Le parti de Belkhadem bénéficiera de 3 postes de vice-présidents et présidera 4 commissions au Conseil de la nation. La victoire du FLN aura finalement servi à quelque chose. Il est vrai qu'il ne peut pas changer le cours de l'histoire en disposant de la majorité à la Chambre haute du Parlement. Le quart bloquant lui couperait la route s'il ambitionnait de faire passer des lois qui auront suivi le parcours harassant du circuit sans recueillir l'unanimité. Sans nette influence, il peut toutefois exercer le contrôle dans les compartiments du Sénat. Le secrétariat national du parti de l'instance exécutive étudie la question de la répartition des tâches pour confier les missions à ceux qui sont censés le mieux-représenter, apprend-on de sources proches du FLN. Ainsi, les dernières élections lui donnent droit à la présidence de 4 sièges et à 3 postes de vice-présidents. Comme il est question de désigner le président du groupe parlementaire du FLN, dont la présidence est confiée pour l'instant, à Boulesnane. Le FLN a ratissé large, le 28 décembre dernier, malgré quelques couacs dans certaines wilayas. Il a obtenu 54 sièges sur les 96 élus et dispose de près de la moitié du tiers désigné dont la liste complète n'est pas encore connue. Le président Bouteflika a maintenu seulement 8 en poste et désigné un nouveau. Les 15 autres ne sont pas encore connus. On déduit sans difficulté que les interventions suivent leur cours. Le FLN jouit d'une confortable majorité. Mais il y a toujours le quart bloquant qui ne le gêne pas outre mesure parce que les lois ne peuvent être bloquées que si l'un des présidents des principales institutions de l'Etat le décide. Le deuxième concurrent du FLN est le RND, avec 31 sièges, plus quelques désignés du tiers présidentiel. Il peut aspirer à des postes stratégiques dans les commissions. Il faut rappeler que le président Abdelkader Bensalah est RND. Ces équilibres reflètent naturellement la nature du Sénat qui n'a pas réellement une fonction législative dans le sens plein du terme. C'est un peu la réserve de la République. On y met les personnalités qui ont beaucoup servi et celles qui peuvent encore servir, en leur offrant un statut alléchant qui les met à l'abri des tentations de l'argent, de la politique et les éloigne le plus possible de l'opposition. L'idée revient à feu Mahfoud Nahnah. En 1992, il avait, rappelle-t-on, avancé l'idée de création d'un conseil des sages pour y mettre «tous ceux qui gênent, y compris ceux de l'opposition comme Aït Ahmed ou l'ancien président Ahmed Ben Bella». Ces derniers n'y siègent pas encore mais le voeu de Nahnah a été exaucé. On y fourre toutes celles et tous ceux qui empêchent de tourner en rond ou qui aident à tourner la machine plus librement. Le conseil des sages a été réduit à sa plus simple expression pour devenir au bout du compte une «chambre d'enregistrement». Il se situe dans le prolongement de l'Assemblée élue, sans pour autant susciter la passion et le débat qu'initie généralement une APN bien élue.