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De cet amer goût de paradis perdu
Publié dans L'Expression le 03 - 07 - 2002

Petit à petit, la France commence à assumer son passé colonial, non sans tenter de tronquer l'Histoire à son avantage.
Plus les médias français font mine de se détacher du sujet, plus ils s'enlisent dans une sorte de nostalgie voulant peut-être dire que le cordon ombilical, 40 ans après, n'est pas encore tout à fait coupé. La presse écrite, toutes orientations confondues, accorde une place de plus en plus prépondérante à ce sujet à mesure que s'approche la date du 5 Juillet, date de la commémoration du quarantième anniversaire de l'accession de l'Algérie à son indépendance.
Les articles, mais aussi les émissions télévisées, s'accordent unanimement à dire que «le passé commun aux deux pays ne peut être effacé aussi facilement». Des «reliquats» indélébiles subsistent, qui font que ce sujet, quarante ans après, se drape de propos passionnés même si, le plus souvent, l'intention n'y est pas. De grands dossiers, que propose de diffuser France 2, rappellent que sur les 5 millions de musulmans vivant en France, quatre cinquièmes sont Algériens. A ceux-là, s'ajoutent ceux qui ont fait la guerre d'Algérie, mais aussi les pieds-noirs. Autant dire qu'une partie non négligeable du peuple français se sent concernée par le sujet de la guerre d'Algérie. Les médias écrits, en revanche, se montrent plus incisifs, voire vaguement moralistes, usant de ce ton «paternaliste» qui sied tant aux «anciens colonialistes», laissant apparaître en filigrane qu'un bien mauvais usage aurait été fait de notre indépendance, trahissant au passage cet amer arrière-goût de paradis perdu causé par la perte d'un pays aussi beau, aussi riche et aussi accueillant qu'est l'Algérie. Imperceptiblement, dans des médias français très connus et à très forte audience, le sujet a glissé vers la crise algérienne (censée donner mauvaise conscience aux dirigeants actuels et passés), aux relations tourmentées entre la France et l'Algérie, mais aussi aux controverses liées aux harkis, aux martyrs, aux exactions commises durant la guerre de Libération nationale et au non-respect, de part et d'autre, des clauses contenues dans les accords d'Evian. Même si la France a officiellement reconnu, depuis à peine trois années, qu'il y a bel et bien eu guerre en Algérie, contrairement à ce qui s'est passé au Maroc et en Tunisie, elle n'en maintient pas moins des propos s'accordant très mal avec les conditions particulièrement terribles qui régnaient en Algérie entre 54 et 62.
Ces médias, donc, font l'impasse sur le traitement inhumain qui avait été réservé aux harkis après l'indépendance algérienne, et tentent, sur la lancée, d'accuser nommément le FLN d'avoir tué quelque 55.000 d'entre eux.
Ils parlent carrément de crime contre l'humanité alors que, dans le même temps, les révélations fracassantes du général Aussaresses, impliquant directement l'armée et le pouvoir politique de l'époque dans les horribles exactions commises en Algérie, sont qualifiées de vulgaires «délits de presse». C'est à l'aune du traitement démesuré de cette question que se mesure toute la passion qui continue de dévorer les médias, une bonne partie d'entre eux du moins, français par rapport à cette question.
Sur le plan diplomatique, un reproche à peine voilé est fait aux chefs d'Etat algériens de s'être montrés si intransigeants vis-à-vis de leur ancien colonisateur avec, seulement, deux visites en France, celles de Chadli en 83 et Bouteflika en 2000. Tous les journaux, ou presque, rappellent que «les tapis rouges et le faste déployés sur le passage de l'actuel chef de l'Etat n'ont servi à rien puisque ce dernier a déclaré être rentré les mains vides». Un peu à l'image des commentaires qui sont faits actuellement dans la presse française qui parle de presque tout, sauf de l'essentiel.


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