L'élection présidentielle au Sénégal a 'été reportée par le président sénégalais, Macky Sall. C'est une première dans les annales politiques du Sénégal depuis son indépendance. Cette situation politique risque selon des experts politiques de favoriser un climat le moins que l'on puisse dire catastrophique. D'ailleurs, parmi les premières réactions, celle des USA est très «forte en termes de déclaration quant à ladite décision prise par le président sénégalais qui consiste à reporter l' élection présidentielle sin die. Dans ce registre, les USA ont déclaré: «Nous exhortons tous les participants au processus électoral sénégalais à s'engager pacifiquement dans l'effort important visant à fixer rapidement une nouvelle date et les conditions d'une élection libre et équitable. Le Sénégal a une forte tradition démocratique et de transitions pacifiques du pouvoir», ont-ils souligné. L 'élection présidentielle qui était prévue le 25 février de l'année en cours, a été reportée dans un contexte politique caractérisé par une crise profonde. Le président sénégalais a déclaré «J'ai signé le décret du 3 février 2024 abrogeant le décret du 26 novembre 2023 fixant la présidentielle au 25 février 2024, a dit M. Sall. Notre pays est confronté depuis quelques jours à un différend entre l'Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel, en conflit ouvert sur fond d'une supposée affaire de corruption de juges», et d'ajouter «le pays ne peut se permettre une nouvelle crise après des troubles meurtriers en mars 2021 et juin 2023. la nécessité d'un dialogue national s'impose pour une élection libre, transparente et inclusive», a souligné le président Macky Sall. La crise politique dans laquelle vient de sombrer le Sénégal a été abordée par l'organisation régionale ouest-africaine la Cedeao qui a exprimé «son inquiétude face aux circonstances qui ont conduit au report de l'élection. Nous appelons les autorités compétentes à favoriser les procédures afin de fixer une nouvelle date pour le scrutin», lit-on dans le communiqué. Les forces politiques au Sénégal se sont attelées a travailler en commun accord afin de dissiper les différends qui existent entre l'Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel. Certes, c'est une affaire difficile et délicate mais rien n'est impossible pour trouver une solution dans les plus brefs délais. Il faut signaler que l'opposant sénégalais Khalifa Sall, un «des principaux candidats à la présidentielle, a appelé tout le pays à se lever contre le report du scrutin». Ce scénario plausible de voir les Sénégalais investir la rue à travers des manifestations grandioses pour exiger le retour à la légalité constitutionnelle et le processus électoral est très en vue compte tenu des enjeux que représente ladite élection présidentielle aux yeux des candidats qui se sont vus ôter ce droit constitutionnel. Pour rappel, selon le code électoral, un décret fixant la date d'une nouvelle présidentielle doit être publié au plus tard 80 jours avant le scrutin, ce qui mènerait, à partir de samedi, à fin avril. Les médias sénégalais ont rapporté des informations expliquant que l'origine de la crise a un trait avec «Le Conseil constitutionnel qui a exclu du scrutin des dizaines de prétendants. Parmi eux, deux ténors de l'opposition: le candidat antisystème Ousmane Sonko, en prison depuis juillet 2023, notamment pour appel à l'insurrection et disqualifié par le Conseil pour diffamation dans un dossier distinct, et Karim Wade, ministre et fils de l'ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012)», précise-t-on. Babacar Ndiaye, politologue, directeur de recherche et de publication du think tank Wathi, basé à Dakar, au Sénégal, a déclaré à propos de cette crise ouverte après le report de l' élection présidentielle au Sénégal que «C'est un dangereux précédent. Le Sénégal a toujours été vu comme un modèle démocratique dans une région où demeurent de nombreuses instabilités. Les Sénégalais, pour le prouver, revendiquent cette phrase mythique: «L'élection présidentielle se tient toujours à date échue». Aujourd'hui, Macky Sall y a mis un terme. L'avenir est très incertain. Que vont faire les oppositions? Que va faire le peuple sénégalais? Je crois que nous ne sommes pas à l'abri de mouvements de contestation», s'est-il apostrophé.