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«J'essaye d'être psychologue à travers ma plume»
Katia Hacène, écrivaine, à L'Expression
Publié dans L'Expression le 27 - 02 - 2024

L'Expression : Comment passe-t-on de l'écriture journalistique au roman ?
Katia Hacène: Pour passer de l'écriture journalistique à l'écriture romanesque, il n'y a qu'un pas mais je ne connais pas de recette particulière. Je dirai,cependant, que cela m'a semblé drôle de passer du statut d'intervieweur à celui d'interviewé. J'ai commencé à écrire quelques romans, un peu dans le même état d'esprit que celui dans lequel je me trouvais lorsque j'avais débuté ma carrière de journaliste. Dans les deux cas, je me suis formée sur le tas. Comme dit le proverbe, «c'est en forgeant qu'on devient forgeron.» Je souligne que je me destinais à une carrière de psychologue. Malheureusement, l'arabisation ne m'a pas permis d'entreprendre des études supérieures en sciences sociales et humaines et j'ai dû, bien malgré moi, opter pour une licence d'anglais qui ne me convenait pas.ÀA cette époque, j'ignorais qu'il existait une école d'assistante sociale où l'enseignement était encore divulgué en langue française; sinon, c'est vers cette école que je me serais dirigée.
Pouvez-vous nous parler de votre dernier roman, paru aux éditions El Qobia «Une vie en images»?
Ce livre a paru au mois de juin 2023. J'ai rédigé cet ouvrage à la demande de quelques personnes qui souhaitaient voir une suite à mon roman «Le destin de Narimane». J'ai longtemps hésité puis je me suis lancée. Après tout, le devoir d'un auteur n'est-il pas de fidéliser ses lecteurs? Pour mieux cerner et apprécier la personnalité de l'héroïne, il est, toutefois, préférable d'avoir d'abord lu «Le destin de Narimane». «Une vie en images» est un roman classique de divertissement. Il s'agit d'une intrigue pleine de suspense et de rebondissements autour du personnage de Narimane. Tout au long de l'histoire, le lecteur est tenu en haleine.
Comment a été accueilli ce roman?
Ce livre a été bien accueilli, comme tous les autres d'ailleurs, mais vu que sa publication est assez récente, je pense qu'il est encore un peu tôt pour mesurer son impact. Pour l'heure, je constate que la plupart de mes lecteurs restent surtout fidèles à mes deux premiers romans: «Le destin de Narimane» et «Jusqu'au bout des flammes». Ce sont ces deux livres qui sont, à ce jour, le plus utilisés par des étudiantes et étudiants en littérature française pour leurs soutenances de mémoire et autres.
Avant de commencer à éditer vos livres en Algérie, vous avez eu une expérience en France où vous avez publié une dizaine de titres, pouvez-vous nous en parler?
J'ai toujours eu pour objectif de faire éditer mes ouvrages en Algérie mais en attendant de trouver un éditeur, ce qui n'a pas été évident à distance, j'ai publié en France. Cette expérience a été très enrichissante dans la mesure où elle m'a ouvert des portes dans divers domaines. En revanche, du point de vue éditorial, j'ai été assez déçue. Certains de mes éditeurs ont fermé boutique tandis que d'autres m'ont présenté des contrats qui ne me convenaient absolument pas (compte d'auteur, souscriptions, impressions à la demande...). D'autre part, plus le temps passait, plus je sentais que mes romans classiques et pudiques faisaient un peu «vieux jeu» dans la société française.
Quelle est la part de l'autobiographie dans vos romans?
Je ne suis pas forcément ce que j'écris car je n'écris pas forcément ce que je suis. En effet, dans mes romans et mes ouvrages en général, la part autobiographique est infime. Basés sur des faits de société et une philosophie de vie, mes écrits sont inspirés de la vie quotidienne de tout un chacun. Aucun d'entre eux n'est autobiographique même si, parfois, certains passages sont caractérisés par un peu du vécu. Je suis souvent plus inspirée par la vie d'autrui que par la mienne. Dans mes ouvrages, il y a un peu de moi et beaucoup des autres.
Vous êtes également poétesse? Quelle est la différence pour vous, en vous exprimant dans vos romans et dans vos textes poétiques?
Sur la forme, il existe, bien sûr, une différence majeure, mais sur le fond, il n'y en a pas. Comme je vous le disais précédemment, quel que soit le style d'écriture que j'adopte, j'aborde des sujets quotidiens et véhicule une philosophie de vie. D'ailleurs, le titre de mon premier recueil poétique ou plus exactement de chroniques en rimes «La vie comme elle vient» illustre parfaitement le contenu de ce livre mais caractérise aussi l'ensemble de mon oeuvre.
Dans votre livre «Des mots qui pansent les maux», comment s'est effectué le choix des expressions à y inclure?
«Des mots qui pansent les maux» est l'oeuvre qui convient le mieux à ma personnalité. Avec ce style d'écriture, je suis vraiment dans mon élément. Exprimer une pensée, un sentiment, un événement ou autre en une phrase ou deux est, pour moi, l'idéal. En outre, les retours sont très positifs et très satisfaisants. La première version de ce recueil est publiée aux éditions La pensée. Une autre version plus étoffée est disponible aux éditions El Qobia. Deux autres recueils sont prêts mais pas encore publiés. J'ajoute enfin que bon nombre de ces citations figurent sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook.
Pouvez-vous revenir sur votre expérience d'écriture du livre L'univers de l'enfant, qui est destiné aux lecteurs jeunes?
Je ne suis pas un auteur jeunesse, mais étant donné que j'adore les enfants, j'ai souhaité intégrer l'univers juvénile à travers un recueil de textes poétiques, merveilleusement bien illustré par le soin des éditions El Qobia. Cela est une satisfaction personnelle mais je suis un peu frustrée de ne pas pouvoir en faire une promotion plus fructueuse vu que je ne réside pas en Algérie. Pour le moment, je n'ai donc pas d'échos particuliers concernant ce livre. En revanche, je suis très honorée que ma poésie intitulée «La fleur de l'amitié» extraite de mon recueil «La vie comme elle vient», soit étudiée dans des écoles élémentaires en France.
Quand vous écrivez, êtes-vous influencée par vos lectures de jeunesse, voire de votre enfance?
Je ne suis pas particulièrement influencée par les lectures de ma jeunesse, même si ces lectures m'ont marquée et que je les évoque souvent. Ma seule source d'inspiration est la vie avec ses hauts, ses bas, ses joies et ses peines. J'aborde souvent des thèmes sociaux et philosophiques.À travers mes écrits, qu'ils soient sous forme de roman, de poésies ou de citations, j'exprime une philosophie de la vie. C'est pourquoi je ne me considère pas comme écrivain au sens propre du terme mais plutôt comme «penseur», voire «philosophe». Je préfère me qualifier «d'auteur» plutôt que «d'écrivain». Je ne suis pas une femme de lettres. Je suis plutôt une femme de l'être.
Que représente l'écriture pour vous?
Je dirais tout simplement que l'écriture est, pour moi, un moyen de m'exprimer et me rendre utile. Je suis toujours ravie et satisfaite d'apprendre, par exemple, que mes citations servent de thérapie pour certains. C'est vraiment le plus grand compliment que l'on puisse me faire. Aider les autres a toujours été pour moi une passion, voire un but. Je n'ai pas pu devenir psychologue, mais j'essaie de l'être à travers ma plume. J'ajoute que j'ai demandé au gérant des éditions El Qobia de verser l'intégralité du montant de mes droits d'auteur (en argent ou en livres selon ses possibilités) à des structures qui oeuvrent au profit des plus démunis.
Quel est ou quels sont vos romans les plus autobiographiques?
Aucun de mes romans n'est autobiographique. Ceci dit, pour satisfaire votre attente, je dirais que dans certains passages de «Le destin de Narimane» et «Jusqu'au bout des flammes», je me suis inspirée de mon vécu en abordant des thèmes tels que l'émigration, la recherche d'emploi en France, l'explosion de l'usine AZF à Toulouse, Yennayer...
On lit de moins en moins, quel est le rôle de l'écrivain face au rétrécissement continu de l'espace qu'occupe le livre dans notre vie?
Ce que vous dites est, malheureusement, un triste constat et avec le développement de la haute technologie, je ne suis pas certaine que l'on puisse facilement remédier à cette carence. Cependant, le fait que la lecture ne soit plus forcément une priorité ne doit pas faire baisser les bras à un écrivain dont le rôle est de continuer à contribuer au développement de la culture et à son enrichissement. Il ne doit en aucun cas abandonner ce combat. À ce sujet, je conclus avec l'une de mes citations: «Même si les mots ne font pas toujours vivre l'écrivain, l'écrivain fait toujours vivre les mot».


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