Un parfum de revanche planera sur la rencontre placée sous haute tension et sous le signe de l'incertitude. La confrontation algéro-égyptienne qui suscite depuis un mois un engouement populaire exceptionnel sans précédent à Alger comme au Caire, se jouera à guichets fermés devant près de 40.000 spectateurs au stade Tchaker à Blida. Ce même stade qui avait déjà vu les Verts sortir au premier tour les Sénégalais de Hadj Diouf. Les Pharaons qui ne semblent guère digérer leur défaite (2 à 1) en 2004 à Sousse dans le cadre de la Coupe d'Afrique des Nations, sont venus avec la ferme détermination de la faire oublier. Malgré leur statut de champions d'Afrique obtenu avec brio en 2008, le Onze égyptien craint comme le lait sur le feu cette équipe algérienne en pleine reconstruction et déjà aguerrie aux «chocs». Le Ballon d'or de 1981, Lakhdar Belloumi l'a bien compris lui qui a bourlingué à travers tous les terrains d'Afrique: «Les Egyptiens ont peur» dit-il. La bande à Saâdane doit méditer ces paroles. Les champions d'Afrique ne sont pas au mieux de leur forme. Leur meilleur club, le Ahly a subi une étonnante élimination en Coupe de la CAF réservée aux deuxièmes et parfois aux troisièmes meilleures formations. Les Pharaons ont même dû concéder un nul chez eux lors de la première journée devant les Zambiens. Cette contre-performance a complètement déstabilisé leur équipe. Quant à l'EN algérienne, de l'avis de tous les joueurs sans exception, ces derniers n'ont jamais bien entamé une préparation d'avant match comme cette fois-ci. La stratégie que devra adopter le sélectionneur national doit reposer sur deux éléments essentiels: les duels qu‘il faut absolument gagner et l'engagement physique à toute épreuve. Les Egyptiens sont connus pour leur abattage physique et leur sens tactique très développé. Pour le premier aspect, les deux équipes partent à égalité de chances: tous les joueurs, qu'ils soient du côté algérien ou égyptien sont en fin de saison et donc la fraîcheur physique peut être déterminante dans ce genre de matchs. Celui qui saura comment tenir les 90 minutes du match et en pleine chaleur (même si le match est programmé à 20h 30) réussira à prendre un ascendant psychologique sur son adversaire. Le second aspect est lié au mental. Les Algériens sont connus pour être «trop nerveux et pressés d'en finir». Donc, il va falloir garder son sang-froid et éviter de tomber dans le piège des Egyptiens qui maîtrisent l'art de la comédie et de la provoc...sportive. Le coach national, Rabah Saâdane est conscient de tout cela mais la réalité sur le terrain est tout autre. Intrinsèquement, les Algériens sont techniquement supérieurs aux Egyptiens. Ce sera certainement la clé du match. Il faut faire suer les Pharaons, les priver de ballon et jouer juste et simple. C'est à cette seule condition que les Algériens parviendront à inquiéter et à déstabiliser cette équipe adverse compacte et homogène sur tous les plans. Le sélectionneur national ne veut pas engager la bataille avant de l'avoir gagnée. Et c'est ce qui est demandé aujourd'hui aux Verts pour mettre fin à une suprématie continentale d'une équipe égyptienne vieillissante et en proie au...doute.