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Les baigneurs de la «rivière morte» défient la pollution
Inde
Publié dans L'Expression le 09 - 11 - 2024

Cette fois encore, la ferveur a été plus forte que la pollution et la loi. Quelques milliers d'Indiens n'ont pas hésité à se jeter jeudi dans les eaux puantes, toxiques mais sacrées de la Yamuna, en lisière de la capitale New Delhi. «Je suis convaincue que les eaux de la rivière sont pures et bénies par le dieu du Soleil lui-même», assure Krishnawati Devi avant d'aussitôt s'agenouiller dans le courant. «Ma foi en Dieu ne fléchit pas», ajoute cette mère de famille de 45 ans, parée de son sari le plus éclatant et de ses bijoux les plus rutilants. «Rien ne peut m'arriver, Dieu prendra soin de tout». Comme la piété de Krishnawati Devi, le rituel du Chhath Puja est immuable. Chaque novembre, les Indiens rendent hommage au dieu du Soleil Surya par une série de célébrations qui culminent avec un bain dans la Yamuna. Dédié à la... nature, le culte du Chhath est devenu, au fil des ans et de la croissance débridée de la mégapole indienne, une illustration de l'inquiétante dégradation de son environnement. Toute l'année, New Delhi et ses 30 millions d'habitants sont noyés sous un brouillard toxique de fumées industrielles, agricoles ou automobiles qui connaît son pic à l'approche de l'hiver. Cet affluent du Gange se nappe quant à lui d'une épaisse mousse blanche tout aussi nocive, une sorte de soupe chimique composée des engrais et des détergents qui y sont déversés sans retenue.
«Ça pue!»
La municipalité a beau noyer cette écume sous des tonnes d'agents dispersants, rien n'y a fait. La rivière reste recouverte de sa croûte blanche. Cette année, la justice a aussi tenté de dissuader les baigneurs du Chhath. «S'il vous plaît, vous devez comprendre que vous allez tomber malade», implorait dans un jugement rendu mercredi un tribunal de la capitale, «on ne peut pas vous laisser vous baigner». En vain. «Ça pue, c'est vrai», concède Deepa Kumari, 14 ans, au son des tambours et des chants. «Mais l'important, c'est d'abord de célébrer dans la rivière et avec nos proches.» Avant de se risquer dans la Yamuna, les fidèles adorateurs de Surya ont dû braver une autre forme de pollution, celle qui vient de l'air. En ce début novembre, la saison du «smog» bat en effet son plein à New Delhi. Il abrite des concentrations meurtrières de microparticules PM2.5 - les plus dangereuses car elles se diffusent dans le sang - qui ont dépassé cette semaine de 50 fois le seuil toléré par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). «Je me fous de la pollution», fanfaronne Pooja Prasad, un étudiant de 20 ans. «La déesse mère s'occupera de tous nos problèmes.»
La santé de la Yamuna inquiète les autorités depuis des années. Son niveau de pollution y atteint des sommets 400 km au-delà de sa source himalayenne, bien avant qu'elle ne se mêle au puissant Gange pour se vider dans le Golfe du Bengale. Un rapport parlementaire paru en février a décrit sans fard la Yamuna en «vecteur de déchets industriels non traités, d'ordures, de rebuts agricoles ou de poubelles municipales».
Vecteur de déchets
Il a recensé dans ses eaux «la présence excessive de métaux lourds» et autres substances cancérigènes comme l'arsenic, le plomb et le zinc, issus des ordures en tous genres, des batteries des automobiles aux pesticides, abandonnés sur ses berges. L'essentiel de la pollution - 80% selon les études des autorités - provient des égouts qui aboutissent directement dans ce cours d'eau. En 2021, la concentration de l'eau en bactéries fécales mesurée sur un site était... 8 800 fois supérieure aux normes sanitaires. «Tout ceci a un profond effet sur le bien-être des riverains», ont noté les auteurs du rapport. Au point que, même «protégés» par les dieux, certains «baigneurs» commencent à s'inquiéter. «Il est temps que le gouvernement fasse des efforts pour nettoyer la rivière», rouspète Avinash Kumar, un fonctionnaire de 58 ans. «Il le promet chaque année mais rien ne se passe.»


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