Régner par la force, la tentation est grande lorsque l'on est à l'âge ingrat, en pleine adolescence et que l'on veut se prouver quelque chose. Le fait est particulièrement vrai pour les bandes et autres gangs de quartiers, dont les dérives défrayent régulièrement la chronique. Cette forme de délinquance est, fort heureusement, surveillée comme le lait sur le feu par les services de sécurité qui ne laissent aucun répit à ses acteurs. L'Algérie, à l'instar des autres pays du monde, connaît donc ce type de banditisme, lequel est finalement systématiquement combattu par les forces de l'ordre. Force est de constater que la récurrence de ce phénomène social a régressé au cours des dernières années à l'échelle du territoire national, toutefois il réapparaît à la faveur de circonstances particulières propres aux cités bondées et zones urbaines, où les facteurs favorisants sont réunies pour entretenir cette forme de violence. La presse et les médias en rapportent d'ailleurs les péripéties sous forme de chroniques ou de reportages. Ainsi, les éléments de la Gendarmerie nationale des Eucalyptus, à Alger, viennent d'arrêter une bande de quartier qui semait la terreur parmi les habitants de la cité Haouche Mihoub à Bentalha, où elle s'adonnait, également, au trafic de drogues et de psychotropes parmi la population des jeunes et des mineurs, particulièrement. «Dans le cadre de lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, et pour la préservation de la sécurité publique dans la wilaya d'Alger, les éléments de la Brigade de sécurité et d'investigation (BSI) de la Gendarmerie nationale des Eucalyptus ont procédé à l'arrestation de cette bande dans la commune de Baraki, en utilisant des armes blanches, tous types confondus», précise un communiqué de ce corps de sécurité. La bande en question s'adonnait également au trafic de drogues et de psychotropes en milieu juvénile, ajoute-t-on de même source. «Les mêmes services ont arrêté les membres de la bande, au nombre de six, tous des repris de justice, avec saisie d'armes blanches», poursuit-on de même source, en indiquant que «les mis en cause seront déférés devant les juridictions compétentes après parachèvement de l'enquête». Fort heureusement, l'Algérie n'est pas l'Afrique du Sud ou Haïti ou tout autre pays, où la violence peut prendre des formes extrêmes. Toutefois, il n'est pas rare de croiser dans les cités des jeunes, avec en laisse des chiens de race Pitbull, dogs argentins et autres rottweiler. Ces canins peuvent, certes, être adoptés par d'honnêtes gens pour les besoins de leur sécurité personnelle, mais peuvent également être intégrés dans les équipes nocturnes des délinquants qui recourent, par ailleurs, à l'usage d'armes blanches comme les épées et les sabres bricolés et autres objets contondants... Batailles rangées Les manifestations de violence de ces groupes sont souvent relevées dans les grandes agglomérations urbaines, c'est-à-dire les grandes villes aux extensions nouvelles. Ces dernières sont épisodiquement le théâtre d'échauffourées qui ont pour origine des futilités. Autant de causes qui font pourtant le lit de rancoeurs lesquelles débouchent sur des troubles à l'ordre public et contraignent les éléments des services de sécurité à intervenir pour mettre fin à de véritables batailles rangées. Dans le Grand Alger comme partout ailleurs, ce sont les nouvelles cités qui voient apparaître de nouveaux caïds, meneurs de bandes. Bentalha, Hammadi, Saoula et bien d'autres localités du vaste territoire algérois ont connu ou connaissent encore, fort heureusement à un degré moindre, ce type de banditisme, dont l'effectif est composé de jeunes, dont la moyenne d'âge est située entre 20 et 30 ans. L'on recense parmi eux des repris de justice. Ce schéma peut donc être transposé à d'autres wilayas comme Constantine, Bouira, Oran ou Béjaïa... À titre d'illustration, c'est la nouvelle ville Ali Mendjeli, à Constantine, qui s'était distinguée, à un moment de sa récente histoire, par de violents affrontements entre bandes rivales. Dans tous les cas, les services de sécurité mettent le paquet dans leur lutte implacable contre le crime sous toutes ses formes. Les descentes et les perquisitions opérées dans ces milieux se soldent généralement par d'importantes saisies des stupéfiants, particulièrement la fameuse drogue du pauvre ou Prégabaline, communément appelée «Saroukh» quand ce ne sont pas d'autres butins, surtout que l'activité de ces bandes organisées débordent sur différents trafics comme le vol de voitures et le commerce illicite de la drogue. Sur le front de la lutte antidrogue et des stupéfiants, les services de sécurité exercent une pression et mènent une traque de tous les instants des convoyeurs de cet acabit. Aussi, un réseau criminel vient de tomber à Boumerdès, où les unités de la Gendarmerie nationale ont pu démanteler une filière organisée et arrêter cinq personnes, avec la confiscation de 107 grammes de cocaïne et une somme d'argent supérieure à 1 milliard de centimes. Selon ce corps de sécurité, ce coup de filet fait suite à l'arrestation, par les éléments de la Division régionale de la Gendarmerie nationale, de deux personnes qui étaient à bord d'un véhicule, et ce au niveau du barrage fixe, à hauteur de la ville de Si Mustapha, dans la wilaya de Boumerdès. «Les suspects seront déférés devant les autorités judiciaires compétentes pour le délit de possession, transport et trafic de drogue dure, dans le cadre d'un groupe criminel organisé» précise la Gendarmerie nationale, qui cite, entre autres délits, dans ce cas, la détention, le stockage et le trafic de drogue (kif traité) et le blanchiment d'argent. Un million de comprimés psychotropes Rappelons que les saisies de Prégabaline avaient atteint des seuils record en 2023, et les chiffres communiqués par les services de lutte contre ce fléau donnaient le tournis. Ces quantités «historiques» devaient être ajoutées à de précédentes saisies, dont celle de fin janvier 2023, lorsque les éléments de la Gendarmerie nationale de la wilaya d'El Oued avaient mis la main sur pas moins de 1 million de psychotropes et arrêté quatre pontes locaux du milieu de la drogue. Les comprimés interceptés étaient alors de type Prégabaline 300 mg, avec comme autre «butin» 14 véhicules et plus de 450 millions de centimes, ce qui renseignait alors sur le pouvoir de l'argent dans les activités illicites liées à l'usage de la drogue. La dite opération avait été «menée juste après le démantèlement d'un réseau international spécialisé dans le trafic de cocaïne, le groupement territorial de la Gendarmerie nationale d'El Oued ayant poursuivi ses efforts pour faire tomber les narcotrafiquants et les barons de la drogue, en élaborant un plan pour l'exploitation d'informations faisant état de l'entrée d'importantes quantités de ces poisons à travers un pays voisin», informait-on de même source.