Le ministre des Travaux publics a réitéré, mercredi dernier, ses instructions données aux responsables du conglomérat nippon chargé de la réalisation de cette partie de l'autoroute Est-Ouest de ne pas se précipiter dans les travaux sur ces 50 kilomètres, pour éviter d'être confrontés, plus tard, à des conséquences fâcheuses à cause d'éventuels éboulements et glissements de terrain. Enfin, le signe indien, comme disent les journalistes sportifs, a été vaincu, mercredi, avec la mise en service du tronçon Sissaoui-El Meridj sur 15 kilomètres au nord-est de la wilaya de Constantine. Ce tronçon fait partie des seuls 170 kilomètres non encore réalisés sur un ensemble de 1 720 kilomètres de l'autoroute Est-Ouest. Toutefois, si, de l'avis même du ministre des Travaux publics, sur ces 170 km, les travaux avancent convenablement sur un tronçon de 120 kilomètres, ce n'est pas le cas pour les 50 autres kilomètres. En effet, ceux-ci bénéficient d'une attention technique particulière à cause de complications géologiques constatées par l'entreprise de réalisation et confirmées par les différentes expertises. “Il s'agit d'un des cas les plus difficiles dans le monde au point où il a été recouru sur le tronçon et dans les tunnels à des techniques utilisées pour la première fois dans l'histoire des travaux publics dans le monde. La configuration géologique dans cette région est l'une des plus difficiles, selon le constat même des experts internationaux qui ont visité ces tunnels”, explique Amar Ghoul. “On est devant une équation à deux variables à savoir, avancer dans les travaux tout en prenant toutes les précautions et mesures de sécurité afin de ne pas provoquer des effondrements”, argumente encore le ministre des Travaux publics. Ainsi, pour la première fois depuis une décennie, soit avec le lancement des premiers programmes structurants d'après la crise de 1986, les autorités relèguent à un second plan les délais de réalisation. C'est dire que le problème est sérieux et que la sécurité des usagers et des infrastructures n'a pas de prix. En effet, le ministre des Travaux publics a réitéré, hier, ses instructions données aux responsables du conglomérat nippon chargé de la réalisation de cette partie de l'autoroute Est-Ouest de ne pas se précipiter dans les travaux sur ces 50 kilomètres, pour éviter d'être confrontés, plus tard, à des conséquences fâcheuses à cause d'éventuels éboulements et glissements de terrain. Reste qu'en parallèle à cet appel à plus de prudence sur cette partie de l'autoroute, Amar Ghoul a donné des instructions pour accélérer la cadence des travaux sur le tronçon El Meridj-El Kantour. En mettant en service en priorité ce tronçon, les pouvoirs publics cherchent à soulager l'étranglement sur les wilayas de Constantine, Skikda, Jijel, Annaba et Guelma. “Aujourd'hui, il ne reste que 20% des travaux dans les tunnels à terminer et la livraison du tronçon El Meridij-El Kantour reste notre première priorité en attendant de relever le défi sur le reste à réaliser”, a rassuré le ministre. Pour rappel, Amar Ghoul était, hier, à Constantine où il a mis en service une double voie de 7,5 km du contournement nouvelle-ville/route de Batna avant d'inspecter les travaux de traitement des talus au niveau de l'échangeur à hauteur du lieudit les Quatre chemins ainsi que ceux du chantier du viaduc trans-Rhumel. Il s'agit du plus important pont urbain jamais construit en Algérie. D'une longueur linéaire de 749 mètres et d'une hauteur de 70 m, le méga- pont, lancé en mai 2009, une fois opérationnel, devrait relier le centre-ville, place de l'ONU, à Mansourah, à l'est de la ville. Toutefois, sur instructions de Amar Ghoul, une étude d'impact sera lancée dans les prochaines semaines pour relier le viaduc, carrément, à l'autoroute Est-Ouest à hauteur de Djebel El-Ouahch. “Il est regrettable qu'un projet d'une telle envergure soit de dimension urbaine alors qu'il peut intégrer le grand projet qu'est l'autoroute Est-Ouest”, précisera le ministre.
