Cette session a été marquée par deux événements de taille. D'abord, le rejet de la plénière des trois rapports d'activités que devaient présenter les responsables de l'agence foncière, de l'hydraulique et de l'agriculture. Puis par le sit-in observé parallèlement par des syndicalistes devant le siège de la wilaya en soutien au syndicaliste du Snapap suspendu. Ces deux événements ont failli capoter à deux reprises cette session, mouvementée à plus d'un titre, faut-il le souligner. Ouverte aux environs de 10h, la plénière décide, d'emblée, et à l'unanimité, d'annuler de l'ordre du jour les trois points relatifs à trois rapports d'activité: l'agence foncière, le secteur de l'hydraulique et de l'agriculture. Les élus, toutes tendances confondues, ont jugé les rapports présentés par les direction de l'exécutif loin de «la réalité du terrain» ou encore de très «insuffisants». «L'absence de toutes perspectives dans les secteurs de l'agriculture et l'hydraulique» et «le non-respect des engagements du wali quant à l'audit sur le foncier de wilaya, revendiqué le jour de la création de l'agence foncière», sont autant d'arguments avancés par les représentants de partis politiques pour rejeter tout débat sur ces secteurs dont l'importance est pourtant jugée par les uns et les autres de «capitale». «Il serait préférable d'écouter les rapports d'activité de l'exécutif puis d'en relever les insuffisances», estime-t-on du côté de l'exécutif. L'annulation n'a pas été du goût du chef de l'exécutif de la wilaya qui a soutenu, de toutes ses forces, «la nécessité d'en débattre». En vain. Cette mésentente close, la plénière est entrée dans le vif du sujet en abordant les deux points restants: les feux de forêts et le budget supplémentaire. Alors qu'on débattait du secteur des forêts avec tous les dégâts induits par les incendies, le chef du groupe FFS à l'APW intervient pour enflammer de nouveau la situation déjà très tendue. Il rappela le sit-in du jour, troisième du genre, qui se tenait parallèlement devant le siège de la wilaya en soutien à Malek Sadou, secrétaire général de la section Snapap à la wilaya, suspendu de ses fonctions et interdit d'accès à son bureau. Une intervention ayant fait sortir le wali de ses gonds. «Cela ne concerne pas l'APW», clame-t-il en se référant au Code de wilaya. Le chef de l'exécutif ira jusqu'à inviter les élus: «Vous êtes libres de rejoindre la rue». «Non!» rétorque le président de l'APW, «tout ce qui touche aux citoyens concerne l'assemblée». Sur ce, il invite les chef de groupe à se concerter avec les syndicalistes à l'extérieur pour une décision à soumettre à la plénière. Le groupe RCD, qui a déjà quitté symboliquement la salle pour rejoindre le sit-in, réédite le geste avant que la plénière ne reprenne de nouveau les débats sur les points de l'ordre du jour. Dehors, les chefs de groupes discutaient longuement avec les syndicalistes. C'était là le troisième geste de soutien à l'endroit du syndicaliste du Snapap. Un document commun a été signé invitant les élus à suspendre leur participation à la présente session en signe de solidarité avec le syndicaliste. Leur tentative de provoquer un débat sur les «libertés syndicales» a essuyé un niet du wali en s'appuyant à chaque fois sur le Code de wilaya qui n'autorise, selon lui, pas ce genre de débat.