Les canons tonnent en mer Rouge. Le pétrole monte. Les cours de l'or noir signent leur première séance de l'année par une hausse significative. Un bond qui trouve sa raison dans le conflit armé qui oppose l'armée sioniste à la résistance palestinienne qui risque d'embraser le Moyen-Orient. Les acteurs de ce scénario sont entrés en scène. Les rebelles Houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, poursuivent leurs attaques contre les navires commerciaux liés à l'entité sioniste, en guerre avec le mouvement de résistance palestinien Hamas, à la suite de son attaque inédite du 7 octobre dernier. Il faut savoir que ces attaques se concentrent, notamment près du détroit stratégique de Bab al-Mandeb, qui sépare la péninsule Arabique de l'Afrique, et constitue une route commerciale cruciale dans le transport d'hydrocarbures. La République islamique d'Iran y a fait son apparition. Un de ses navires de guerre Alborz est entré en mer Rouge par le détroit de Bab al-Mandeb, a rapporté le 1er janvier un média local, alors que cette voie stratégique est sujette à un contexte explosif, théâtre d'attaques incessantes des Houthis du Yémen contre des navires marchands liés à l'entité sioniste. Le prix du pétrole grimpe « en raison de la perspective d'une escalade des tensions géopolitiques après qu'un navire de guerre iranien a été repéré entrant dans la mer Rouge », faisait remarquer Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades. Hier vers 14h40, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars progressait de 1,62 dollar pour afficher 78,66 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en février montait pour sa part de 1,63 dollar à 73,28 dollars. « Cette décision risque d'attiser les tensions et de compliquer l'objectif des Etats-Unis de sécuriser la voie navigable », soulignaient les analystes de DNB. Les Américains alliés de l'entité sioniste patrouillent en effet la zone avec d'autres pays au sein d'une coalition internationale pour « protéger » le trafic maritime des attaques des Houthis. « Les attaques de la mer Rouge et l'augmentation du risque géopolitique poussent ainsi les deux références du pétrole, les investisseurs redoutant des ruptures ou des problèmes d'approvisionnement », expliquaient les analystes de DNB. Les prix du pétrole ont augmenté en raison des risques de perturbation de l'approvisionnement au Moyen-Orient après un affrontement naval en mer Rouge, ainsi que des espoirs d'une forte demande pendant les fêtes et d'une relance économique en Chine, le principal importateur de brut, rapportait, hier, l'agence Reuters. Les risques que le conflit entre l'entité sioniste et le mouvement de résistance palestinien se transforme en un conflit régional plus large ont augmenté au cours du week-end après que les hélicoptères américains ont repoussé une attaque, dimanche, par des militants Houthis soutenus par l'Iran sur un navire porte-conteneurs Maersk dans la mer Rouge, coulant trois navires Houthis et tuant 10 militants, selon les comptes rendus des responsables américains. À la suite de la bataille navale, un navire de guerre iranien s'est rendu en mer Rouge, ont rapporté, lundi, les médias iraniens. Les prix du pétrole trouvaient en parallèle, un soutien dans les coupes volontaires de production de certains membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés de l'Opep+, entrées en vigueur en janvier. L'Arabie saoudite avait annoncé l'extension de sa mesure de réduction d'un million de barils par jour (bpj) jusqu'à la fin du premier trimestre 2024. La Russie a décidé quant à elle de prolonger la réduction de sa production de 500000 barils par jour jusqu'à fin mars 2024. Certains pays comme les Emirats arabes unis, l'Irak, le Koweït, le Kazakhstan, ou Oman, se sont engagés à se joindre à cette initiative. L'Algérie a, pour sa part, décidé de procéder à une réduction volontaire supplémentaire de 51000 barils/jour, à compter du 1er janvier 2024 jusqu'à fin mars prochain.