Filles et garçons surfent à merveille sur la vague Internet d'où ils puisent l'information. M'hand, de son identité virtuelle, l'annonce sans ambages. «Notre groupe (virtuel, Ndlr) change de la mascarade à laquelle nous avons assisté lors du JT de 20h.» Depuis mercredi dernier, date du début des affrontements, les Algériens abandonnent leurs postes TV. Il sont branchés sur un autre média: le Net. Facebook et YouTube monopolisent la communication pour toute une partie de la population. Les sites communautaires et les sites de partage de vidéo se substituent, notamment auprès des jeunes, aux modes d'information classiques. En effet, dès le début des révoltes populaires contre l'augmentation des prix de l'huile et du sucre, des milliers d'images vidéo ont inondé le site de partage de vidéos en ligne, YouTube. Ces films mettent en scène les émeutiers et les dégâts causés. En plus de ces courts métrages, on trouve des vidéos visant sans ambiguïté à soutenir ces jeunes manifestants. De son côté, Facebook, le numéro un mondial des sites communautaires, est devenu pour certains Algériens, un journal électronique par excellence. C'est devenu une coutume. A chaque événement qui secoue un pays quelconque, des milliers de nouveaux groupes pullulent dans cette communauté virtuelle. L'Algérie ne fait pas exception à la règle. Envoyés spéciaux algériens est le plus remarqué de ces groupes. Cette minicommunauté consiste en ce que chacun des adhérents devienne l'envoyé spécial de sa région ou de son quartier dans n'importe quel coin de l'Algérie.! En rédigeant des articles, ou en filmant des reportages. De ce fait, les membres d'Envoyés spéciaux algériens, partagent les infos en leur possession concernant l'évolution de la situation dans leurs régions respectives. Le groupe a fait le buzz grâce à ces idées de reportage. Ne comptant mercredi dernier que quelques centaines d'adhérents, il est passé, hier à midi, à 13.834 membres de tous âges. M'hand, un jeune rencontré via ce groupe, nous confirme son importance. Que dit-il? «En plus d'informer, c'est un moyen d'analyse et de réflexion. Il nous permet d'exprimer librement notre opinion.» Notre interlocuteur se dit accro à ce groupe. Il exprime une idée partagée par plusieurs internautes qui pensent que cela les change de la mascarade à laquelle ils disent assister lors des JT de 20 h. Toutefois, il tient à avertir du danger des rumeurs qui circulent sur la Toile. Des «tapages» qui ne font que véhiculer la psychose. «La fitna est plus tragique que la mort», conclut-il. Ce groupe n'est pas le seul à être en vogue sur la Toile. Certains d'entre eux condamnent l'immixtion d'Ali Benhadj lors de ces émeutes. Ces commentaires font sensation. Ce ne sont pas seulement les sites communautaires qui sont pris d'assaut par les internautes. Les sites d'information en temps réel tel que «Toutsurl'algérie» sont difficiles d'accès, ce qui prouve un tant soit peu, la fréquence de leur visite. Les dz-blogeurs ont ainsi trouvé avec Internet le moyen d'exprimer leurs opinions, sans crainte de se voir censurés. Avec la fermeture du champ audiovisuel, et la langue de bois dont fait admirablement preuve l'Entv, les Algériens ont trouvé dans la Toile un nouveau moyen de s'informer sur l'étendue des émeutes qui secouent actuellement, le pays. Les sites des journaux sont aussi visités. Parmi lesquels ceux de L'Expression.