En partenariat avec la direction générale des forêts (DGF), la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach, va lancer un projet pilote visant la plantation de 10 millions d'arbustes sur une superficie comprise entre 10000 et 13000 hectares. Ce projet d'envergure vise à réduire l'empreinte carbone, a annoncé, hier à Alger, Abdelkrim Ouamer, directeur central HSE (hygiène, sécurité et environnement) à la Sonatrach. S'exprimant sur les ondes de la Radio nationale, lors de l'émission «L'invité de la rédaction», Ouamer a expliqué que ce projet pilote s'inscrit dans le cadre de la stratégie climatique de Sonatrach, qui prévoit, à terme, la plantation de plus de 420 millions d'arbres sur 560000 hectares, avec un budget estimé à un milliard de dollars. Une étude de faisabilité sera effectuée par la DGF pour identifier les essences d'arbres appropriées et sélectionner les sites de plantation au sein du domaine forestier national. Une partie de ce plan pilote sera intégrée au programme de relance du Barrage vert, a précisé Ouamer. Soulignant l'engagement de Sonatrach dans la lutte contre le dérèglement climatique, conformément aux accords internationaux signés par l'Algérie, le même responsable a indiqué que le programme de plantation de plus de 400 millions d'arbustes, vise également à créer des emplois et à booster l'économie locale. Ce projet d'une grande portée environnementale, vise à réduire les retombées des activités énergétiques sur l'environnement et à bénéficier des crédits carbone disponibles pour soutenir de telles initiatives, a-t-il ajouté. Il a ainsi soutenu que la Sonatrach met en oeuvre une «gouvernance climatique» basée sur des pratiques de gestion visant à minimiser l'impact de ses activités sur le climat et l'environnement, et le «torchage» de gaz à 1% d'ici 2030, par rapport au volume total de production des hydrocarbures. En fait, le groupe Sonatrach vient de dévoiler une nouvelle stratégie- climat visant à réduire l'empreinte carbone pour un avenir énergétique durable. Cette initiative, d'un coût global d'un milliard de dollars, a été présentée, hier, par Abdelkrim Ouamer, qui en a esquissé les grandes lignes et les orientations directrices. Lors de son intervention à l'émission «L'invité de la rédaction» de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, il a souligné l'engagement de l'Algérie dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre depuis trois décennies, participant activement au débat mondial sur le climat. Il a rappelé que le secteur énergétique est le principal contributeur des rejets de carbone, représentant 73% des émissions mondiales. Il a affirmé que la Sonatrach croit en l'avenir du gaz dans la transition énergétique de l'Algérie, à condition que sa production respecte des normes environnementales strictes. La stratégie de la Sonatrach se concentre sur la réduction des émissions de CO2 et de méthane, ainsi que sur des opérations de consommation et de compensation, pour atténuer l'impact environnemental. Cette démarche repose sur une «gouvernance climat» intégrée à toutes les étapes de la chaîne de valeur de la Sonatrach, depuis l'amont pétrolier jusqu'à sa commercialisation. Le directeur HSE a précisé que les principaux leviers identifiés pour atteindre ces objectifs incluent la réduction des émissions fugitives, notamment le «torchage», l'amélioration de l'efficacité énergétique et la compensation des consommations énergétiques. L' ultime objectif est d'atteindre un équilibre des émissions à l'horizon 2050. La Sonatrach s'est déjà engagée à réduire le «torchage» de 1% pour l'Algérie et à adhérer à l'initiative de la Banque mondiale. Ouamer a rappelé que les efforts de réduction de «torchage» ont commencé il y a 30 ans et que depuis 2020, une réduction de 28% a été réalisée, équivalant à un milliard de mètres cubes-standard. La Sonatrach continuera à investir dans des projets de récupération des gaz à tous les niveaux de la chaîne de production pétrolière pour maintenir cette tendance et honorer ses engagements en matière de réduction des émissions a-t-il assuré. Le «torchage de gaz» est un processus utilisé pour brûler ou éliminer les gaz associés générés lors de nombreuses opérations industrielles. Il s'agit, notamment, de la récupération de pétrole et de gaz, de la production pétrochimique ou de l'extraction de gaz de décharge.