L'Algérie fait un grand pas vers l'avenir numérique avec des investissements significatifs dans le domaine des technologies algorithmiques, notamment à travers l'intelligence artificielle (IA). Le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sidali Zerrouki, a souligné «l'ambition de son secteur de faire de l'IA un moteur de croissance économique, avec l'objectif de faire contribuer l'IA à hauteur de 7% du PIB du pays d'ici 2027». Cette déclaration marque une étape importante dans l'engagement de l'Algérie à moderniser ses infrastructures et à se positionner comme un acteur incontournable dans le domaine technologique. Un objectif ambitieux qui repose sur une série d'initiatives et d'investissements dans les secteurs-clés tels que l'IA, la cybersécurité et la robotique. Comme première étape, il sera question de lancer un fonds d'investissement à hauteur de 1,5 milliard de dinars, destiné aux start-up spécialisées dans ces domaines. Cet investissement dans les start-up est un signe fort du «sursaut» tant attendu, où le pays cherche à consolider son écosystème numérique. Le soutien aux initiatives entrepreneuriales dans le domaine de l'IA représente une pièce maîtresse de cette stratégie. Cette démarche s'inscrit dans le cadre du soutien des start-up pour encourager davantage ces initiatives et, partant, «atteindre l'objectif de 20 000 start-up dans les plus brefs délais», a souligné le ministre. Le puzzle sera également composé d'autres éléments essentiels comme la mise en place des infrastructures, lesquels sont le socle de la transformation numérique annoncée. Cette dernière s'accompagne de l'émergence d'un climat d'affaires innovant, soutenu par des infrastructures modernes et des politiques publiques favorables à l'entrepreneuriat et à la recherche. Selon les chiffres avancés par le ministre, le pays a déjà investi massivement dans la fibre optique, avec 265 000 km déployés, et dans l'extension de la couverture 4G, visant à relier 1 400 sites, y compris dans les zones les plus reculées. Le ministre s'est dit fier des «étapes cruciales franchies par l'Algérie sous la conduite du président de la République». L'objectif est de garantir une couverture nationale totale en 2025, facilitant ainsi l'accès des citoyens aux nouvelles technologies. De plus, l'Algérie a mis en place des programmes de formation pour les jeunes dans des domaines essentiels comme l'IA, la cybersécurité et le Cloud Computing. La création des «Scale Centers», qui offrent des formations gratuites tout au long de l'année, témoigne de l'engagement du gouvernement pour rendre ces compétences accessibles au plus grand nombre. Ce projet est un levier pour former une nouvelle génération de talents capables de développer des technologies locales et de participer activement à la transformation numérique du pays. Pour le ministre de l'Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Noureddine Ouadah, l'IA «ne se limite pas à un enjeu technologique, mais devient un véritable levier économique et stratégique». Pour ceux qui ne le savent pas, l'Algérie a toute une stratégie nationale de recherche et d'innovation sur l'intelligence artificielle. Un réseau thématique de recherche dédiée à l'IA existe depuis déjà quelques années. Le travail de ce réseau thématique s'était soldé par un livre blanc, lequel contenait de nombreuses recommandations et des actions à mener afin de garantir que notre pays intègre la sphère de l'IA, en l'occurrence celle portant la création des deux écoles supérieures, une de mathématiques et l'autre de l'intelligence artificielle de Sidi Abdallah. «L'Algérie a été un acteur pionnier en Afrique, à travers le lancement de l'Ecole de l'IA, de l'Ecole des mathématiques et d'autres écoles de technologies, à travers lesquelles un climat d'affaires innovant a émergé», a rappelé le ministre. De ce qui précède, notons également qu'il y a eu la mise en place du Conseil scientifique de l'IA. Ce dernier est composé de compétences algériennes de l'intérieur et de l'extérieur du pays. Aussi, l'IA est au coeur des Projets nationaux de recherche (PNR). L'IA est le nerf d'un PNR dédié à la caractérisation des sols et du climat pour un développement agricole durable. Il existe d'autres projets en lien avec le domaine de l'agriculture, dont l'un porte sur la détection et la prédiction des maladies ravageuses des cultures maraîchères en utilisant les images des feuilles, basées sur les algorithmes de l'IA. Il existe un projet, né à la demande de l'institut Pasteur d'Algérie, dédié à l'application des nanotechnologies dans l'amélioration et la potentialisation des effets thérapeutiques d'une molécule d'origine naturelle. Dans le domaine de la santé du citoyen, il existe un projet portant sur la prédiction précoce des troubles du spectre autistique basée sur l'IA.