Le Tchad entame sa dernière ligne droite de l'élection présidentielle. Le rendez-vous politique est déterminé par des enjeux régionaux et nationaux qui font que les retombées de cette élection présidentielle seront perceptibles et notables quant à l'avenir proche du Tchad. Une «guéguerre» a été déclenchée par médias interposés entre l'ancien «farouche opposant» et Premier ministre, Succès Masra et le président de transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno. Le ralliement De Masra est vu comme une démarche qui rend le jeu électoral comme acquis d'avance pour le compte du président de transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno. L'élection présidentielle du 6 mai qui va se dérouler au Tchad ne fera pas selon des observateurs ouvrir le champ politique et la démocratisation du pouvoir et de la société tchadienne. Cette élection présidentielle va consacrer comme cela est qualifié par les médias et l'opposition tchadienne «la dynastie Déby» au pouvoir. Les médias tchadiens résument «la dynastie Déby» en soulignant que «Déby président de la transition tchadienne et grand favori de l'élection présidentielle le 6 mai, Mahamat Idriss Déby Itno a succédé à son père Idriss Déby Itno à la tête de ce pays pauvre du Sahel qu'il a dirigé d'une main de fer entre 1996 et 2021. Proclamé président de transition par l'armée à la mort de son père en 2021, le général Déby est quasiment assuré de rester au pouvoir après l'assaut meurtrier de l'armée contre l'un de ses principaux rivaux, Yaya Dillo, et l'invalidation d'autres candidatures par le Conseil constitutionnel dont il a nommé les membres». c'est de cette manière qu'on présente le parcours politique du président de la transition et sa famille qui est étroitement liée au pouvoir en Tchad. Il faut rappeler que le Tchad était «un acteur clé de l'organisation régionale G5 Sahel, créée en 2014 pour faire face notamment au terrorisme, mais celle-ci est promise à la dissolution après le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger», rappelle-t-on. Kelma Manatouma, professeur de sciences politiques à N'Djamena, a essayé d'apporter une analyse sur la situation politique au Tchad en abordant la question de la «rivalité» entre Succès Masra et le président de transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno en indiquant que «L'hypothèse, au début, était qu'il allait accompagner Déby dans des élections jouées d'avance (...) mais Masra est maintenant dans la logique qu'il y aura un Diomaye Faye au Tchad», a-t-il souligné. Le député Rakhis Ahmat Saleh, candidat invalidé par le Conseil constitutionnel, a déclaré à ce propos que «Masra est un accompagnateur, il fait monter les enchères pour assurer sa place après l'élection de Déby», a-t-il signalé. L'élection va connaître selon des analystes tchadiens de la scène politique un boycott de plusieurs partis politiques qui ont affiché leur rejet ouvertement à une quelconque participation à ladite élection qui, selon eux, va « consacrer la dynastie Déby». Il faut savoir que Le 20 avril 2021, Mahamat était nommé par «l'armée président de transition à la tête d'une junte de 15 généraux à la mort de son père Idriss Déby Itno, tué par des rebelles, après avoir dirigé le Tchad d'une main de fer 30 années durant». Les spécialistes de la situation en Tchad ont expliqué que «Déby a contre lui le passif de 30 années de gouvernance chaotique, tous les indicateurs économiques et sociaux sont au rouge, Il serait difficile qu'il l'emporte au premier tour, sans forcer la main dans les urnes», a précisé l'analyste Remadji Hoïnathy, spécialiste tchadien de l'Afrique centrale qui avertit quant à une opération de fraude qui sera constatée par les Tchadiens en soulignant que «En cas de triche, on risque de retomber dans des événements similaires à ceux du 20 octobre 2022», a-t-il asséné. L'enjeu de la présidentielle tchadienne se situe au niveau de la nouvelle reconfiguration qui se trame dans la région du Sahel dont le Tchad constitue un élément prépondérant en matière d'équilibre et de stabilité au plan sécuritaire et géostratégique. Le Tchad est face à la réalité du changement politique intrinsèque et la mainmise des puissances étrangères visant le maintien du statu quo et la domination à outrance.