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Le has been, le “train-J5” et la poche trouée
PARC DE BEN AKNOUN
Publié dans Liberté le 30 - 08 - 2009

Les parcs de loisirs restent les ultimes lieux de détente où les Algérois ont la possibilité de s'arracher à leur train-train quotidien. Encore que la détente n'est pas toujours au rendez-vous avec les contraintes liées aux prix et au transport comme le montre notre reportage à Ben Aknoun et aux Pins-Maritimes.
Il a décidé d'aller au parc de Ben Aknoun. Lui c'est, appelons-le, Mehdi. 37 ans, fonctionnaire. Il a emmené avec lui Maâmer, son neveu de 4 ans. Il est rentré du côté du parc d'attractions, soit par l'entrée de Saïd-Hamdine. D'emblée, Mehdi, a dû débourser 50 DA pour le ticket adulte. Pour les enfants entre 5 et 10 ans, c'est gratuit. La chaleur étant au rendezvous, il a décidé d'acheter sur place deux bouteilles d'eau. Une petite pour son neveu (20 DA) et une d'un litre pour lui (50 DA, soit le double du prix du marché). Pour pouvoir profiter des jeux et autres activités du parc, il fallait acheter un autre ticket. Pour les adultes c'est 200 DA et pour les enfants c'est 100 DA. Chaque ticket permet de participer à 5 jeux de son choix. Mehdi, aura ainsi déboursé juste 5 minutes après avoir mis les pieds dans le parc la somme de : 420 DA. Vient le tour des jeux que réclamait sans cesse le petit Maâmer. D'emblée il ne faut pas espérer pouvoir profiter du fameux “grand huit”. “Il ne marche plus depuis plusieurs années. Quand il y a eu le fameux incident qui avait coûté la vie à un jeune de 21 ans il n'a plus été remis en marche”, nous dira un des employés du parc avant d'ajouter presque en chuchotant “d'ailleurs personne n'a envie que ce jeu reprenne. L'odeur de la mort tourne autour”. Ce jeudi d'avant Ramadhan était aussi un jour sans “mini-train” et on nous expliquera que c'est à cause d'“une panne du moteur, ça ne date que d'hier”. Malgré cela, le bonheur de Maâmer allait tout de même se “matérialiser” dans d'autres jeux. Il commencera, accompagné de son oncle, par le légendaire “train fantôme”. À la sortie la réaction de Mehdi était des plus mitigées “j'avais beaucoup plus peur dans le passé. Ce n'est pas seulement à cause de mon âge puisque même Maâmer n'a pas eu peur. En plus, il y a quelques semaines, je suis allé en Europe où j'ai pris le train fantôme dans un parc en Pologne, j'ai eu vraiment peur”. Une entrée en matière qui n'a tout de même pas refroidi le duo, surtout l'enfant. Pendant plusieurs heures ils arpenteront le parc d'attractions en jouant au maximum de jeux pour “griller” totalement les deux tickets.
Les deux billets ne pouvaient néanmoins pas donner accès à toutes les distractions du parc. Il fallait “casquer” encore pour pouvoir y accéder, à l'instar du mini karting ou encore des jeux électroniques. Là, on arrive à l'une des “facettes” principales des lieux : en l'occurrence les deux catégories de gestion. L'étatique et le privé. Une différence qui, sur le plan des prestations, est loin d'être différente. Ainsi, le petit circuit du mini karting est géré par un privé. Presque chaque cinq minutes une des petites voitures tombait en panne et à chaque fois un des employés y accourait pour changer la batterie. Un peu plus loin, l'immense salle électronique se trouve dans un état bien plus délabré. D'ailleurs Mehdi ne s'y trompa pas : “C'est vraiment un retour en arrière pour moi. J'y venais souvent dans les années 80 et rien, absolument rien, n'a changé, surtout le décor. C'est exactement le même matériel et c'est ce qui explique sa détérioration.” Il y sort après avoir joué à quelques jeux électroniques ainsi qu'à quelques parties de baby-foot. Mehdi voulait aussi profiter en jouant au billard (une partie coûte 50 DA) mais il n'avait pas de partenaire. La faim étant au rendez-vous il a décidé de prendre des brochettes de viande dans un fast-food. Il en sortira, presque rassasié, mais avec une grosse dépense. Voulant profiter au maximum de la journée, Mehdi a emmené son neveu au zoo. Ils ont pris le train qui fait la navette entre le parc d'attractions et le parc zoologique. Prix du “voyage” de quelques centaines de mètres : 100 DA (60 DA ticket adulte et 40 DA enfant). L'ambiance sur place était des plus terne. On n'entendait que quelques cris de bambins en train de profiter des balançoires alors qu'en face le lion, les deux tigres, ou encore l'éléphant, étaient allongés à les contempler. Voulant visiblement mettre de l'ambiance, un des employés n'a pas trouvé mieux que d'aller provoquer les deux tigres qui lui “répondirent” en feulant rageusement tout en sautant sur le grillage. Un spectacle qui a “réveillé” toutes les familles sur place et qui, toutes, se sont approchées avec enthousiasme.
Après avoir contemplé le lion, l'éléphant, et autres tigres, il fallait donc en sortir et rejoindre l'autre partie du parc zoologique, du côté de Ben Aknoun, soit à environ trois kilomètres. Il était 18h10 et le seul moyen d‘y parvenir, en plus de la marche à pied, était le train navette. Notre duo, en plus d'une soixantaine de personnes (dont la plupart étaient des enfants), attendait donc à l'arrêt juste à la sortie du zoo. Ça devait être finalement la tâche noire de la journée. Alors qu'il passait presque chaque quart d'heure, le chauffeur du train “narguait” tout le monde sans s'arrêter. Ce n'est qu'après une heure un quart que le chauffeur du train daigna enfin s'arrêter devant une petite foule en grogne. Une femme, hors d'elle, s'en est même prise au chauffeur en lui lançant sur un ton interrogateur “qu'est-ce que vous faites depuis tout à l'heure ? On dirait que vous conduisez un J5 et non un train”. La réponse qu'elle a eue la laissa pantoise : “Eh bien figurez-vous que j'ai un J5 et je suis très connu par ceux qui prennent la ligne d'Aïn Allah-Chéraga”. Mehdi déboursera tout de même d'autres 100 DA pour prendre deux places dans le “train-J5”. Il payera 150 DA de plus sur d'autres jeux “privés” juste avant d'aller vers la porte de sortie. Il était 20h quand Mehdi sort du parc. La première chose qu'il fait est de faire des calculs. Combien a-t-il déboursé pendant cette journée ? Le bilan est de 1 440 DA. Une simple opération de calcul pour ce salarié de 30 000 DA toujours célibataire nous donnera une conclusion édifiante. Il aura payé en une journée, en y allant avec un enfant de 4 ans, presque 5% de son salaire. Le “saut”, Mehdi le fera lui-même “donc un couple avec deux enfants déboursera presque 3 000 DA pour une seule journée de vacances !”, dira-t-il avant de finir par une boutade “je savais bien que je n'ai pas intérêt à me marier”.


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