Les autorités de Beyrouth ont dépêché à Téhéran un émissaire pour essayer de trouver un terrain d'entente avec la République islamique iranienne qui, jusqu'ici s'interférait dans les affaires libanaises via le Hezbollah, le parti chiite également proche de Damas. L'émissaire est une grosse pointure, l'ex- général Aoun, leader de la droite chrétienne. Et même si le ce général avait rêvé de prendre la place de chef de l'Etat lorsque la candidature du général Souleiman, alors patron de l'armée libanaise, ne faisait pas encore consensus au sein de la classe politique libanaise, Michel Aoun ne s'est pas rendu à Téhéran sans l'accord et du président de la République et du Premier ministre Siniora. Le général Aoun a rencontré le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, dès son arrivée en Iran. Sa visite est très critiquée au Liban, notamment par des responsables libanais chrétiens, mais le général s'est dit “surpris et étonné” par ces critiques et a assuré que Téhéran œuvrait en faveur de l'unité du Liban. Sa présence dans le pays des Ayatollah n'est pas vraiment une surprise. Il est le principal dirigeant chrétien de la minorité parlementaire libanaise, et chef du Courant patriotique libre, le principal allié du Hezbollah libanais, soutenu par l'Iran et la Syrie. D'ailleurs, Michel Aoun n'a pas hésité à saluer l'aide apportée par l'Iran au Liban pour faire face à ses problèmes et renforcer son unité nationale, a-t-il déclaré. Le séjour iranien de Michel Aoun intervient également alors que la majorité parlementaire libanaise, notamment les partis chrétiens, n'ont pas arrêté d'accuser Téhéran d'intervenir dans les affaires du Liban, notamment en aidant le Hezbollah libanais. Mais Michel Aoun a rejeté ces accusations en soutenant que “l'Iran n'a jamais aidé un parti politique libanais contre un autre”. Le chef du Courant patriotique libre, après avoir rencontré le président iranien, a également demandé un renforcement des relations entre l'Iran et le Liban. Alors qu'Aoun était à Téhéran, le président Souleiman rentrait de Riyad où il a prôné la mise en place d'un observatoire arabe du terrorisme, après une visite de 24 heures en Arabie Saoudite. Le président Libanais a indiqué que l'étape à venir au Liban est celle de la réconciliation, après s'être entretenu avec le roi Abdallah, qui a manifesté encore une fois son soutien au Liban. Le général s'est aussi entretenu avec le secrétaire général de l'Organisation de la conférence islamique, Ikmaleddine Ihsan Oglou, qui a réaffirmé le soutien de l'organisme qu'il représente au Liban. Et lors de son entretien avec une délégation d'hommes d'affaires saoudiens, Souleiman a souligné que le Liban était et restera un refuge pour tous les investissements étrangers. Le Liban craint les effets de la crise financière internationale qui viendrait s'ajouter à la fuite des investisseurs du fait de la situation qui prévaut dans le pays. D. B.