Quelle est la fonction de la Cour des comptes en Algérie ?    Une priorité stratégique pour l'Etat    L'île aux milliers de mosquées    L'ONU alerte sur les pressions et abus    L'Union africaine condamne la reconnaissance par l'entité sioniste du Somaliland    Arrestation d'un suspect et saisie de 51.500 sachets de tabac à chiquer    La Gendarmerie nationale met en place un plan sécuritaire spécial    Côte d'Ivoire – Cameroun : un duel de géants qui se conclut sur un nul    USM Alger : Bilel Nouioua nouveau président du Conseil d'administration    Récupération de près de 24 ha de foncier industriel en 2025    Mostaganem : Réaménagement prochain du stade Mohamed Bensaïd    Inauguration du siège de la troisième Sûreté urbaine    Clôture de la 17e édition avec la distinction des lauréats    Rencontre sur le rapport entre le théâtre et la littérature    Présentation de ''Palestine trahie'', adaptation de l'oeuvre de Kateb Yacine    Le projet de loi organique relative aux partis politiques approuvé    Adoption de la loi organique portant statut de la magistrature    Ouverture officielle du camp «Arts des jeunes» à Taghit    Programme TV du 4 novembre 2025 : Coupes et Championnats – Heures et chaînes    Programme TV du samedi 25 octobre 2025 : Ligue 1, Bundesliga, CAF et championnats étrangers – Heures et chaînes    Programme TV du 24 octobre 2025 : Ligue 2, Ligue 1, Serie A, Pro League – Heures et chaînes    Festival international du Malouf: fusion musicale syrienne et russe à la 4e soirée    Adhésion de l'Algérie à l'AIPA en tant que membre observateur unique: le Parlement arabe félicite l'APN    Industrie pharmaceutique : nécessité de redoubler d'efforts pour intégrer l'innovation et la numérisation dans les systèmes de santé nationaux    Conseil de sécurité : début de la réunion de haut niveau sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Examen de validation de niveau pour les diplômés des écoles coraniques et des Zaouïas mercredi et jeudi    APN : la Commission de la santé à l'écoute des préoccupations des associations et parents des "Enfants de la lune"    Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Boudjemaa reçoit le SG de la HCCH et le président de l'UIHJ    Athlétisme / Mondial 2025 : "Je suis heureux de ma médaille d'argent et mon objectif demeure l'or aux JO 2028"    Ligne minière Est : Djellaoui souligne l'importance de la coordination entre les entreprises de réalisation    Mme Bendouda appelle les conteurs à contribuer à la transmission du patrimoine oral algérien aux générations montantes    CREA : clôture de l'initiative de distribution de fournitures scolaires aux familles nécessiteuses    Poursuite du suivi et de l'évaluation des programmes d'investissement public dans le secteur de la Jeunesse    Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s'alourdit à 65.382 martyrs et 166.985 blessés    La ministre de la Culture préside deux réunions consacrées à l'examen de l'état du cinéma algérien    Le Général d'Armée Chanegriha reçoit le Directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique de la Fédération de Russie    Foot/ Coupe arabe Fifa 2025 (préparation) : Algérie- Palestine en amical les 9 et 13 octobre à Annaba    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



De la tragédie humaine
L'HOMME QUI N'EXISTAIT PAS DE HABIB AYYOUB
Publié dans L'Expression le 22 - 10 - 2009

Le romancier/pêcheur de Dellys, cinéaste de formation, revient avec un recueil de nouvelles qui ne sent pas bon le poisson...
Edité chez Barzakh comme d'habitude, l'écrivain laisse sa colère traverser ces 165 pages avec une verve remarquable. Agencées en genre littéraire, ces sept nouvelles à l'âme pamphlétaire s'érigent contre le mal de la société qui jette aux bas-côtés des individus que le reste du monde semble avoir abandonnés, rejetés...Les personnages décrits dans ce recueil sont meurtris dans leur chair, sans aucune illusion, désabusés, ternes ou mornes.
La vie ne leur a pas fait de cadeau. Ou si! un peu quand même, pour venir le leur reprendre après. Une tragédie. Présenté en début de semaine, à l'espace Noun, l'éditrice Selma Hellal soulignera le côté puissant et la force imaginative de Habib Ayyoub décrivant un univers subversif. Ce dernier fera remarquer, à juste titre, qu'arrivé à l'âge adulte, on encaisse les déceptions en tentant, pour certains, de changer le monde, qui en écrivant des poèmes, qui par la littérature. Cet amoureux de Garcia Marquez dira que «la littérature permet des échappées ubuesques qui se rapprochent de la réalité». Comme est-il écrit ici, sur les «losers», ou mis en scène tel souligné par Selma Hellal «ces sans-grades», ces gens qui ont touché un moment le bonheur ou regrettent-ils un instant ne pas avoir fait un effort et se disent: «J'aurais dû peut-être...». Habib Ayyoub répond à la responsable de Barzakh qui semble s'attarder sur le côté pamphlet de la chose. L'auteur confie: «Mon écriture est une sorte d'exutoire.» Dans ce recueil, en effet, tout est gris, mettant en scène des hommes qui se sont frottés à l'amour et en sortent abîmés. Des «saynètes théâtralisées très visuelles», affirme-t -on rehaussent l'écriture de cet homme dont la veine cinématographique ponctue indubitablement et clôt de façon majestueuse ce tableau quelque peu poussiéreux à la dernière nouvelle, mais cette fois, de belle façon...
Dans L'Homme qui n'existait pas, première nouvelle ouvrant ce livre, l'histoire est celle d'un type désobéissant, un ancien commissaire aux comptes qui tombe entre les mains des «moukhabarate». En possession de documents compromettants pour la Sûreté de l'Etat, on lui envoie une jeune fille aguicheuse qui le déleste de ces documents et partant, de ce qui peut l'identifier...Une abracadabrante histoire qui rend bien compte du surréalisme dont est baigné notre pays. Cette nouvelle dénonce l'art de la corruption, le bakchich à tous les étages, le règne de la gabegie et le désordre social. Dans Le tribunal d'exception il est question de juges corrompus et de prisonniers oubliés dans cette Algérie des laissés-pour-compte. Dans Saison des pluies, des diatribes féroces fusent contre les militaires. Un vieux mi-fou-mi sage, assis dans un café perdu dans un village, comme sorti de nulle part, fulmine et crie à la conspiration...Nous sommes, comme qui dirait, dans un monde parallèle. «Parfois c'est bien de cultiver ce côté décalé dans la littérature. C'est ce dont nous avons besoin», dira Selam. Dans La Gare de l'Agha, un chef comptable s'amourache d'une femme qui prenait l'habitude de venir à la gare. Elle le laissera tomber en lui envoyant une lettre disant qu'elle enquêtait sur les gens qui prenaient les trains. Se sentant piégé et honteux, il sortira avec une fille puis la laissera tomber après avoir abusé d'elle. Celle-ci finit par se suicider. Beaucoup de désillusions traversent ce livre comme autant de traces sombres et mélancoliques sur la main de notre destin. Dans La Véritable version des faits, il est question de flics et de ces gens qui peinent à exister à côté de ces occupants des chalets de Club des pins. La nouvelle La Concierge est profondément triste et vous laisse comme un goût amer. Bref, L'Homme qui n'existait pas de Habib Ayyoub est un livre qui se marie très bien avec la grisaille de la saison à condition d'avoir le coeur solide pour y résister. Habib Ayyoub a déjà publié aux éditions Barzakh plusieurs ouvrages, entre autres C'était la guerre (nouvelles, 2002) prix Mohamed Dib et Le Désert, et après (nouvelles, 2007). Dans L'Homme qui n'existait pas l'auteur reste fidèle à son écriture imagée. Le recueil coûte 400 DA. A lire.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.