Les artères et le coeur de celle qui fut la «Coquette», laissent les visiteurs, songeurs devant tant de laisser-aller. Douze jours et autant de nuits nous ont permis de constater avec beaucoup d'amertume et de désepoir que la ville de Annaba en 2008, n'est plus celle des années 68, 78 et 88! Si le bâti du temps de Bertagna, des Italiens, des Maltais colonisateurs des lieux est en train de s'effriter, les artères et le coeur de celle qui fut la «Coquette», laissent les visiteurs, les touristes et les citoyens annabis, callois, berrahali soukahrasiens, sédratiens, m'daourouchis, tébéssiens, atéris, guelmois et azzabis songeurs devant tant de laisser-aller, de laxisme, d'insalubrité criarde et honteuse en août 2008. Des détritus à ne plus pouvoir compter les montagnes de z'bel (c'est le mot) et rien que pour cela, nous regrettons presque que le maire fraîchement élu et son staff soient si absents. Et dire que le président de l'APC est né dans une contrée, qui nous est chère: El Kantara, cette localité chaouie ou le «nif» est roi. Alors, que se passe-t-il? D'ailleurs, le congé a tout camouflé! Et comme pour panser les plaies, on a accueilli la caravane sahraouie sans avoir un minimum de «hechma» pour que l'immense kheïma élevée face au théâtre de la ville ait un semblant de tente de fête. Les quartiers, un à un, les plus huppés, à commencer par Gassiot, Ste Thérèse, la Menadia, Beau-Séjour, le Caroubier, la Gare, la daïra «puent» à mille lieues. Il y a d'abord comme un «j'men foutisme» qui dit son non -oui! N'importe qui prend un espace vert pour faire un hideux R+5 de béton couleur on ne vous dit pas. Les cités des enseignants de la plage St Cloud, est dans un état de délabrement extérieur alarmant qui pousse les visiteurs à fermer les yeux lorsqu'ils ne tournent pas la tête de vie des citoyens, avec ce lundi 11 août 2008, le prix d'un kg de raisin qui tangue entre 160 et 110 dinars. Alors qu'à Alger, il est situé entre 50 et 80 dinars! «Sommes-nous en Algérie?» s'exclame un citoyen qui, lui, se fiche bien du pouvoir d'achat: «C'est l'autorité de l'Etat. Que ce même Etat fasse la chasse aux "parasites"qui brandissent le piston et la corruption à tout va pour piétiner les lois de la République.» Un autre cadre d'une banque rencontré au hasard d'un repas dans un restaurant qui a l'âge du congrès de la Soummam, s'indigne que se rendre à la plage soit une vraie corvée. «C'est vrai, souligne un cadre d'une banque, mon ire ne provient pas du laxisme de l'APC, encore que j'aie des informations sur son inlassable activité pour rendre nos plages fréquentables. Mais hélas, neuf familles sur dix ont des comportements qui doivent être sanctionnés sur place. Je m'explique: imaginez, avant de multiplier des milliers d'inconscients que chaque famille arrive à la plage avec du fromage, du thon, du yaourt, du cachir, des boîtes de sardine, des gobelets, des boîtes de pâtes, des cassettes de boissons gazeuses et d'eau minérale. A l'issue de la baignade et du casse-croûte, rares sont les familles qui ont le souci de ramasser les emballages et même les restes de casse-croûte faits de frites, de poivrons, d'oignons. A vous de faire le compte.» Le banquier, soucieux de l'état des plages, ne va pas s'arrêter au seul constat. Il préconise que les vaillants agents de la Dgsn et même ceux de la Protection civile même s'ils sont peu nombreux, allient la vigilance autour des personnes et des biens, un oeil plus que perçant autour des familles qui ne ramassent pas leurs détritus. Un PV sur place! C'est malheureux de voir notre sable souillé par des objets contondants, des bouchons, des bouteilles, du papier offert avec l'inévitable «bourek». Et dire que l'APC nettoie tous les soirs. Une citoyenne, avec ses cinquante étés, regrette que cette ville soit en retard en tout et surtout: «Regardez les cités El Bouni, Sidi Salem, les Allemands (pardon Angela Merkel) dans quel état, elles sont!» Les initiateurs sont passés à côté des règles d'or de l'urbanisme: «Et les Annabis ont fui leur ville saccagée par les nouveaux riches, les opportunistes et autres adeptes d'Attila. Ils vous prennent un espace vert en or, suppriment la verdure et aménagent des gourbis en hauteur avec des pseuso-garages-locaux commerciaux». Ah! nous allions oublier la criminalité! Elle est combattue mais elle renaît de ses cendres par la faute des...grâces, nous dit-on. Passons, Annaba mérite de reconquérir son lustre d'antan et pas seulement en foot. Il faut que le Belvédère se fédère et reprenne son nom et ses loisirs. Amen.