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Pourquoi Bouteflika a peur de la presse
Publié dans Liberté le 16 - 08 - 2003

Ils avaient beau jeu, Khalida Toumi et consorts du clan, de clamer à tout-va, avec cette mine et ce ton fiers, dont seuls sont capables des subordonnés dévoués corps et âme aux caprices du maître, que leur chef de file — et néanmoins chef d'Etat — n'a jamais suspendu un seul journal. Ce “haut fait”, à lui seul, était censé rendre digeste un bilan plutôt amer. Il faut bien avouer que cela faisait mouche chez certains, parmi ceux qui désespéraient de trouver quelques bons points à monter en épingle pour montrer qu'ils ne s'étaient pas trompés, en 1999, en s'engageant derrière Abdelaziz Bouteflika.
Ces derniers, comme Khalida Toumi et consorts du clan, leur chef de file compris, devront désormais trouver autre chose : des journaux sont menacés de suspension et rien ne dit que la menace ne sera pas mise à exécution dès lundi.
La question alors est de savoir comment et pourquoi Abdelaziz Bouteflika accepte de faire passer ainsi en pertes et profits le seul “acquis” d'un premier mandat alors qu'il en brigue un second, un acquis, qui plus est, dont ne peuvent se targuer ses prédécesseurs. Une première réponse, plutôt facile : Ouyahia est passé par là. Si l'on admet qu'un fiasco est généralement parfait, il fallait bien que quelqu'un se charge de parfaire celui de Bouteflika et nul, mieux que l'actuel Chef de gouvernement, ne pouvait s'acquitter d'une telle mission. De fait, c'est bien M. Ouyahia qui a présidé, mercredi dernier, la réunion qui a consacré l'option de la guerre totale aux journaux indépendants (lire l'article de Rafik Benkaci en page 3). On peut donc supposer que le successeur de Ali Benflis est bel et bien chargé de saborder le plan échafaudé par Bouteflika pour sa réélection pour un second mandat. Soit. Mais cela ne saurait expliquer qu'il s'y emploie de manière aussi abrupte, pour ne pas dire aussi transparente. C'est dire que le chef de l'Etat et toute sa suite sont engagés, avec armes et bagages, dans cette chasse à la liberté d'expression.
Hormis l'épisode du code pénal spécialement modifié, conformément à ses instructions, et où l'on retrouve le même Ouyahia dans le rôle principal d'exécuteur, dont on a, au demeurant, rarement appliqué les dispositions scélérates, et mis à part ses dérapages verbaux assez communs, Bouteflika ne s'était jamais montré particulièrement préoccupé par les commentaires et analyses des journaux quant à son action et à son bilan. À ses yeux, “la nuisance” de la presse n'était sans doute pas assez forte pour contrarier ses desseins.
Mais, à présent, nous ne sommes plus qu'à quelques mois de l'élection présidentielle et, pour ne rien arranger à l'affaire, les journaux commencent à verser dans l'investigation et — comble de désespoir — cela donne déjà des résultats : une multitude de scandales, d'affaires de détournement, de passe-droits, de spoliation, de torture même, impliquant des ministres et de hauts responsables de l'Etat, dont Bouteflika et ses proches parents et/ou collaborateurs, est sur la place publique. Ces affaires et scandales ont pour noms Sonatrach, Sadaoui, les tours Chaâbani, la Baigneuse, le règne du prince Saïd Bouteflika, le PNDA, le complot de Zerhouni contre la direction légitime du FLN ou encore Khalifa. La liste n'est pas close, d'autres investigations sont en cours et le clan bouteflikien le sait.
Trop, vraiment trop pour un Président en exercice qui, au lieu d'avoir la dignité “résiduelle” de se retirer sur la pointe des pieds, a plutôt le cran de vouloir rempiler pour un second mandat. Un Président auquel a manqué et manque toujours le petit courage d'accorder une interview — une seule — à un journal de son choix parmi ceux qu'il menace de suspension. Faut-il rappeler, en effet, que Abdelaziz Bouteflika a été maintes fois sollicité par plusieurs quotidiens nationaux pour des entretiens, y compris depuis les récentes révélations portant sur des malversations dans lesquelles auraient versé des membres de sa famille. De tels entretiens auraient permis à l'opinion publique de se faire elle-même une idée des réalités et, le cas échéant, des dérapages éventuels de la presse. Cela, Bouteflika n'en a jamais voulu : son mandat est finissant et il n'aura été interviewé par aucun de ces journaux. Chiche, Liberté est toujours partant si d'aventure il changeait d'avis. Mais le temps presse : il n'a plus que quelques mois encore à El-Mouradia. Après, l'Algérie s'efforcera de l'oublier. Nous aussi, assurément.
S. C.


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