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«Le Panaf nous a aidés à nous regarder ensemble»
LE REALISATEUR SALEM BRAHIMI À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 21 - 07 - 2010

Producteur, notamment du film Cartouche gauloise, avec Chergui Kharroubi, il a coréalisé au profit du ministère de la Culture un film très intéressant sur le Panaf 2010, intitulé Africa is back.
L'Expression: Quand on voit ce film, une chose nous surprend: le côté politique qui prévaut dans le traitement sur le Panaf 2009, un fil conducteur politique on va dire très apparent, pourquoi ce choix? Finalement, l'objectif est de se demander qu'est devenu l'Afrique après 40 ans?
Salem Brahimi: Il y a de ça effectivement. C'est une question qu'on pose. C'est un film éminemment politique. Pourquoi? D'abord parce qu'on a un passé. Le Festival panafricain a un passé. Le cinéma issu du Festival panafricain a un passé aussi, il n y a pas plus politique que le film sur le Panaf 1969. Le message politique en 1969 était très important. Mais peut-être plus simple. Les enjeux étaient les indépendances. L'Algérie s'est posée en leader, a soutenu tous les mouvements d'indépendance. Elle a aussi invité l'Afrique entière à se former culturellement elle-même comme disait... C'est-à-dire loin des clichés, on dit, qui sommes-nous, entre nous. 40 ans après, la plupart des indépendances sont acquises, à part le Sahara occidental, et il y a une question qui se pose qui est celle: «Que sont devenus nos rêves?» La question que pose William Clein au début du film est: «Quels sont les nouveaux combats aujourd'hui?» On ne peut pas dire que c'est l'Indépendance dans les mêmes termes qu'il y a 40 ans. El hamdoulilah ça été acquis. Donc, ce sont des questions plus complexes. Il y a deux manières de lire le film. Si vous voulez voir le film en vous disant: «On va avoir un genre de présentation en trois parties et trois sous-parties parfaites pour parler de plus de 50 pays africains», ce n'est pas possible. C'est très prétentieux, je pense. Cela veut dire qu'en une heure et demie de film, on va dire à 50 pays, voilà ce que vous deviez faire pour trouver les réponses que vous cherchez. Ce n'est pas l'idée. L'idée du film était de montrer qu'il y avait une pertinence à réunir des intellectuels et des artistes africains qui peuvent, d'une part «se formuler» eux-mêmes, c'est-à-dire se définir, loin des maisons de disques, des chaînes de télé françaises et des phantasmes occidentaux sur ce qu'est ou n'est pas l'Afrique. Mais dire l'Afrique selon nos propres termes. Ceci en premier lieu. Deuxièmement, quand on voit de grands intellectuels et des penseurs, des gens qui posent des questions très valides comme Manthia Diawara, Amina Traoré, on voit aussi qu'il y a de la ressource. On n'est pas obligé d'être d'accord avec tout le monde. On voit simplement qu'en Afrique, nous avons une ressource intellectuelle d'engagement, de passion et des questions très graves qui viennent de l'intérieur. Je pense que la mission du Panaf est peut-être de nous aider à parler entre nous et de nous aider à poser des questions ensemble. Bien sûr, il n'y a pas de questions définitives, mais il y en a quand même. Une partie de la réponse serait peut-être de nous éloigner de certaines données et mêmes de règles du jeu qui sont souvent formulées par l'Occident et qui sont biaisées. Il faut compter sur nous- mêmes pour reformuler les règles du jeu sur le plan politique, économique, social, etc. L'autre chose aussi est qu'il y a beaucoup de condescendance en Occident par rapport à tous nos pays. L'Occident devient le modèle suprême et le détenteur de vérité! Là, le film est une réponse, peut- être pas définitive, mais qui consiste à dire que nous savons regarder nos problèmes, ainsi que la vérité en face. On a des intellectuels qui se posent toutes les questions que se posent les Africains. Vous avez raison, c'est un film très politique qui pose beaucoup de questions.
Les propos tenus par ces intellectuels interrogés sont âpres et alarmants...
C'est-à-dire que les problèmes sont sombres. Notre mission, en tant que documentariste, n'est pas forcément d'être d'accord avec tout le monde. Cela consiste à donner une photo de ce qui s'est dit. De montrer la diversité. Je pense que les questions qu'on pose sont très difficiles. Vous savez, moi je dis toujours: «Il n'y a pas de problème sans solution. S'il n'y a pas de solution, ce n'est pas un problème.» C'est une voie sans issue. Là, nous mettions -nous beaucoup de problèmes sur la table? Absolument. J'espère que cela se ressens dans le film, qu'on sache qu'il existe de la ressource pour trouver les solutions pour chez nous, pour les nôtres. Il y a du talent, de l'intelligence, de l'énergie. Il est vrai que le film n'énumère pas tous les problèmes un à un en donnant pour chacun des solutions, ce serait l'idéal. Ce serait extrêmement prétentieux de notre part. On n'est pas une association humaniste qui vient et apporte avec elle les solutions, non. Il faut respecter les pays qu'on a accueillis, leur complexité. Nous avons acquis notre indépendance il y a presque 50 ans. A l'échelle d'un pays, ce n'est pas beaucoup. Je n'aurai jamais l'arrogance de dire aux Maliens ou Sénégalais, voilà ce qu'il faut faire...
Quel est l'avenir de ce film au regard de la célébration du cinquantenaire des indépendances africaines?
C'est une très bonne question. Je n'ai pas de réponse, nous, on a géré la production exécutive du film. On a fabriqué le film puis je l'ai coréalisé. J'insiste beaucoup là- dessus, c'est une production du ministère de la Culture. Je trouve aussi formidable qu'on duplique le même dispositif d'il y a 40 ans, avec Wiliam Clein. L'Etat algérien avait aussi produit le film. C'est aussi important intellectuellement et symboliquement au moment où on est dans l'obsession de la privatisation, qu'un Etat ait une politique culturelle et qu'il fasse du Festival panafricain un acte culturel et qu'il fasse aussi un film de cinéma en 35 mm. Cet objet, ils l'ont voulu, ils l'ont produit. Ils ont agi par l'intermédiaire de M.Bedjaoui, comme un vrai producteur.
Comment s'est faite l'écriture du scénario, avez-vous une ligne éditoriale à respecter?
C'était des rapports très sains. On nous a accordé la même liberté. On avait plutôt des discussions de cinéma. On avait un mandat qui était très large, ce qui était à la fois une grande liberté et une grande angoisse. Il y avait un cahier des charges qui disait, il faut un film de cinéma qui raconte le Festival panafricain. C'est marrant, mais c'est nous qui demandions au début à avoir plus de contraintes. On a eu toute la liberté de formuler notre film. Comme je l'ai toujours dit, il y a trois écritures du film: la première, celle sur papier, la seconde celle du tournage et enfin la troisième qui est le montage. On a joui d'une totale liberté, celle du réalisateur par rapport au producteur. Il n'y avait pas d'exercice imposé.
Le côté festif du Panaf est un peu occulté, ce qui a frustré pas mal de personnes en voyant le film.
C'est tout à fait voulu. Il y a deux types d'énergies et de fêtes. Il y a celle qu'on a vue et l'autre, celle en quoi on croit, et qu'on est heureux d'être ensemble car on va réaliser quelque chose. Il y a, effectivement, cette fête, mais je pense qu'on ne parle pas de la même. Il y a celle qui est spontanée, populaire, qui est certes très importante et puis il y a cette ferveur.. C'est par sensibilité personnelle, c'est un choix, après le film ne nous appartient plus, mais on voulait axer le film là-dessus. Ce n'est pas pour rien. Une fête aussi belle soit-elle ce n'est qu'un moment. Un film doit durer dans le temps. Que reste t-il au-delà de la célébration? C'est pourquoi on a insisté sur le fond. Aussi, en tant qu'Algérien, ce qui me rend très fier, c'est qu'on a réussi à formuler un discours et un projet, à canaliser des énergies et un respect du monde. C'était à la fois très physique et très intellectuel, ce qui me rend fier, moi en tant qu'Algérien, je l'avoue.


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