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Souleymane Cissé n'est plus
Le cinéma africain perd son pionnier
Publié dans L'Expression le 22 - 02 - 2025

Souleymane Cissé, cinéaste malien et figure de proue du septième art en Afrique est décédé mercredi, à Bamako, à l'âge de 84 ans, a annoncé sa fille Mariam. Il devait être le président du jury long métrage fiction de la 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) qui débutera ce 22 février et s'élatelera au 1er mars.
Double Etalon d'or de Yennenga, avec ses films Bara en 1979 et Finyè en 1983, Souleymane Cissé s'est illustré depuis le début des années 1970 comme l'un des pères du cinéma en Afrique.
Souleymane Cissé avait reçu en 1987 le Prix du jury au festival de Cannes pour son film Yeelen.
Il laisse à la postérité un héritage inestimable avec d'autres films de renom dont Den Muso.
À la suite de l'annonce de sa mort, de nombreux hommages lui sont rendus.
Le ministre malien de la Culture, Mamou Daffé, déplorera la perte de « ce monument du cinéma africain », tandis que le réalisateur Boubacar Sidibé fera remarquer que l'industrie cinématographique du pays est« en deuil ». Le gouvernement burkinabé a lui aussi tenu à lui rendre hommage. « Il laisse un grand vide incommensurable dans le monde du cinéma africain. Cependant, il reste vivant sur les écrans d'Afrique et du monde par son génie ». Il saluera aussi la « mémoire d'une figure emblématique du cinéma africain et d'un cinéaste engagé qui a consacré toute sa vie au 7e art sur le continent pour que vivent des cinémas d'Afrique, reflet de notre identité et de la diversité de nos cultures », a fait savoir le porte-parole du gouvernement burkinabé, Pingdwendé Gilbert Ouédrago.
Né le 21 avril 1940, à Bamako au Mali, Souleymane Cissé est né dans une modeste famille de huit enfants. Il est très tôt passionné de cinéma.
Dès l'âge de 7 ans, il va très régulièrement au cinéma en compagnie de ses grands frères et de leurs amis. Il fait des études secondaires à Dakar au Sénégal et revient dans son pays en 1960, lors de l'éclatement de la Fédération du Mali et de l'indépendance de celui-ci.
Il adhère alors à des mouvements de jeunesse et commence à projeter à la Maison des Jeunes de Bamako des films qu'il commente ensuite au public. C'est un film documentaire sur l'arrestation de Patrice Lumumba qui déclenche réellement sa volonté de faire du cinéma.
En 1963, il obtient une bourse pour suivre un stage de projectionniste puis des études de cinéma à l'Institut des Hautes Etudes Supérieures de la Cinématographie (VGIK) de Moscou. Il en sort diplômé en 19693.
En 1970, rentré au Mali, il est employé comme cameraman-reporter au Service cinématographique du ministère de l'Information, ce qui lui offre l'occasion de parcourir le Mali de long en large caméra à l'épaule pendant trois ans et de réaliser plusieurs documentaires. Il tournera son premier moyen métrage, Cinq jours d'une vie, en 1971.
Le film relate l'histoire d'un jeune qui abandonne l'école coranique et vagabonde dans les rues, vivant de menus larcins.
L'œuvre est primée aux Journées cinématographiques de Carthage.
En 1975, il réalise son premier long métrage, en bambara, Den Muso (La Jeune fille) à propos d'une jeune fille muette violée par un chômeur.
Un cinéaste engagé
Enceinte, elle subit le rejet de sa famille et du père de l'enfant qui refuse de le reconnaître. Souleymane Cissé a ainsi expliqué sa démarche : « J'ai voulu exposer le cas des nombreuses filles-mères rejetées de partout. J'ai voulu mon héroïne muette pour symboliser une évidence : chez nous, les femmes n'ont pas la parole. » Non seulement le film est interdit par le ministre malien de la Culture, mais Souleymane Cissé est arrêté et emprisonné pour avoir accepté une coopération française.
Le brûlot restera interdit pendant trois ans et n'obtiendra son visa d'exploitation qu'en 1978. Fonctionnaire de l'Etat, Souleymane Cissé prend une disponibilité en 1977 afin de se consacrer pleinement au cinéma et crée la société de production Les Films Cissé (Sisé Filimu).
En 1978 sort le film Baara (Le Travail) qui reçoit l'Etalon de Yennenga au Fespaco (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou) la même année.
Ce film relate l'histoire d'un jeune ingénieur, révolté par l'attitude de son P-DG qui décide d'organiser une réunion avec les ouvriers pour faire valoir leurs droits. Mais son patron le fait aussitôt enlever puis assassiner. Suivra Finyè (Le Vent, 1982). Il s'agit d'une chronique sur la révolte des étudiants maliens face au pouvoir militaire.
À sa sortie, le film multiplie les récompenses : Etalon de Yennenga au Fespaco de Ouagadougou en 1983, Tanit d'or aux Journées cinématographiques de Carthage.
Le film est également sélectionné au festival de Cannes 1982. Sur une période de 4 ans, entre 1984 et 1987, il tourne Yeelen (La Lumière), film initiatique sur le douloureux chemin que prend l'enfant pour devenir adulte.
L'histoire est inspirée de la tradition bambara.
Il obtient pour ce film le Prix spécial du Jury au festival de Cannes 1987. Il est le premier cinéaste d'Afrique noire primé à Cannes pour un long métrage. Souleymane Cissé tourne ensuite Waati (Le Temps, 1995). Ce film retrace l'histoire de Nandi, une enfant noire d'Afrique du Sud au moment de l'apartheid, qui fuit son pays pour partir en Côte d'Ivoire, au Mali et en Namibie, avant de revenir dans son pays d'origine après la fin du régime.
Premier cinéaste noir primé à Cannes
En 2009, il sort le film Min yé, qui aborde le thème de la polygamie. Ce film, dans lequel jouent Assane Kouyaté et l'animatrice d'Africable Sokona Gakou, est présenté au festival de Cannes 2022. En 2023, il reçoit le prix du Carrosse d'or, récompense décernée par la Quinzaine des cinéastes en reconnaissance de sa contribution exceptionnelle au cinéma mondial. Un an plus tard, le prix disparaît de son domicile à Bamako et est signalé volé le 29 avril 2024. Cette perte provoque une importante détresse publique au Mali, suscitant des appels à des efforts collectifs pour récupérer le trophée et réaffirmer la fierté culturelle de la nation.
Souleymane Cissé aura marqué l'histoire du cinéma mondial en général et le cinéma africain en particulier d'une main de fer. Sa filmographie légendaire et ses nombreux prix attestent de son génie incroyable. Personne ne pourra oublier l'homme, ce pionner du cinéma africain qui aura ouvert la voie à plein d'autres. Le cinéma africain perd une grande étoile qui ne cessera de briller au firmament.


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