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Mélodie sur fond de paroles enflammées
LE FUNAMBULE DE JEAN GENET, CE SOIR ET DEMAIN, AU CCF
Publié dans L'Expression le 11 - 12 - 2006

Réflexions autour de la création artistique: ses exigences, ses impératifs, ses doutes, ses désarrois sont à découvrir dans ce spectacle inédit, créé, la saison dernière, à Paris, 20 ans après la mort de son auteur.
«Ce sont de vains, de maladroits conseils que je t'adresse... je ne voulais pas autre chose: qu'écrire à propos de cet art un poème dont la chaleur montera à tes joues. Il s'agissait de t'enflammer, non de t'enseigner.»
Par ces mots, le célèbre poète et romancier français, Jean Genet, termine sa lettre à son ami funambule. Epître en forme de déclaration d'amour, mais surtout hommage au cirque et à la dramaturgie qui s'y attache. Le poète place, ainsi, l'artiste-acrobate au centre de la tragédie qui se joue, chaque soir des représentations. Mots et Musique se rassemblent ici pour faire entendre une réalité universelle: «...cette région désespérée et éclatante où opère l'artiste.»
Par ces mots, Jean Genet médite sur les mystères de la création artistique, affirmation quasi mystique du chemin solitaire emprunté par l'artiste pour l'accomplissement de son oeuvre.
Le texte de Genet tient de tout cela. Mais surtout, il s'inscrit comme un dialogue en maître et élève. Le maître, ici, n'enseigne pas; selon le mot de Genet, il «enflamme»!
Le spectacle se situe dans le lieu même où il s'élabore: une salle de répétition.
Ici, le funambule est une violoncelliste. Si l'un danse sur son fil, l'autre joue sur ses cordes...
Les mots suscitent les sons. La musique vibre en résonance aux paroles du poète.
Genet lui-même -poète, dramaturge, romancier- ne s'oublie pas, tant il a truffé son texte de souvenirs personnels. Ce qui les rassemble, c'est bien cette «solitude éclatante», «mortelle» dont parle Genet. Il faut accomplir sa mort -symbolique-, pour renaître à son art. Réflexions autour de la création artistique, ses exigences, ses impératifs, ses doutes, ses désarrois sont à découvrir dans ce spectacle inédit, qui sera présenté ce soir et demain, à partir de 19h, au Centre culturel français. Ce spectacle a été créé la saison dernière, à Paris, 20 ans après la mort de son auteur. Mis en scène par Jean-Paul Schintu, ce dernier incarnera la force du texte de cet auteur qui croisera la parole poétique avec la mélodie de la violoncelliste, Marie-Blanche Solano. «Par une écriture raffinée et riche, Jean Genet exalte la perversion, le mal et l'érotisme à travers la célébration de personnages ambivalents au sein de mondes interlopes», pouvons-nous lire dans sa biographie. Jean Genet est né le 19 décembre 1910 à Paris. Orphelin, il est placé dans une famille d'accueil. A la suite d'une série de fugues et de délits mineurs, il connaît sa première expérience carcérale à 15 ans avant d'être mis en détention, jusqu'à sa majorité, à la colonie pénitentiaire de Mettray. A 18 ans, pour quitter la colonie, il s'engage dans l'armée. Il déserte en 1936 et quitte la France. Durant un an, il vagabonde à travers l'Europe avec de faux papiers. De retour à Paris, il fait l'objet, en l'espace de sept ans, d'une douzaine d'inculpations pour désertion, vagabondage, falsification de papiers et vols. Il est incarcéré à la centrale de Fresnes, lorsque, à l'automne 1942, son premier poème, Le Condamné à mort, est imprimé à ses frais. C'est également en prison qu'il rédige, la même année, Notre-Dame-des-Fleurs, et l'année suivante, Le Miracle de la rose. Il est sur le point d'être condamné à la relégation perpétuelle, lorsque Jean Cocteau intervient en sa faveur devant les tribunaux. Il est libéré en 1944. De 1945 à 1948, il écrit coup sur coup trois romans, Pompes funèbres, Querelle de Brest et Journal du voleur, un recueil de poèmes, un ballet et trois pièces de théâtre: Haute Surveillance, Les Bonnes et Spendid's. Sur une pétition d'écrivains lancée par Cocteau et Sartre, il obtient enfin une grâce définitive en 1949. Entre 1955 et 1961, Genet écrit et publie Le Balcon, Les Nègres et Les Paravents qui le placent au premier rang des dramaturges contemporains. Malgré l'intérêt qu'il manifeste pour la création Les Paravents à Paris, en 1966, et la publication de ses Lettres à Roger Blin, il connaît une période de dépression et même une tentative de suicide. À partir de décembre 1967, il entreprend un long voyage en Extrême-Orient. A son retour en France, il est surpris par les événements de mai 1968. Il publie alors, en hommage à Daniel Cohn-Bendit, son premier article politique. La grande année politique de Genet sera 1970 avec sa participation aux Etats-Unis, pendant trois mois, au mouvement des Black Panthers. Dans le même temps, il commence la rédaction d'un ouvrage relatant ses séjours dans les camps palestiniens et auprès des Black Panthers, ouvrage qu'il abandonnera et reprendra plusieurs fois avant d'aboutir, quinze ans plus tard, à la publication d'Un captif amoureux. En septembre 1982, il se trouve, par hasard, à Beyrouth lorsque sont perpétrés les massacres dans les camps palestiniens de Sabra et de Chatila. Genet rédige alors le plus important de ses textes politiques: Quatre heures à Chatila. Atteint d'un cancer de la gorge depuis 1979, il meurt le 15 avril 1986.


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