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Pourquoi Hors-la-loi dérange-t-il?
CINEMA
Publié dans L'Expression le 10 - 10 - 2010

Hors-la-loi est ce long métrage, qui vient de remuer le couteau dans la plaie, et qui peut relancer de nouveau le débat sur la repentance de la France.
«Nous avons, moi et Bouchareb, grandi ensemble, son père et le mien étaient des nationalistes, nous ne pouvons pas défendre une autre cause hormis celle qui a été tracée par nos parents», a indiqué Ahmed Benaïssa qui a joué le rôle du paysan déraciné de sa terre par le caïd et les gendarmes. Voilà une phrase qui a résumé le film qui continue à ébranler sérieusement le pays d'une démocratie et d'une liberté d'expression qui sont, en réalité, un petit slogan placardé sur les devantures de la scène politique française et internationale selon les humeurs et la conjoncture. Le film de Rachid Bouchareb ne fera, sans doute pas, le bonheur de ces Français et Françaises attachés à une cause vouée, d'avance, à l'échec, la dissimulation des vérités sur les confiscations, privations et les massacres collectifs commis par la France coloniale durant son occupation de l'Algérie. En effet, il retrace comment ont été préméditées et exécutées les boucheries du 8 Mai 1945 et celles du 17 Octobre 1961. Les deux repères historiques sont, éternellement, marqués dans les annales de l'histoire contemporaine qu'aucun historien et encore moins politicien, ne peuvent occulter. Le film dérange et dérangera encore. Tout comme la Bataille d'Alger et l'Opium et le bâton, Hors-la-loi, est ce long métrage qui vient de remuer le couteau dans la plaie, et qui peut relancer de nouveau le débat sur la repentance de la France tout en bousculant les consciences des partisans de la non-repentance. Ce n'est pas un fait du hasard si des Français de différentes tendances, quoi qu'ils n'aient pas encore vu le film, s'agitent avant que l'oeuvre ne soit diffusée sur leur territoire. L'inquiétude semble s'emparer des politiciens de l'Hexagone. Les nostalgiques du département d'Outre-mer sont pourchassés dans le sol où ont été commandités et froidement exécutés les massacres du 17 Octobre lorsque des centaines d'Algériens ont été jetés dans la Seine. Ainsi donc, le film sera diffusé en France dans 450 salles dont 150 à Paris et sa banlieue. Quelle sera donc la réaction de la jeunesse et de l'opinion françaises lorsque la vérité leur tombera comme un couperet, alors que leurs grands-parents et arrière-grands-parents, se disant venus au nom de la pacification, étaient d'impitoyables sanguinaires? Cette jeunesse française, qui a freiné, en 2002, le lepénisme rampant, ne sera sûrement pas fière du passé honteux de ses ancêtres. D'autant que les interprètes de Hors-la- loi ont bien touché la partie sensible en abordant toutes les questions qui fâchent dont les expropriations subies par les Algériens, le rôle joué par ces derniers durant la Seconde Guerre mondiale en participant activement à la libération de la France, et la récompense réservée par cette France aux Algériens à la fin de cette guerre. Aussitôt libérée des SS allemands, l'armée coloniale s'est mise à oppresser et opprimer les Algériens en les accueillant par des rafales de mitraillettes au moment même où les peuples du monde entier, y compris celui de la France, étaient sortis dans les rues pour fêter la fin d'une si atroce guerre qui a duré six longues années faisant plus de 50 millions de morts, la destruction de villes entières et des milliers de ponts. La leçon nazie a bien été appliquée aux Algériens qui sont sortis, eux aussi, dans la rue pour manifester leur désir d'indépendance le 8 Mai 1945. Brandissant haut le drapeau algérien, hommes et femmes, sillonnant les artères de la ville de Sétif, scandaient des slogans appelant à l'indépendance de leur pays. Impressionnante a été la marche pacifique qui a été réprimée par les militaires, policiers français et quelques pieds-noirs. Le réalisateur a reconstitué, avec exactitude tous les faits, les délits et crimes exécutés le 8 Mai 1945 par l'armée et la police coloniales. Dans son oeuvre, Rachid Bouchareb est entré, de plein fouet, dans les profondeurs de l'histoire et a enfoncé le clou en démontrant, avec minutie, la répression inouïe froidement exécutée le 17 octobre 1961 par les policiers de la préfecture de Paris dirigés par le sinistre Maurice Papon. Ces deux événements, parmi tant d'autres, continuent à pourchasser la France actuelle, otage d'une politique basée sur la négation et la dissimulation, vaille que vaille, de son passé colonial. Le film est sorti dans un contexte particulier marqué par l'ébullition de la classe politique et la société civile algériennes exigeant la repentance et les excuses officielles de la France et la persistance de celle-ci dans son refus de reconnaître ses forfaits. Ce n'est pas un fait accidentel si la France continue à agir de la sorte. Depuis son existence, le pays de la démocratie sans frontières n'arrive toujours pas à se réconcilier avec son histoire et se débarrasser du lourd fardeau qui l'embarrasse.

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