Arrière toute. C'est en effet une semaine difficile que viennent de vivre les prix du pétrole qui ont enregistré un recul significatif, hormis un léger sursaut jeudi dernier. Les cours du pétrole ont commencé à se replier lundi, sur des signes d'apaisement des inquiétudes géopolitiques, alors que l'espoir d'une trêve dans la bande de Ghaza associée à la libération d'otages a resurgi. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui a fait étape en Arabie saoudite lundi avant de se rendre mardi en Israël, a dit «espérer» une réponse favorable du Hamas à une proposition qu'il a qualifiée d'«extraordinairement généreuse de la part d'Israël». Antony Blinken a aussi réitéré l'opposition de son pays à une offensive israélienne sur la ville surpeuplée de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, devenue un immense camp de réfugiés abritant près d'un million et demi de Palestiniens dans des conditions sanitaires catastrophiques. Une réunion se tenait lundi au Caire entre des représentants d'Egypte et du Qatar- pays médiateurs avec les Etats-Unis- et le mouvement de résistance palestinienne, Hamas, qui doit donner sa réponse à cette proposition négociée entre l'entité sioniste et l'Egypte. «La semaine dernière, le marché pétrolier avait grimpé, car il n'y avait pas de progrès dans les discussions et les courtiers étaient inquiets qu'il se passe quelque chose de mauvais au cours du week-end», a noté Andy Lipow de Lipow Oil Associates. «Maintenant que la discussion est engagée, le marché rend ses gains», a-t-il ajouté. «Avec peu d'autres actualités, le possible refroidissement» des tensions autour de la situation à Ghaza entraîne une chute des prix du pétrole, en atténuant la prime de risque, a renchéri John Evans, de PVM Energy. C'est cependant mercredi, troisième jour de cotation que la baisse allait s'avérer la plus notoire. Les cours du pétrole ont décroché, sapés par une série d'indicateurs qui témoignent d'une demande faible. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, dont c'était le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a lâché 3,34%, pour clôturer à 83,44 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate avec échéance en juin, est lui descendu de 3,57%, à 79,00 dollars. Les deux références mondiales du marché de l'or ont affiché ainsi leur plus bas niveau depuis un mois et demi. Elles ont évolué quasiment toute la séance dans le rouge. Le mouvement s'est brutalement accéléré après la publication du rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). Il a fait état d'une hausse de 7,3 millions de barils des stocks américains de brut durant la semaine achevée le 26 avril. Une 11e séquence positive en 14 semaines qui a mis à mal le baril. La «saignée» sera toutefois stoppée le lendemain. Les prix afficheront un léger sursaut. Les cours du pétrole se sont stabilisés jeudi après leur sévère chute la veille. Pourquoi? Le marché s'attendant à que ces niveaux de prix plus bas incitent les Etats-Unis à remplir leurs réserves stratégiques de brut, nous dit-on. Le baril de Brent de la mer du Nord grignotera 0,27% à 83,67 dollars. La référence américaine conclura pratiquement à l'équilibre à 78,95 dollars. «L'espoir que les Etats-Unis remplissent leurs réserves stratégiques (de brut) apporte un peu de soutien» aux deux références mondiales du pétrole, a indiqué Neil Wilson, analyste chez Finalto. Elles retomberont malgré tout dans leurs travers vendredi. La cause: les cours du pétrole ont fléchi devant les craintes d'un affaiblissement de la demande américaine après des chiffres de l'emploi plus faibles que prévu. Le Brent de la mer du Nord clôturera la semaine qui s'est achevée le 3 mai sur un recul de 71 cents à 82,96 dollars. Un niveau, qui dépasse de près 23 dollars celui qui a servi de calcul à la loi de finances du pays, confectionnée sur la base d'un baril à 60 dollars. Pas de panique, donc, pour l'Algérie.