Le Conseil de sécurité tenait hier soir une réunion mensuelle d'information et des consultations à huis clos sur la situation en Palestine. La Coordonnatrice spéciale pour le processus de paix au Moyen-Orient par intérim, Sigrid Kaag, devait faire un exposé lors de cette réunion pendant laquelle les membres du Conseil de sécurité devaient notamment souligner l'importance de la mise en œuvre complète et effective de l'accord de cessez-le-feu à Ghaza. La situation en Cisjordanie où les forces d'occupation sionistes ont pris d'assaut la ville de Jénine faisant 51 martyrs, dont sept enfants, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), devait également être évoquée. Le Jihad islamique, un important groupe armé palestinien, a accusé l'entité sioniste de vouloir annexer la Cisjordanie occupée, où l'armée sioniste a déployé des chars pour la première fois depuis des années et mène une agression meurtrière contraignant des dizaines de milliers d'habitants à l'exode sous la menace des chars Merkava. Trois nourrissons palestiniens sont décédés à cause du froid glacial dans la bande de Ghaza, tandis que d'autres sont dans un état critique, a indiqué, hier, l'agence de presse Wafa citant des sources sanitaires. Les habitants de la bande de Ghaza souffrent d'un manque d'abris à cause de l'agression sioniste, et du manque de chauffage dû au manque de carburant, dans un contexte de vague de froid polaire, indique Wafa. L'entité sioniste avait déclaré dimanche que ses soldats resteraient pendant plusieurs mois dans trois camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie, après en avoir expulsé des dizaines de milliers d'habitants avec interdiction de rentrer chez eux. Cette opération avait commencé le 21 janvier, deux jours après le début d'une trêve fragile dans la bande de Ghaza entre Israël et le Hamas. Le Jihad islamique, un groupe islamiste allié du Hamas, a affirmé lundi que le déploiement de chars dans le territoire et les expulsions de masse confirmaient «les plans de l'occupation visant à annexer la Cisjordanie par la force». Des dirigeants sionistes ont à plusieurs reprises exprimé le souhait d'annexer des pans entiers de ce territoire, illégalement occupé depuis 1967, se heurtant à l'opposition des Palestiniens et de l'ensemble de la communauté internationale. Le Jihad islamique, très implanté dans le nord de la Cisjordanie, a qualifié les opérations en cours de «nouvel acte d'agression» visant à «déraciner notre peuple de sa terre». C'est la première fois depuis la Seconde Intifada, le soulèvement palestinien de 2000-2005, que l'ennemi sioniste déploie des chars en Cisjordanie. Depuis le début de l'agression barbare contre Ghaza en octobre 2023, au moins 900 Palestiniens ont été tués dans ce territoire par des soldats ou des colons juifs, selon le ministère de la Santé palestinien. Les partisans de l'annexion espèrent en outre que le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump renforcera leur projet. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit «gravement préoccupé» lundi par la «montée de la violence en Cisjordanie occupée par les colons israéliens, ainsi que par les appels à l'annexion». L'Union européenne «suit de près les développements et ne cache pas son inquiétude», a affirmé la cheffe de la diplomatie Kaja Kallas. Le Comité international de la Croix-Rouge (Cicr) s'est alarmé des difficultés pour les déplacés «à accéder aux besoins de base comme l'eau potable, la nourriture, des soins médicaux et des abris», soulignant que beaucoup d'habitants des camps s'étaient réfugiés dans «des mosquées surpeuplées et des écoles». Selon l'ONU, l'agression sioniste en cours a coûté la vie à au moins 51 Palestiniens, dont sept enfants. Le vice-gouverneur de Tulkarem, Faisal Salama, a déclaré, «plus de 12000 citoyens sur 16000 ont été déplacés du camp de Tulkarem». Il a ajouté que «les forces (sionistes) continuent de semer le chaos dans les maisons, les rues, les ruelles et toutes les installations du camp, avec la démolition de 40 bâtiments et de graves dommages à tous les bâtiments et installations environnants».