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Mohand U Yahia ressuscité à Béjaïa
Générale du One man show “Urgagh Mutagh”
Publié dans Liberté le 05 - 08 - 2009

Le Théâtre régional de Béjaïa Abdelmalek-Bouguermouh a eu l'ingénieuse idée de sortir de l'oubli Urgagh Mutagh (le cauchemar de la mort) du talentueux Mohand U Yahia, une “ancienne pièce noire” qui date des années 1980.
Dans une pénombre délicate, au milieu de lumières dignes d'une belle œuvre de peinture, surgit une fine et nerveuse silhouette. Et soudain, face au public, s'élève la voix, bien posée, claire, précise, du talentueux Sami Allam qui a parfaitement interprété le texte original de Mohand U Yahia. Passage réussi. Celui qui a cauchemardé d'être mort, parle ! Ni poésie ni théâtre, ni récit ni plongée analytique. Mais tout cela à la fois.
Un spectacle rare, toujours en devenir, et dont le tremblement dit l'exquise incertitude du corps, de l'esprit, du réel. L'œuvre est une confession, le “journal de vérité” d'une âme simple et pure. Le texte original est d'une pureté et d'une ingénuité bouleversantes. C'est un cri d'innocence et de lucidité. Un très beau texte que Sami dit avec une grande simplicité, candeur, un charme presque enfantin.
Cette tragicomédie raconte l'histoire d'un homme qui a fait un cauchemar : avoir été tué, écrasé par une voiture sur la voie publique. Mort, en pleine décomposition, il sera attaqué par les mouches, et voit défilé les images souvenirs de toute sa vie : sa tendre et insouciante enfance, sa folle jeunesse, ses amours impossibles : bref une vie résumée sous le prisme de l'absurde. L'épilogue de la pièce est d'un savoureux et cruel humour.
La construction désordonnée de ce one man show lui confère une légèreté qui en accentue le caractère comique. Une parodie de chœur artistique fait le reste.
Ce qui pourrait apparaître comme une incongruité ajoute à la vérité, à la poésie rajoutée de Ahcène Mariche et à la générosité de cette comédie humaine. Hiératique et fluide, le texte original de Mohya a été savamment enrichi, joué, dansé, suggéré. Mi-rêve, mi-cauchemar. Un surgissement. Et qui se dissipe comme un songe doux et sincère. Et surtout drôle.
Une rencontre entre un texte et une voix. Si le texte parle au cœur et si la complicité est forte entre l'auteur et son interprète, il n'est pas nécessaire que ce dernier soit un grand professionnel pour que la grâce opère. Pas nécessaire non plus qu'une scénographie ambitieuse vienne encombrer la cérémonie. L'intelligence des mots de Mohya suffit. Sami est à la mesure du rôle. C'est un excellent comédien, très vrai. Il se livre avec beaucoup de passion, de jeunesse.
Avec Mohya, nous sommes dans un registre de l'absurde. Du tout-dérision. Le texte est en perpétuelle action. Il est déchirant d'une forte portée dramatique, qui renvoie à la réalité vécue, à celle de nos jours, et nous sommes cette fois authentiquement dans le théâtre. Il n'y a décidément que le théâtre, dont Mohya possède tous les secrets, pour dire avec autant de vérité, de simplicité et de générosité la tragédie dérisoire de la vie. Tout au long du spectacle, le public n'a eu de cesse à rire devant tant de drôlerie. Car avec un texte de Mohya nous sommes dans la pureté et la lucidité, dans l'absence totale d'artifices et de masques.
Un instant d'une grande intensité, où apparaît toute la qualité de l'écriture de Mohya. Le one man show a été longuement ovationné par le public béjaoui, accueil à la mesure d'un spectacle qui voit le style inimitable – mais très imité – du maître Mohya atteindre des sommets de finesse, de mordant et de drôlerie. Sami a dû durement travailler avec sa femme Hassiba qui a signé la mise en scène.
Une sobre mise en scène.
La passivité absolue. L'intérêt de la mise en scène et de l'ensemble de l'interprétation est d'ailleurs dans une tonalité générale de jeunesse, qui désacralise le mythe et le modernise. Sami est accompagné par une magnifique musique qui lui a permis une présence scénique puissante et subtile à la fois, signée Belaïd Branis. Sur une subtile scène comme sait la concevoir le scénographe Abdelmalek Yahia, le décor est un défilé de tableaux à espaces géographiques multiples. Un défilé qui met en relief le sens de l'absurde de Mohya, tourné en dérision dans une scène très drôle.
Un génie, Mohya. Et nous pesons le mot. Ce spectacle est à voir absolument.
CHERIF LAHDIRI


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