En perspective de la relance de la filière de la pièce de rechange, le ministre de l'Industrie, Sifi Ghrieb, vient de procéder à l'installation de deux commissions qui auront à charge le suivi et l'encadrement de l'activité de fabrication de pièces détachées automobile, annonce un communiqué du ministère. L'idée étant de relancer le projet de mise en place d'une véritable industrie de la pièce de rechange, sur la base d'une stratégie réfléchie et bien ordonnée. D'où les thématiques attribuées aux deux commissions, dont une sera chargée d'élaborer la stratégie générale de cette activité et d'assurer la coordination entre les différents acteurs, alors que la deuxième commission devra s'occuper des études et de l'ingénierie, notamment les aspects techniques relatifs aux normes et à la qualité des pièces de rechange. Cette commission devra également fournir «un soutien technique et une formation aux fabricants locaux». Pour le secteur de l'industrie, «ces deux commissions seront associées à la définition de la méthodologie de calcul du taux d'intégration nationale dans la fabrication de pièces de rechange et de véhicules, à travers l'établissement de critères précis et transparents prenant en compte la contribution de chaque composant local dans la chaîne de production», note encore le communiqué. Une telle démarche est à même de permettre de relancer le projet de réseau national de pièces de rechange automobile afin d'augmenter le taux d'intégration nationale dans le domaine de la fabrication de véhicules.Aussi, le ministre de l'Industrie a soutenu que l'objectif à travers cette démarche étant d'apporter le soutien du secteur aux opérateurs économiques, d'accompagner leurs projets, notamment par le biais du bureau vert qui prendra en charge le développement et le partenariat industriel, le suivi des projets industriels structurants, et le traitement des entraves administratives et techniques, etc... À ce titre, Ghrieb a fait savoir que ces actions seront assumées par le bureau vert qui vient d'être installé, samedi écoulé, «avec dépôt des dossiers préliminaires relatifs aux projets structurants». Pour le ministre de l'Industrie, l'augmentation du taux d'intégration nationale dans l'industrie automobile «est la clé du développement mécanique en Algérie, ce qui permettra de réduire la dépendance à l'importation, d'encourager l'industrialisation locale et la création d'opportunités d'investissement et de nouveaux partenariats dans ce secteur stratégique», note le communiqué. Plusieurs cahiers des charges relatifs à l'importation de véhicules neufs, assujettis à l'obligation de mettre en place, à terme, une véritable industrie de la pièce de rechange automobile ont été élaborés, mais en vain. Le secteur n'ayant pas réussi à drainer les investissements nécessaires, ni à mobiliser les énergies actives dans le secteur. Il y a quelques jours encore, le ministre de l'Industrie avait lancé une initiative, visant à mettre en place un réseau national de pièces de rechange automobile, regroupant l'ensemble des producteurs locaux (sous-traitants et fabricants), en vue de concourir au développement et à l'accompagnement de cette industrie, et d'aboutir à une augmentation du taux d'intégration nationale. Pour ce faire, le secteur a annoncé le lancement programmé d'une opération de recensement de tous les fabricants nationaux de pièces de rechange automobile, dans l'objectif d'organiser ce réseau, notamment dans les aspects techniques et les caractéristiques techniques des pièces de rechange. Sans compter le volet organisation et structuration de ce réseau. Alors que le secteur est en pleine gestation, le marché de a pièce de rechange est soumis à une pression sans précédent. Les grossistes et les revendeurs se plaignant de défauts de disponibilité de la pièce sur le marché, sans compter une surenchère sans précédent dans les prix pratiqués. Les automobilistes ne sachant à quel saint se vouer, demeurent otages des uns et des autres, avec une inflation vertigineuse au niveau des prix pratiqués au détail, enregistrant des hausses récurrentes, en l'espace de quelques mois seulement.