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Obama, Sarkozy et les Franco-Algériens
Gauche et Droite françaises soutiennent l'adversaire
Publié dans Liberté le 03 - 11 - 2008

Pour l'élection présidentielle américaine, la France a déjà voté. Et c'est Obama qui a triomphé avec le même score que celui de Jacques Chirac face au leader nationaliste Jean-Marie le Pen en 2002.
Dans un sursaut de dignité, les Français, qui avaient éliminé le socialiste Lionel Jospin dès le premier tour, s'étaient mobilisés pour conjurer leur mauvaise conscience. Et au-delà des clivages politiques, barrer les marches de l'Elysée au dirigeant raciste et xénophobe. S'ils étaient Américains, ces Français feraient à Obama un même triomphe. De la communiste Marie-Georges Buffet à la droite libérale, le fils d'un émigré kényan emporte tous les suffrages. Logique pour les socialistes dont le Parti démocrate est le pendant américain, le soutien de l'UMP est étonnant. Le parti du président Sarkozy, chantre du libéralisme, est aussi admirateur de Georges Bush et des néo-conservateurs qui ont poussé à l'invasion de l'Irak et qui ont provoqué la crise financière actuelle. Y aurait-il quelque chose de suspect dans cette adhésion enthousiaste à un dirigeant dont les valeurs restent tout de même américaines et dont l'élection ne bouleversera pas le monde comme on tente de le faire croire ? Peut-être encore la mauvaise conscience de la France qui n'a pas réussi à faire émerger un Obama issu de ces anciennes colonies du Maghreb et d'Afrique noire. Aucun député, aucun maire, aucun président de région n'est issu de l'immigration. Ce manquement fait l'objet d'un transfert sur l'Africain Obama. “Nous ne sommes pas racistes puisque nous avons soutenu Obama”, nous diront tous les dirigeants politiques du pays pour se donner bonne conscience. Certes, l'arrivée de M. Sarkozy a permis la promotion de quelques figures dont la plus emblématique est Rachida Dati, la ministre de la Justice, de père marocain et de mère algérienne. Un an et demi après l'élection de M. Sarkozy, la tricherie commence à apparaître dans toute son ampleur. Les promotions se révèlent comme un affichage esthétique pour dépouiller le gauche d'une de ses armes. Jusqu'à la dernière élection en effet, la gauche française prétendait avoir le monopole de la défense des immigrés. Comme Nicolas Sarkozy a juré d'organiser le désordre au PS, il ne s'est pas privé de lui ravir cette carte. Pour autant, l'immigration ne pourra plus se contenter de cette position de faire-valoir. Avec une proportion de 15% de la population, une conscience politique en éveil et une jeunesse née sous la bannière tricolore, c'est une force en mouvement qui finira par produire son Obama. Les plus optimistes misent sur quelques décennies tout de même. Ils rappellent que M. Sarkozy, “français au sang mêlé” comme il le dit lui-même, est fils d'un émigré hongrois. En attendant, cherchons notre Obama au sein de l'émigration algérienne, la plus importante du pays avec une population de plus de 4 millions de personnes, toutes générations et tous statuts confondus.
Sans être dans le premier cercle présidentiel, deux Algériens ont le statut de conseiller ou de chargé de mission à la présidence de la République. Abderrahmane Dahmane est le premier émigré issu d'une ancienne colonie à se faire confier des responsabilités nationales au sein d'un parti de gouvernement. Arrivé en France au milieu des années 1960, M. Dahmane, aujourd'hui âgé de 60 ans, s'est voué au combat pour la promotion de l'émigration. De l'extrême gauche à la droite, il n'a jamais hésité à changer de cadre de lutte lorsque ses idées n'étaient pas prises au compte. Certains voient dans ce nomadisme une marque d'opportunisme. Il n'en a cure ! En 2004, il a été nommé secrétaire national à l'UMP en charge des associations issues de l'immigration. C'est lui qui a fait adhérer au parti la Sénégalaise Rama Yade, autre icône du sarkozysme, aujourd'hui secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères.
Fils d'émigré kabyle arrivé en France en 1955, Rachid Kaci, la quarantaine, est né en France. Ce diplômé de mathématiques n'a jamais fait mystère de ses convictions libérales et laïques. C'est l'une des figures les plus connues des politiques d'origine émigrée. Fondateur de France Plus puis de Démocratie, il a rejoint le Rassemblement pour la France de Charles Pasqua avant de créer son propre mouvement Droite Libre. À la création de l'UMP pour fédérer l'ensemble de la droite, il y arrive. Rachid Kaci briguera deux fois la présidence du mouvement face à Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. En 2007, il a renoncé à solliciter les suffrages des militants pour être candidat à l'élection présidentielle. Une fois élu, M. Sarkozy l'a nommé au poste de conseiller technique chargé de la diversité et de la politique de la ville. Deux dossiers qui recoupent ceux de M. Dahmane et de Fadéla Amara. Aux municipales, il a été élu conseiller à la ville de Nanterre, en région parisienne.
Toujours à droite, il faudra compter avec la conseillère municipale de Paris, Lynda Asmani. À 34 ans, cette femme a déjà un long parcours associatif commencé à la tête de l'Association laïque des Franco-Berbères. Connue pour son franc-parler, elle affiche aussi ses amitiés israéliennes. Ambitieuse, cette chargée de mission au ministère des Finances a voulu se présent à la tête de la fédération UMP de Paris. Ce qui lui a valu une forte inimité de Rachida Dati. “Moi, je suis une femme politique et toi un objet politique”, a-t-elle vertement dit à la sémillante ministre.
Kamal Hamza, algérois de Birkhadem, fait aussi partie des jeunes loups de l'UMP. Attaché parlementaire, ce protégé de l'ancien ministre Eric Raoult a été élu conseiller municipale à La Courneuve, en banlieue de Paris.
Autre figure de la droite, Leila Leghma, fille d'un ouvrier sétifien. Professeur d'anglais, elle avait rejoint l'UDF de François Bayrou, elle est devenue adjointe au maire chargée des Affaires scolaires à Colombes, près de Paris, et conseillère régionale en Île de France.
Ancien chiraquien, Zahir Kadadouche vient d'être nommé consul dans une ville des Etats-Unis. Peut-être le dernier poste pour cet ancien éducateur pas réellement impliqué dans les luttes des émigrés.
Au centre, Fadhila Méhal est une habituée des cabinets ministériels. Cette Cherchelloise, diplômée de l'IEP d'Alger, a notamment travaillé avec Jean-Louis Borloo. Candidate à Paris aux élections législatives et municipales, elle n'a pas été élue. Directrice à l'Agence de cohésion sociale et pour l'égalité (Acse), elle dirige aussi l'association féminine les Marianne de la Diversité.
À gauche (?), une autre Fadéla a été débauchée par le président Sarkozy qui l'a nommée secrétaire d'Etat. Il s'agit de Fadéla Amara, une femme au parcours incroyable. Titulaire d'un simple CAP d'employée de bureau, elle siège aujourd'hui au gouvernement de la République grâce à son inlassable action dans le mouvement associatif. Repérée par le PS, elle a été élue conseillère municipale socialiste à Clermont-Ferrand (Centre) en 2001. Son action à la tête de l'association Ni Putes, ni soumises lui donnera une aura internationale qui n'a pas échappé au président Sarkozy.
À la direction nationale du PS, siègent deux secrétaires nationaux, Malek Boutih, chargé des questions de société, et Fawzi Lamdaoui, chargé de l'égalité, de la diversité et de la prévention sociale. Malek Boutih entre SOS Racisme en 1984 et en devient le vice-président en 1985. C'est le fondateur de la Maison des Potes, de l'association Banlieues du Monde (1995) ainsi que du journal Pote à Pote. Il a été président de SOS Racisme de 1999 à 2003 avant d'accéder à la direction nationale du PS. Candidats aux législatives, Boutih et Lamdaoui n'ont pas été élus.
Dans les instances du PS, on compte aussi Akli Mellouli, Chafia Mentalechta et Kader Arif. À la mairie de Paris, siègent la célèbre cinéaste Yamina Benguigui et Hamou Bouakkaz. Le PS compte aussi une sénatrice d'origine algérienne, Bariza Khiari. Une autre sénatrice d'origine algérienne siège dans les rangs communistes. Il s'agit d'Eliane Assassi. Vous n'avez pas trouvé votre Obama ? L'engagement des jeunes beurs en politique est si fort que de nouvelles figures apparaîtront d'ici les nouvelles échéances électorales. Qui connaissait Rachida Dati avant la dernière campagne présidentielle ?
A. O.


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