Annoncées lundi soir par le président américain Joe Biden, des négociations se sont ouvertes hier au Caire, en Egypte, afin de parvenir à un accord de libération des otages détenus à Ghaza, en échange d'une trêve «d'au moins six semaines» dans les bombardements et les frappes massives de l'aviation et des forces terrestres sionistes contre la population civile palestinienne de l'enclave. Répétant son appel, Biden a dit la nécessité de «protéger les civils» en cas d'agression de grande ampleur contre Rafah où sont entassés plus d'un million et demi de déplacés par les attaques sionistes incessantes, depuis plus de quatre mois, et dont les conséquences témoignent d'un territoire totalement dévasté. Hier, une délégation sioniste est arrivée au Caire pour un nouveau round de négociations avec le directeur de la CIA (l'agence centrale du Renseignement américain), Richard Burns, et son homologue égyptien. Elle comprend notamment le chef du Mossad (services de renseignement extérieurs), David Barnea, et celui du Shin Bet (services intérieurs), Ronen Bar. Ils devaient être rejoints à la table des discussions par le Premier ministre qatari Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, également chef de la diplomatie et négociateur de plusieurs accords de cessez-le-feu à Ghaza. Ces négociations entre responsables américains, sionistes, qataris et égyptiens visent avant tout à conclure un accord de trêve partielle en échange de la libération des otages israéliens encore détenus par le Hamas. Celui-ci n'a annoncé la présence d'aucune délégation indirecte à cette rencontre, sous la houlette du qatar et de l'Egypte et à la demande réitérée des Etats-Unis. Cependant, le mouvement de résistance palestinien a affirmé rester «ouvert aux négociations» pour parvenir à un cessez-le-feu que le gouvernement Netanyahu dit sans cesse «rejeter». Pour le Hamas, outre le cessez-le-feu, un éventuel accord permettra de conclure une libération des otages israéliens en échange des femmes et des enfants palestiniens détenus par milliers dans les geôles de l'occupation sioniste. Dans ce contexte, les Etats-Unis ont assuré qu'ils demeurent opposés au projet du gouvernement Netanyahu d'une agression majeure contre Rafah, tant qu'une action convaincante de protection des civils n'aura pas été présentée. C'est ce qui ressort de la déclaration lundi soir du porte-parole du département d'Etat Matthew Miller. «Sans un projet en ce sens qui soit crédible, et qu'ils soient en mesure de mettre à exécution, nous ne soutenons pas une opération militaire à grande échelle» a-t-il notamment souligné. Mais Netanyahu ne fait cas d'aucune mise en garde, aussi bien celle de son principal allié que les avertissements de l'Union européenne, de la France, de la Norvège et, plus encore, de l'ONU, qui ont averti contre une catastrophe cataclysmique si l'agression a lieu.