Le Nigéria sombre dans une situation économique et financière endémique. Ce constat est appuyé par un rapport qui a été peaufiné par les experts de la Banque mondiale qui é été très sévère quant à l'évolution négative des équilibre financiers de ce grand pays énergétique et sur le plan démographique en Afrique. Selon la Banque mondiale, les indicateurs économiques du Nigeria sont caractérisés par un taux d'inflation inquiétant et qui constitue un véritable risque quant à l'approfondissement du fossé de la pauvreté dans ce pays. À ce propos, la Banque mondiale a souligné que «l'Etat du Nigeéria doit prendre des mesures supplémentaires pour l'économie et les finances», a-t-elle signalé dans ce rapport à l'adresse du gouvernement du président Bola Ahmed Tinubu pour améliorer la situation économique du pays qui frise le risque de la banqueroute financière. Lors d'une conférence du presse Shubham Chaudhuri, directeur de la Banque au Nigeria, a alerté sur la situation économique et financière du Nigeria en appelant à «passer le cap en mettant en place des mesures fiscales et monétaires à court et moyen terme en poursuivant des réformes pour améliorer la situation économique», a-t-il rappelé en se référant à un rapport semestriel qui a été publié officiellement. La Banque mondiale attend. Selon ses experts qui suivent la situation financière et économique du Nigéria,elle «croit uniquement aux résultats dans la première économie du continent qui est aussi l'un des pays où la pauvreté est la plus élevée», c'est une manière de rappeler au gouvernement du président Bola Ahmed Tinubu que le «temps du sursis est terminé et que l'étape actuelle est une étape de a restructuration profonde du secteur public et l'ajustement structurel de toute l'économie du Nigeria». Il faut rappeler que la venue du président du gouvernement Bola Ahmed Tinubu a été marquée par l'introduction de deux mesures de réformes visant «de redresser les finances publiques et à attirer à nouveau les investissements étrangers: la fin des subventions sur les carburants et la libéralisation du naira, la monnaie nationale». Cette décision a eu des effets néfastes sur l'économie et la situation sociale des populations de ce pays, à savoir «le triplement des prix du carburant et une inflation qui s'élevait à plus de 27% en octobre sur les douze derniers mois. Depuis mai, le naira a perdu 41% de sa valeur par rapport au dollar sur le marché officiel des devises et 30% sur le marché parallèle, et le prix des denrées alimentaires a augmenté de plus de 31%. La pauvreté dans le pays le plus peuplé d'Afrique est passée de 40% en 2018 à 46% en 2023», a rappelé la Banque mondiale. Le rapport de la Banque mondiale a expliqué que «104 millions de personnes en 2023 sont affectées par l'impacte de la crise contre 79 millions cinq ans plus tôt». Selon les experts de la Banque mondiale, le Nigeria doit «prendre des mesures supplémentaires, à commencer par remédier au manque de transparence sur les revenus pétroliers et les gains apportés aux finances publiques par la fin des subventions sur les carburants», mentionne-t-on. Pour la Banque mondiale, l'économie du Nieria n'a pas une autre alternative pour qu'il se redéploie si ce n'est d'aller vers la réalisation d'une «croissance annuelle de 3,5% sur la période 2023-2026» soit «0,5 point de plus que si les réformes n'avaient pas été lancées», signale-t-on. Face à ce tableau noir qui caractérise la situation socio-économique du Nigeria, le président du gouvernement Tinubu a «appelé à la patience de la population et assuré que les effets négatifs de ses mesures seraient temporaires. Il table sur une réduction de l'inflation à 21,4% et une croissance d'au moins 3,76% en 2024», a-t-il affirmé. L'économie nigériane fait face à un véritable risque de faillite au vu du bilan économique et financier formulé par la Banque mondiale d'où l'urgence de tirer la sonnette d'alarme.