enlevés lors de l'attaque du mouvement palestinien et retenus à Ghaza.»Nous pensons qu'entre 800.000 et peut-être un million de personnes» qui se trouvaient dans le nord de la bande de Gaza «se sont déplacées vers le sud», a déclaré hier l'émissaire américain pour l'aide à Ghaza David Satterfield. Il a également estimé que 350.000 à 400.000 autres se trouvaient encore dans le nord du territoire, où les combats sont les plus violents. L'armée sioniste a «intensifié» son offensive terrestre à Ghaza tout en poursuivant sans relâche les agressions aériennes contre des cibles du Hezbollah, marquant une escalade de la tension à la frontière avec le Liban. Hier, le Hamas a annoncé que 15 personnes ont été tuées dans un bombardement sioniste d'une école de l'ONU accueillant des milliers de déplacés, dans un camp de réfugiés du nord de la bande de Ghaza. La veille, une frappe sur une école transformée en abri de fortune pour les personnes déplacées dans le nord de la bande de Ghaza avait déjà fait 20 morts, selon la même source. Plus tôt vendredi, le gouvernement du Hamas avait annoncé qu'une frappe sioniste avait visé un convoi d'ambulances à l'entrée du plus grand hôpital de Gaza, faisant 15 morts. Le chef de l'ONU Antonio Guterres s'est dit «horrifié» par les «images des corps éparpillés». Selon le dernier bilan du Hamas communiqué hier, 9.488 personnes, essentiellement des civils, ont été victimes de la barbarie sioniste dans la bande de Ghaza depuis le 7 octobre, où les bombardements se poursuivent, depuis presque un mois. Hier, dans le sud de la bande de Ghaza, douze Palestiniens sont tombés en martyrs et 54 autres ont été blessés dans le bombardement par l'aviation de guerre sioniste d'une école de l'ONU où s'abritent des déplacés, dans le camp de réfugiés de Jabaliya (nord de la bande de Ghaza), a indiqué l'agence de presse Wafa. Selon la même source, l'école d'Al-Fakhoura, gérée par l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) et lieu de refuge de milliers de Palestiniens, a été prise pour cible.