L'autorité judiciaire n'a pas jugé utile de placer l'intéressé en détention, ni même sous contrôle judiciaire. Saisi par Boualem Doualemn, l'influenceur algérien illégalement expulsé par Retailleau, le juge des référés du tribunal administratif de Paris a estimé que le ministre de l'Intérieur ne pouvait procéder à l'expulsion de l'influenceur dans le cadre d'une procédure pour « urgence absolue ». Il a ainsi suspendu la mesure d'expulsion. Le magistrat note que l'autorité judiciaire n'a pas jugé utile de placer l'intéressé en détention, ni même sous contrôle judiciaire dans l'attente de son procès. Le ministre de l'Intérieur n'établit pas les liens allégués avec d'autres influenceurs algériens radicalisés. Le juge des référés en déduit que l'expulsion de Doualemn, qui réside régulièrement avec ses deux enfants et sa compagne française depuis 15 ans en France, ne relevait pas d'un cas d'urgence absolue permettant de priver l'intéressé, avant de l'expulser, de garanties essentielles telles que l'audition préalable par une commission de magistrats. S'il souhaite expulser Doualemn, le ministre de l'Intérieur devra le faire dans le cadre d'une procédure d'expulsion ordinaire. On peut déduire de la décision que la justice désavoue, encore une fois, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau. Par cette suspension de l'expulsion de Boualem Doualemn, elle confirme la lecture faite par le ministère des Affaires étrangères dans son communiqué en réponse à l'expulsion illégale de Doualemn.