Cette visite coïncide avec l'entame par les deux pays de leurs mandats au sein du Conseil de sécurité dans lequel ils porteront les causes de l'Afrique. Les deux nouvelles voix africaines au sein du Conseil de sécurité de l'ONU pour le mandat 2024-2025 se concertent à Alger. C'est ce qui convient de lire à travers la visite officielle en Algérie entamée, mardi soir, par le président de la République de Sierra Leone, Julius Maada Bio. Ce dernier a eu droit, hier, à un accueil officiel du président Tebboune. Les deux dirigeants se sont ensuite entretenus au siège de la Présidence. Le contexte dans lequel intervient cette visite du président sierra-léonnais, c'est-à-dire l'entame d'un nouveau mandat pour l'organe onusien, confirme qu'entre Alger et Freetown, la coordination se renforce. La visite du président de la République de Sierra Leone coïncide avec l'entame par les deux pays de leurs mandats en qualité de membres non permanents du Conseil de sécurité des Nations unies pour la période 2024-2025, a souligné un communiqué de la présidence de la République. Elle a constitué ainsi une occasion pour les Présidents des deux pays d'approfondir la concertation et d'échanger les vues autour de plusieurs questions régionales et internationales d'intérêt commun, y compris les derniers développements enregistrés en Afrique et dans la région du Sahel, selon la même source. Cette concertation au plus haut niveau donne manifestement du poids à la volonté de renforcer l'influence de l'Afrique dans les prises de décisions liées aux dossiers qui engagent le continent et les priorités qui sont les siennes. Cette étape d'échange et de coordination entre Alger et Freetown vient aussi consolider ce qui a été entrepris, ces derniers mois, pour porter haut la voix de l'Afrique au sein des institutions internationales. Pour l'Algérie, l'Afrique n'a d'autre option que d'unir ses rangs et d'unifier sa parole pour éviter les effets des tensions et des polarisations actuelles. C'est la seule voie pour porter ses objectifs stratégiques, en activant les solutions africaines aux problèmes dont souffrent les pays du continent. Dans son discours, à l'ouverture, en décembre dernier, du Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, avait rappelé cette ambition africaine. «Conformément aux directives du président de la République, l'Algérie consacrera son prochain mandat au Conseil de sécurité, en coordination avec ses frères du Mozambique et de la Sierra Leone, pour représenter au mieux l'Afrique dans cet organe central des Nations unies.» Il avait ajouté que l'Algérie oeuvrera à renforcer l'influence de notre continent dans les prises de décisions liées aux dossiers y afférents, en s'inspirant des principes et valeurs de la charte constitutive de l'Union africaine. Il a relevé que l'ONU a le plus besoin de la voix africaine. Celle de la sagesse, de l'engagement et de la responsabilité, alors qu'elle fait face à l'effondrement du système de sécurité collective et d'une paralysie presque totale qui a frappé le Conseil de sécurité de l'ONU et limité sa capacité à répondre et à interagir avec les défis actuels. Le génocide en cours à Ghaza est la parfaite illustration de la sclérose qui frappe le Conseil de sécurité tristement à la solde du sionisme et ses sous-traitants. Concernant la coopération bilatérale, Alger et Freetown comptent donner un nouvel élan à leur partenariat. Cette visite traduit la volonté des deux pays de renforcer les relations d'amitié et de solidarité historiques qui les unissent et permet aux dirigeants des deux pays de passer en revue l'état des relations bilatérales et d'examiner les voies et moyens susceptibles de renforcer la coopération dans divers domaines, en vue de lui insuffler une nouvelle dynamique, a ajouté la même source. En tout état de cause, la présence de l'Algérie et de la Sierra Leone au Conseil de sécurité de l'ONU peut s'avérer également bénéfique dans leur champ de la coopération économique. L'option est déjà sur les rails. Les deux pays ont annoncé, hier, la création de la commission d'affaires mixte de coopération.