Le mouvement de résistance Hamas a appelé les Etats-Unis à exercer une «véritable» pression sur Israël en vue d'une trêve à Ghaza associée à une libération de prisonniers, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu affirmant qu'un accord était encore «loin». À Washington, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, a estimé qu'«un accord de cessez-le-feu était approuvé à 90%», mais qu'il restait «des questions très détaillées» et difficiles à régler, près de 11 mois après le début de la guerre à Ghaza, le 7 octobre. Avec le Qatar et l'Egypte, les Etats-Unis, principal allié d'Israël, déploient depuis des mois des efforts de médiation pour convaincre les deux camps de conclure un accord, mais en vain. Israël et le Hamas ne cessent de s'accuser de bloquer les négociations, à l'heure où l'armée israélienne poursuit son offensive meurtrière de représailles dans la bande de Ghaza dévastée, où sont assiégés les quelque 2,4 millions d'habitants. «Si l'administration américaine et son président Biden veulent vraiment parvenir à un cessez-le-feu et conclure un accord d'échange de prisonniers, ils doivent abandonner leur parti pris aveugle pour l'occupation sioniste et exercer une véritable pression sur Netanyahu», a déclaré Khalil Al-Haya, membre du bureau politique du Hamas basé au Qatar. Depuis l'annonce, dimanche, de la découverte à Ghaza des corps de 6 prisonniers tués à «bout portant» par le Hamas, selon l'armée israélienne, Netanyahu est soumis à une forte pression pour parvenir à un accord permettant la libération de dizaines de prisonniers encore retenus à Ghaza depuis le 7 octobre. Mais Netanyahu a prévenu qu'il ne céderait pas aux pressions, après avoir juré de détruire le Hamas qui a pris le pouvoir à Ghaza en 2007 et est considéré comme un mouvement terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne. Parmi les points d'achoppement en vue d'un accord: le couloir de Philadelphie, une zone à la frontière entre Ghaza et l'Egypte, dont Israël veut garder le contrôle, ainsi que le nombre et l'identité de prisonniers palestiniens devant être relâchés par Israël en échange des prisonniers. «Aucun accord n'est en cours de négociation», a déclaré Netanyahu sur la chaîne américaine Fox News. «Malheureusement, nous sommes loin d'y parvenir, mais nous ferons tout ce que nous pouvons pour amener (le Hamas) à un point où ils concluront un accord (...).» «Ce que nous devons faire: premièrement, faire sortir les prisonniers (...) Deuxièmement, maintenir les lignes rouges qui sont nécessaires à la sécurité et à la survie d'Israël, et les deux passent par le maintien (sous contrôle israélien) du corridor de Philadelphie, car cela met le Hamas sous pression, l'empêche de se réarmer et empêche Ghaza de redevenir une enclave qui peut menacer notre existence», a-t-il ajouté. Le Hamas insiste sur l'application en l'état d'un plan annoncé le 31 mai par Joe Biden, qu'il avait accepté. Ce plan prévoit une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Ghaza et de la libération de prisonniers, puis à terme d'un retrait total israélien du territoire. La première phase de la campagne de vaccination antipolio à Ghaza s'est conclue avec succès et a permis d'administrer une première dose à près de 200 000 enfants dans le centre du territoire palestinien, a annoncé l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) mercredi dernier. La maladie s'est propagée dans la bande de Ghaza en ruines, où la majorité des 2,4 millions d'habitants ont été contraints de fuir leur domicile face à l'offensive militaire israélienne, trouvant pour beaucoup refuge dans des lieux exigus et insalubres. Après la découverte du premier cas de polio à Ghaza en 25 ans, une campagne à grande échelle a débuté dimanche, après de premières vaccinations samedi, avec le concours de «pauses humanitaires» dans les combats. L'opération vise à vacciner plus de 640000 enfants du territoire assiégé, dévasté par près de 11 mois de guerre, et la première phase dans le centre de la bande en a déjà atteint 187 000, selon l'OMS. «Nous sommes reconnaissants envers l'engagement de toutes les familles, les professionnels de santé et les vaccinateurs qui ont fait de cette phase de la campagne un succès malgré les mauvaises conditions dans la bande de Ghaza», s'est exprimé sur X le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.