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Le silence exhumé
ENTENDEZ-VOUS DANS LES MONTAGNES, SUR LES PLANCHES DU CCF
Publié dans L'Expression le 27 - 02 - 2007

Un homme et une femme dans le train. Un dialogue et un passé douloureux qui refait surface...
Le Centre culturel français vous convie, mercredi et jeudi, à partir de 19h, à la représentation de Entendez-vous dans les montagnes. Version française d'après le récit de Maïssa Bey, paru aux éditions de l'Aube, mise en scène par Jean-Marie Lejude, par la compagnie l'il du tigre, avec les acteurs Fatima Aïbout et Alexis Nitzer. (avec Yvette Petit et Solzic Cossavela, comme interprètes à l'écran). Comme dans le roman, la pièce nous renvoie vers une femme assise dans un train. Un homme prend place en face d'elle. L'homme a vu l'étiquette de sa valise. Elle vient d'Algérie. Lui...c'est un Français qui a connu l'Algérie.
Autrefois. Il a l'âge qu'aurait le père de cette femme. Il pourrait être le meurtrier du père de la voyageuse. Elle se laisse entraîner dans un dialogue qu'elle ne préméditait pas. Cet échange est une enquête, menée le coeur battant. Prise d'une envie irrépressible d'affronter son passé, la femme ira au bout de son désir de clarté. La pièce est un huis clos où cette jeune femme se penche sur son passé et son origine et finira par y entraîner l'homme.
Une interprétation et une mise en scène très fortes servent le récit dramatique de Maïssa Bey..Entendez-vous dans les montagnes...est un récit à caractère cinématographique. Tout y est écrit avec la minutie d'un scénario et les phrases de Maïssa Bey s'enchaînent comme des mouvements de caméra. Enfin et surtout, l'intuition première de Maïssa Bey se blottit dans ce vague soupçon aux effets proustiens, générateurs d'images projetées qui deviendront directes mais identiques, comme la dissipation du doute initial. «L'image sera au service de la cohabitation subtile du virtuel et du réel, pour une fulgurante révélation», écrit le metteur en scène Jean-Marie Lejude. C'est à l'âge de six ans, en 1957, que le père de Maïssa Bey succombe sous les «interrogations» des soldats français. On ne rendra pas le corps à la famille. En 2002, Maïssa Bey, devenue écrivaine, achève un impensable travail de mise au jour de sa mémoire. Elle ose écrire la mort inacceptable, la confrontation avec la figure de l'assassin. Avec sérénité, hauteur, lucidité, elle enterre le corps disparu de son père...Née en Algérie, Maïssa Bey a été «une enfant colonisée». Son père, combattant du FLN, a été tué durant la guerre de Libération.
Après des études au lycée Fromentin d'Alger, puis universitaires, Maïssa Bey est successivement professeur de français, puis conseiller pédagogique dans son pays. Nourrie, imprégnée de culture française. Elle écrit dans cette langue dont elle déclare qu' «il est bien plus réaliste de (la) considérer comme un acquis qu' un bien précieux, et peut être même un butin de guerre, c'est ainsi que la définissait Kateb Yacine». Maïssa Bey est un pseudonyme. «C'est ma mère qui a pensé à ce prénom qu'elle avait déjà voulu me donner à la naissance (...) Et l'une de mes grands-mères portait le nom de Bey (...) C'est donc par des femmes que j'ai trouvé ma nouvelle identité, ce qui me permet, aujourd'hui, de dire, de raconter, de donner à voir sans être immédiatement reconnue». Maïssa Bey vit, comme tous les Algériens, et plus encore comme femme et comme écrivaine, une situation d'incertitude quotidienne. «A tous ceux qui me demandent pourquoi j'écris, je réponds tout d'abord qu'aujourd'hui, je n'ai plus le choix, parce que l'écriture est mon ultime rempart, elle me sauve de la déraison et c'est en cela que je peux parler de l'écriture comme nécessité vitale.»
Auteure d'une vingtaine de mises en scène, Jean-Marie Lejude privilégie les textes contemporains, textes non dramatiques souvent et parmi eux ceux qui ont une résonance aiguë avec l'actualité contemporaine et avec la finitude de l'homme.
Chacune de ses mises en scène est une sorte d'enquête rigoureuse au coeur de notre conscience. Il construit des images mentales fortement structurées, fasciné par les contraires: dire pour mieux accepter le silence, faire émerger les images du noir sidéral pour ouvrir nos yeux. Jean-Marie Lejude mène également des actions auprès de publics en difficulté, en marge, dans des quartiers «sensibles» et l'enseigne dans différents ateliers destinés aux jeunes.
Les ateliers sont d'écriture, de pratique théâtrale, ou d'expression plastique. Il s'entoure, pour ces ateliers, de musiciens, de plasticiens, de vidéastes, d'écrivains et de gens attentifs à l'humain. Le spectacle Entendez-vous dans les montagnes a été créé à l'issue d'une résidence proposée et financée par l'Espace Simone Signoret de Vitry-le- François.


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