Attendu pour la fin de l'année en cours, l'aval des vingt-sept pays membres de l'Union européenne pour la mise en œuvre de la “carte bleue”, pour attirer vers le vieux continent des diplômés étrangers et une main-d'œuvre qualifiée, a été finalement donné hier à l'unanimité. La République tchèque et la Bulgarie, qui s'opposaient au lancement du projet de la “carte bleue”, ont levé, hier, leurs réserves, permettant son adoption définitive par les ministres européens en charge des questions de l'immigration. Cet accord permettra la concrétisation de l'opération dans les meilleurs délais, bien que son application a été retardée jusqu'en 2011. En effet, ce nouveau document concernant l'immigration en Europe ne devrait entrer en vigueur que dans trente mois, selon l'“accord de principe” donné par les vingt-sept pays membres de l'Union européenne pour la mise en œuvre de cette carte bleue, censée rivaliser avec la “green card” américaine pour attirer des diplômés étrangers et une main-d'œuvre qualifiée. Ce délai de trente mois a été imposé par la République tchèque, parce que ses ressortissants, comme ceux des autres pays de l'Est qui viennent d'adhérer à l'UE, n'ont pas encore libre accès au marché du travail de tous leurs partenaires européens. Ces dernières entraves doivent être levées en 2011. Pour rappel, la “carte bleue”, qui s'adresse à des diplômés étrangers et leur permet de postuler à des emplois hautement qualifiés dans les Etats membres, vise à réguler l'immigration à des fins professionnelles et à répondre aux besoins d'une main-d'œuvre qualifiée de l'Union européenne. Elle vient compléter le dispositif mis en place avec le pacte pour l'immigration et l'asile, entériné par les dirigeants européens lors de leur sommet la semaine dernière. Il y a lieu d'insister sur les avantages salariaux qu'offre ce document aux postulants. En effet, les emplois, qui leur seront proposés, se distinguent par le fait que leur niveau de rémunération : le salaire offert à l'impétrant doit êtr 1,5 fois supérieur au niveau moyen des salaires dans l'Etat membre, où ils seront acceptés. Néanmoins, certains pays membres de l'Union européenne refusent de s'aligner sur ce taux et préfèrent limiter leur offre à 1,2 fois seulement. La “carte bleue” européenne est un document qui permettra à son titulaire et aux membres de sa famille d'entrer, de séjourner et d'accéder au marché du travail dans l'Etat membre demandeur pour un secteur concerné. Toutefois, ce permis de travail ne constitue pas une autorisation permanente, ni un titre de travail valable pour l'ensemble des pays membres de l'Union européenne. La rivalité avec la “green card” a été soulignée, même si le ministre français de l'Immigration, Brice Hortefeux, l'avait écartée lors de la précédente réunion de l'UE sur le sujet. “La carte bleue n'est pas la green card”, avait-il affirmé. Merzak T.