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«Nous sommes responsables de ce qui nous arrive»
ENTRETIEN AVEC LA REALISATRICE FATIMA BELHADJ
Publié dans L'Expression le 27 - 09 - 2007

«J'ai voulu tracer un tableau humain d'une famille modeste algérienne qui a vécu durant la tragédie nationale une sorte de couvre-feu à double sens».
A la base, Fatima Belhadj est comédienne. Sensible au malaise et au désarroi que traverse notre société, elle décide de prendre la caméra et réalise une série de reportages dont un sur les parents et les personnes âgées qu'on délaisse dans les maisons de retraite. Elle abordera les mêmes questions traitées dans son dernier film, à savoir les problèmes du chômage, de la pauvreté, de la promiscuité, des vieilles filles, et des retombées du terrorisme, l'enfermement, le statut marginal de la femme, a fortiori, victime des intégristes...Dans cet entretien, Mme Fatima Belhadj nous parle de son dernier film, intitulé Mel Watni inscrit dans le cadre de «Alger, capitale de la culture arabe» et évoque les raisons qui l'ont poussée à produire cette oeuvre, au demeurant bouleversante et émouvante car bien ancrée dans le réel des Algériens.
L'Expression: Vous avez réalisé un téléfilm portant le nom de Mel Watni, un titre évocateur du malaise dont souffre la société algérienne, quelles ont été vos motivations pour faire ce film?
Fatima Belhadj: Mel Watni, le titre de mon film, renvoie à cette tragédie nationale qu'on a vécue, cette violence extrême qu'on a tous subie. C'est pourquoi je me demande si réellement cela est lié à un problème de chômage, de misère, ou si c'est un problème encore plus profond que ça. C'est un problème de violence dans nos rapports, c'est-à-dire d'éducation. A l'école, on nous a appris à être violents, c'est comme ça qu'on a vu des filles en train de s'entre-tuer, à tout moment, même El Batoul fait violence à Hssissen, à ses filles, contre elle-même. Dehors, il y a la violence. Je voudrais dire que quelque part nous avons une grande part de responsabilité, on est tous responsables. On est appelé à revoir nos comportements, notre façon de voir les choses, d'aimer les autres et de les accepter tels quels. C'est comme ça qu'on pourra arrêter ce qu'on est en train d'endurer. Ce n'est surtout pas des décisions politiques qui vont l'arrêter. C'est un problème humain. J'ai voulu aussi tracer un tableau humain d'une famille modeste algérienne qui a vécu pendant la tragédie nationale une sorte de couvre-feu à double sens. A double tranchant. A l'extérieur et à l'intérieur de la maison. Car ces filles vivaient dans une sorte de prison. Elles n'avaient pas le choix. Cela leur a été imposé de par leur situation et la triste réalité dans laquelle elles baignaient. Elles ne sortent pas, ne travaillent pas, leur seule aspiration est de trouver un mari, jusqu'au jour où elles subissent la violence extrême, sans qu'elles aient quelque chose à avoir avec elle. Elles ne sont que des femmes enfermées dans une maison et pourtant elles seront touchées par cette violence. Durant la tragédie nationale, on a toujours parlé -avec beaucoup de respect- des intellectuels, des policiers, des gens qui ont été massacrés, mais quand on évoque les tueries chez des familles à Bentalha par exemple, l'information est toujours succincte et on ne sait qui est cette famille. Moi, je voulais montrer ça...
Vous n'avez pas peur de choquer le public en montrant justement ces scènes horribles, notamment l'attaque des terroristes quand ils assassinent la mère et ses filles?
Je ne sais pas. J'espère ne pas avoir choqué. J'ai toujours dit à mon équipe d'éviter de faire du voyeurisme. D'ailleurs, on ne voit pas une personne tirer sur quelqu'un. On a juste l'expression du visage de la personne qui tue ou qui voit la scène. Je voulais mettre en exergue le comportement. Ce qui importait pour moi, c'étaient les sentiments humains. C'était comment les gens réagissaient à tel moment.
Comment ce film a-t-il été accueilli par le commissariat de «Alger, capitale de la culture arabe»?
C'est leur premier visionnage. Ils ne l'ont pas vu avant. Apparemment, cela leur a plu. On m'a donné une totale liberté pour le réaliser. Absolument. Le film a bénéficié d'une aide du Fdatic à hauteur de 4 millions de dinars.
Qu'en est-il pour «l'avenir» de ce film?
C'est le commissariat qui a voulu qu'il soit un téléfilm mais le producteur a financé le film en tant que long métrage, c'est-à-dire qu'il sera amené à être «kinéscopé» et sous-titré. Il y a juste une chose que vous n'avez peut-être pas remarqué c'est la qualité du son. Pour améliorer l'image, on a été en Italie et comme on nous a sommés de rapporter le film pour le 23 septembre, date de l'avant-première, nous n'avons pas eu suffisamment le temps pour arranger également le son. Ce dernier, ne vous en inquiétez pas, sera fait.
Il y a le son qui est un peu élevé mais on va y remédier.
Pourquoi le choix de ce malade mental campé par Salah Ougroud?
Ce n'est pas tellement un malade mental. Il est peut-être plus lucide que les filles. Il a une vision des choses. C'est quelqu'un qui sera présent et subira lui aussi une double forme de violence. J'ai voulu relier deux générations, celle de la guerre de Libération avec celle d'aujourd'hui. Son père, un harki, a été massacré devant ses yeux. Avec El Batoul, il fait l'objet de ses réprimandes.
Comment est-ce de diriger un mari?
Sur le plateau ce n'est pas mon mari, c'est un comédien. Je ne lui ai fait, sincèrement, aucune concession.
Et le choix des comédiens?
S'il y a bien une chose dont je suis fière, c'est le choix des comédiens, parce que c'est un choix minutieux. C'est aussi la première fois où celle qui joue la benjamine tourne devant une caméra. Les acteurs ont été tous magnifiques.


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