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Ces produits de base qui saignent les Algériens
LA CHERTE DE LA VIE S'AMPLIFIE
Publié dans L'Expression le 21 - 06 - 2007

Le programme du gouvernement ne présente pas de surprise, mais ce sont ses retombées immédiates sur la vie des citoyens qui laissent sceptiques.
Il existe plusieurs manières d'appréhender un programme politique, celui qui touche à l'immédiat, c'est-à-dire celui directement visible par la société, car entrant de plain-pied avec la vie de tous les jours, et celui lointain avec des effets mineurs sur le bien-être des citoyens. Un programme ambitieux de reconstruction du pays n'a pas de portée mesurable sur le confort de la population qui éprouve, par ailleurs, maintes difficultés à accéder aux produits de base de plus en plus hors d'atteinte d'une majorité grandissante de citoyens.
C'est dire que naviguer dans la stratosphère peut se révéler de peu d'effets quand les préoccupations des citoyens, plus terre à terre, s'inquiètent que la pomme de terre, la tomate ou le poivron se positionnent comme produits de luxe, voire exotiques. Des efforts considérables ont, certes, été effectués dans un secteur très sensible qui met directement en cause la sécurité alimentaire du pays. Force cependant est de constater que, concrètement, cela a eu peu de résultats dans la pratique lorsque l'ont sait que certains produits de base (pomme de terre ou lait, pour citer les deux produits actuellement en crise) dépendent totalement de l'importation de leurs matières premières, les semences (pour les pommes de terre) et la poudre de lait.
Ce sont ces petits détails, sans doute triviaux, qui disent le souci qu'a le gouvernement pour le bien-être de la population. Or, les défaillances du secteur agricole contredisent, quelque part, le satisfecit du programme du gouvernement pour ce qui est de l'amélioration de la sécurité alimentaire du pays. Car les crises récurrentes qui ont touché ces derniers mois certains produits, la cherté d'autres montrent combien les services du ministère de l'Agriculture continuent de tâtonner pour trouver les solutions permettant de dépasser ces goulots d'étranglement qui pénalisent, en premier lieu, les faibles bourses.
A juste raison, le projet de programme du gouvernement souligne que «l'agriculture occupe une place fondamentale dans la vie économique et sociale du pays et constitue un important gisement de croissance et d'emplois». Toutefois, l'agriculture - profession «privée» par excellence -ne saurait se satisfaire d'une démarche bureaucratique qui l'a vidée au long de ces décennies, de sa raison d'être.
Il est évident que l'aide de l'Etat- qui a un rôle de régulation et d'appui à l'agriculture, notamment par les subventions à ce secteur névralgique -reste primordiale mais ne saurait cependant se substituer à l'initiative privée laquelle demeure obligatoire. Si aujourd'hui, la pomme de terre, le lait, le blé- d'exportatrice de céréales, l'Algérie en est devenue l'un des plus importants importateurs dans le monde - font problème, la défaillance est à rechercher dans la manière avec laquelle ce secteur, pourtant stratégique et vital pour le pays, est géré et pris en charge depuis l'indépendance. L'Algérie qui a eu, jadis, la réputation d'avoir été le «grenier» de Rome, était, en 1962, parmi les trois plus gros producteurs mondiaux de raisin.
Le vignoble algérien avait alors une réputation mondiale du fait de sa qualité exceptionnelle. En 2007, non seulement ce raisin est devenu aigre, mais n'est pas toujours disponible et souvent à des prix qui défient l'imagination. L'arrachage de millions de pieds de vigne, outre d'avoir déstructuré cette terre si généreuse, l'a rendue, et c'est cela le plus grave, inadaptée à la production agricole, comme l'a montré l'échec des expériences tentées pour implanter des fruits ou légumes sur les espaces laissés ainsi en friche.
De fait, l'arrachage des pieds de vigne a été un véritable crime écologique. C'est, à peu de choses près, ce qui est survenu à l'orange, devenue un produit rare et souvent inabordable sans pour autant qu'elle réunisse les qualités qui ont fait la spécificité de ce fruit gorgé de soleil. Tout cela pour dire qu'il est grand temps de réhabiliter la paysannerie algérienne afin de redonner la terre à ses vrais travailleurs.
Cela n'est pas du tout normal que l'Algérie importe près de 80% de ce qu'elle consomme, que cela soit sous forme de produits finis, de semences ou de matières premières alimentaires. Aussi, la vraie question qui se pose est de savoir comment redonner à cette terre ses capacités pour produire à nouveau ces succulents raisins, ces oranges, ces pommes et ces poires parfumés au soleil d'Algérie, ces pommes de terre, ces tomates, ces blés dorés qui disent combien cette terre a été généreuse et prolifique.
Notre pays est, aujourd'hui, dépendant de l'importation alimentaire, quel programme prévoit le gouvernement pour mettre un terme à une situation à tout le moins anormale? Certes, selon le programme du gouvernement, la mise en oeuvre du Pndar (Plan national de développement agricole et rural) «a permis à l'agriculture de renouer avec l'investissement et d'amorcer une croissance appréciable». Dans la pratique cela n'est pas aussi évident du moment que ce programme n'a pas eu de retombées vérifiables sur les marchés quand, aujourd'hui, très peu de légumes sont offerts à moins de 40DA alors que la pomme de terre, la tomate, le poivron sont cédés entre 60 et 80DA -et atteignent, systématiquement, lors de la période du Ramadhan, en même temps que les courgettes, des prix prohibitifs- alors que les fruits sont, quant à eux, introuvables à moins de 100DA qui est, en fait, un prix plancher.
Cela pour dire que l'agriculture ne peut être comprise de manière bureaucratique ou dirigiste, quand il fallait lâcher la bride aux travailleurs de la terre, seuls à même de lui redonner ses capacités de produire à nouveau.
On l'a bien vu avec les pionniers d'Adrar qui ont fait fleurir le désert et mis sur le marché la «tomate d'Adrar» qui a révolutionné la vision qu'on avait de ces étendues réputées stériles du désert et des Hauts-Plateaux inexploités alors que l'exemple d'Adrar est là pour dire qu'il fallait encourager et multiplier cette initiative dans le secteur agricole par la subvention et l'aide qu'il faut pour permettre aux futurs agriculteurs de s'installer. Mais l'expérience d'Adrar ne semble avoir été ni renouvelée ni étendue à d'autres régions sous-exploitées. Et nous n'évoquons pas dans cet écrit les terres agricoles détruites par l'invasion du ciment et autres industries qui avaient vocation à être installées hors des villes et des agglomérations.


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